La plupart des chrétiens pourraient se rappeler de moments ou particulièrement conscients de la présence de Dieu, ils se sont sentis transportés et ont adoré. C’était peut-être pendant un moment de prière, autour d’un feu de camp, devant un coucher de soleil… Cette expérience n’est pas toujours programmée. C’est quelque chose qui se passe, que nous ne pouvons expliquer et qui nous remplit de révérence et de joie.
Il n’y a qu’un problème. Cela ne se produit pas souvent. Les temps forts d’adoration ne semblent arriver que quelquefois dans la vie. Beaucoup ne l’expérimentent plus.
PAS DE SURPRISE
Combien de fois avons-nous été frustrés le dimanche matin au culte. Nous réalisons d’un coup que nous n’étions pas vraiment en train de rendre un culte à Dieu. Au lieu de cela, nous étions critiques, passifs ou simplement présents.
Nous ne devons pas être surpris si nous avons de la peine à adorer. Nous rencontrerons des obstacles, certains dressés par nous-mêmes, d’autres par la société, et d’autres même, par l’église. De plus, la Bible nous dit que Satan désire ardemment recevoir l’adoration (Esaïe 14/12-14, Mat. 4/8,9). C’est pourquoi il cherche toujours des moyens pour entraver notre adoration.
Il est vrai que des progrès ont été faits par rapport à la louange dans nos églises, mais une attention renouvelée ne renouvelle pas celle-ci automatiquement.
DES BARRIÈRES
• Barrières spirituelles :
Les barrières les plus évidentes sont dressées par nous-mêmes.
Si nous entretenons des péchés dans nos vies, nous aurons forcément de la peine à adorer Dieu dans la « splendeur glorieuse de sa majesté » (Ps. 145/5).
Si nous n’avons jamais appris à marcher selon l’Esprit, il est certain que nous ne rendrons pas un culte à Dieu par l’Esprit (Phil. 3/3).
Si nous ne prenons pas le temps de considérer les bénédictions que nous avons reçues en Christ, nous n’offrirons pas « continuellement à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent Son Nom » (Heb. 13/15).
En parlant à la Samaritaine, Jésus a déclaré que l’adoration devait être « en esprit et en vérité » (Jean 4/ 23,24). Si telles sont les deux premières exigences à l’adoration, alors c’est elles que nous devons considérer en premier quand nous évaluons la nôtre. Comment marchons-nous selon l’Esprit ? A quel point comprenons-nous la vérité que Dieu a révélée sur Sa personne ? Ainsi, pour pouvoir adorer vraiment, nous devons être en communion avec Dieu, lire et méditer Sa Parole pour Le connaître, prier et vivre en conséquence pour Lui.
Malheureusement, peu de personnes se posent ces questions évidentes mais difficiles quant à « l’esprit et la vérité ». On préfère mesurer notre adoration par rapport aux personnes autour de nous. Mais cette approche peut être décevante. Nous pouvons « adorer aussi bien que notre voisin et cependant être « à côté de la plaque » de ce que Dieu veut. !! ne suffit pas de prier, de lire la Bible, de chanter chez soi ou à un culte pour être dans un état d’adoration. Il y a la disposition du coeur.
Du temps d’Esaïe, par exemple, les gens se considéraient comme des adorateurs conséquents. Mais le Seigneur a condamné ce culte, comme étant sans valeur. « Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres, mais son coeur est éloigné de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine » (Esaïe 29/13). Dans le Nouveau Testament, Jésus cite ce passage, l’appliquant à l’adoration hypocrite du 1e siècle. Cette adoration n’est pas « en esprit et en vérité ».
• Barrières physiques :
Les faillites spirituelles ne sont pas les seuls obstacles à rendre un culte. Nous sommes souvent arrêtés par des distractions physiques : la chaleur, notre voisin chante faux, les défauts d’élocution et les manies du prédicateur ou de celui qui préside, la façon de s’habiller de tel ou tel, le style de musique… tout ce qui peut nous déplaire ou nous distraire pendant le culte…
L’adoration va toujours de pair avec notre relation personnelle avec Dieu. Si quelqu’un a vraiment de la peine à se mettre en condition pour adorer le dimanche au culte, peut-être a-t-il besoin de consacrer du temps à s’y préparer dans la lecture personnelle de la Parole, dans la prière et la contemplation en se disant. » Je voudrais être quelqu’un qui donne gloire à Dieu ».
SOUS LA SURFACE
D’autres obstacles à l’adoration viennent de principes culturels. C’est souvent si subtil que les chrétiens ne les reconnaissent pas immédiatement.
• Barrière de l’indépendance :
Un mot clé hébreu pour adorer signifie littéralement « se courber devant » Mais nous n’avons plus l’habitude de nous courber devant qui que ce soit. Durant toute la semaine, nous nous considérons comme indépendants. Et le dimanche, toute l’orientation de nos pensées doit changer !
• Barrière du confort :
D’autres obstacles culturels sont la richesse et le privilège. Quand tout le monde vient au culte, que tout va bien et qu’ils ne ressentent pas de pressions, il est difficile d’être vraiment reconnaissant, car on a tellement l’habitude de posséder.
Il semble que la richesse était une des raisons de la tiédeur des croyants de Laodicée. « Tu prétends : Je suis riche ! J’ai fait des affaires ! J’ai amassé des trésors ! Je suis arrivé ! J’ai tout ce qu’il me faut ! Mais tu ne te rends pas compte à quel point tu es misérable et pitoyable… » (Apoc. 3/17)
• Barrière du divertissement :
Une autre menace pour le véritable culte vient de l’engouement grandissant pour les divertissements. Même si ce désir n’est ni complètement nouveau, ni complètement mauvais en soi, l’obsession moderne pour ces choses cause de nouvelles tensions. De nombreux responsables d’églises disent être tiraillés dans deux directions : d’une part, ils reconnaissent le besoin de proclamer tout le conseil de Dieu, mais ils savent aussi que ceux qui vont au culte recherchent les expériences les plus plaisantes. Cela peut amener certains responsables à mettre la forme du culte au-dessus du contenu du culte.
Il y a trop de « consommateurs » dans l’église d’aujourd’hui. Si le « spectacle » est meilleur de l’autre côté de la rue, on se décide d’y aller la semaine suivante. En résumé, il semble que nous pensons au culte par rapport à ce que nous allons recevoir et non pas donner. Nous insistons plus sur le divertissement que sur l’engagement.
Quelqu’un disait que « l’église était devenue un sport de spectateurs… Nous voyons des matchs de foot, nous assistons à des concerts, nous regardons la télé… De même, nous venons à l’église, et nous voulons que la même chose s’y passe ». On vient souvent pour assister à et non pour participer à.
DANS LE SANCTUAIRE
• Style de culte :
Pour beaucoup de croyants, le conflit par rapport au style de culte est le plus grand obstacle à l’adoration. Il est difficile de fixer notre attention sur le but du culte si nous ne nous sentons pas à l’aise avec son style.
Il est pratiquement impossible aujourd’hui de structurer un culte qui satisfasse aux préférences et aux besoins de tout le monde. Certains penseront que l’église change trop, et d’autres penseront qu’elle ne change pas assez
Il faut à la fois considérer les jeunes, les nouveaux venus et les anciens. Il faut comprendre ceux qui viennent depuis des années et qui ont de la peine à s’adapter à de nouvelles formes de culte. Ces formes peuvent varier d’une église à l’autre et d’un pays à l’autre. Et on ne peut pas tout condamner seulement parce qu’on ne fait pas pareil.
En fait, il faut se demander ce qui est vraiment important: si c’est biblique ou si c’est simplement une question d’habitude ou de culture. Cette distinction n’est pas toujours facile à reconnaître. Quand il s’agit « d’esprit et de vérité » les croyants ont le droit d’exprimer leur préoccupation. Quand il s’agit de préférence ou de culture, il faut que chacun y mette du sien et vienne adorer dans une attitude correcte.
• Manque d’enseignement :
Un autre obstacle est que les croyants sont peu enseignés à adorer. On leur apprend à enseigner, à chanter, à travailler avec les enfants… Quant à l’adoration, nous pensons que les chrétiens le font automatiquement. Mais il y a des conditions et des attitudes qu’il leur faut réaliser, comprendre et mettre en pratique. Il est donc important d’apprendre à rendre un culte « en esprit et en vérité.
« APPORTER DE LA BEAUTÉ A DIEU »
Apprendre à rendre un culte n’est pas toujours facile. Mais nous sommes appelés à cela, et cela en vaut la peine. C’est un moyen merveilleux pour répondre à Dieu et Lui apporter notre louange et notre reconnaissance.
Le premier Psaume de la Bible se trouve au quinzième chapitre d’Exode. Il a été composé pour l’un des cultes les plus dramatiques de toute l’histoire d’Israël, juste après que Dieu l’ait délivré de l’Egypte et l’ait fait traverser la Mer Rouge. Cette délivrance est devenue l’un des thèmes importants des Psaumes écrits plus tard et une illustration de l’événement encore plus grand de la rédemption en Jésus au Calvaire : « L’Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c’est Lui qui m’a sauvé. Il est mon Dieu : je Le célébrerai ; Il est le Dieu de mon père : je L’exalterai » (v.2).
Le verbe traduit ici par « je Le célébrerai » veut dire mot à mot : « je Lui apporterai de la beauté » Il est difficile d’imaginer quelque chose de plus merveilleux que cela pour le croyant !
D.D. (Moody Magazine)