Envisageons le dialogue suivant entre un jeune homme et un septuagénaire:

– Depuis plus de cinquante ans, je lis tous les jours le même livre. Surtout le matin, puis dans la journée et même le soir.
Ironique, le jeune homme réplique:
– Tu ne vas pas me dire que tu le lis même la nuit ?
– Eh bien si ! Surtout quand je ne dors pas. Tu sais, à mon âge, on a
peu de sommeil, alors, je reprends mon livre avec plaisir.
– Dis donc, grand-père, tu dois le connaître par coeur, ton bouquin…
– Oh… pas vraiment. Et figure-toi, que plus je le lis, plus je l’aime.
– Si ça te plait, continue. C’est un passe-temps inoffensif.

Et le jeune homme de le quitter en haussant les épaules et en marmonnant: « ll est un peu félé, le pépé… »

Surtout, ne souriez pas, car moi aussi je me trouve dans la situation du plus âgé des deux seulement, ce que l’aîné n’a pas précisé, c’est qu’il lisait la Bible, le Livre des livres, qui à lui seul contient soixante-six livres. Donc, les Saintes Ecritures constituent une bibliothèque, dont le thème central est le Christ.

Dès ses premières lignes, la Bible ne parle que d’un seul Dieu. De la Genèse à l’Apocalypse, Jésus le Sauveur du monde y est présent.

COMMENT J’AI COMMENCÉ À LIRE LA BIBLE

J’avais entre dix-sept et dix-huit ans, lorsque l’on m’a offert ma première Bible. Dès le début, j’ai eu l’intuition que je possédais un trésor. A cette période, mon coeur vide cherchait quelque chose, ou plutôt, quelqu’un. Perdue dans la jungle de Paris, les pires mésaventures pouvaient m’arriver. Or le Seigneur devait avoir pris soin de moi avant que je le lui demande, car le meilleur est entré dans ma vie.

Je me disais : « Je n’ai pas été créée pour le néant, ça ne ressemble à rien toutes ces générations qui se succèdent et disparaissent depuis des millénaires. Non, il doit y avoir autre chose. »

Ici, j’ouvre une parenthèse pour dire avec tristesse, qu’au lieu de proposer aux adolescents en recherche, comme je l’étais moi-même, l’idéal de pureté présenté par Jésus-Christ, on leur propose le préservatif et l’avortement. Pas étonnant qu’ils se sentent suicidaires : quelle est leur espérance après de telles expériences trop souvent renouvelées ?

J’ai abordé la lecture de la Bible avec une sorte d’avidité, mais d’une manière maladroite. Personne ne m’avait précisé que ce livre ne se lisait pas comme un ouvrage ordinaire. Je trouvais ardue la lecture du Lévitique, que ma nature romantique n’assimilait pas avec enthousiasme. Néanmoins, j’ai persévéré.

Heureusement, quelqu’un me conseilla de commencer par le Nouveau Testament et de m’attacher à la personne de Jésus-Christ, puis de revenir plus tard à l’Ancien Testament

J’ai découvert que le Père céleste m’avait tellement aimée, qu’il avait fait mourir son Fils unique en punition de mes péchés. Donc, il n’y avait plus de châtiment pour moi, puisque Jésus l’avait « vécu » à ma place. Il en avait connu l’horreur.

Le Christ avait fait la démarche de quitter la gloire du ciel pour descendre jusqu’à moi, mais à moi, il me restait à faire la démarche de lui demander pardon.

Le chemin de la repentance est la Route Royale par excellence, puisque nous nous mettons au service du Roi devant lequel tout genou fléchira.

2 Corinthiens 5:17 dit ceci : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles », j’étais devenue une créature purifiée, par le suprême sacrifice de Jésus. Il est merveilleux d’apprendre qu’en Christ, une nouvelle humanité peut repartir.

Cette alliance d’amour avec le Père céleste, par le moyen de son fils Bien-Aimé ne fut pas un emballement d’adolescente, ni un feu de paille, puisqu’elle dure depuis cinquante-six ans.

Ce nouveau départ dans ma vie n’a jamais signifie que je ne péchais plus, mais que je ne me plaisais plus dans le péché. Je n’y reste pas. Lorsque je commets une faute, le Saint-Esprit me le signale tout de suite. Je reviens à la Croix de Jésus et il me pardonne immédiatement.

POURQUOI LA BIBLE ?

J’aimerais en premier lieu faire une remarque: Ne lisons pas la Bible au hasard, en l’ouvrant les yeux fermés, en plaçant l’index sur la page qui se présente, et en proclamant dès que nous ouvrons l’oeil : « Ça c’est le passage vie qui va me guider aujourd’hui ». Les écoliers n’apprennent pas l’arithmétique en commençant à n’importe quel endroit du livre.

La Bible est le livre du Dieu vivant. Si nous avons soif de Dieu, si notre âme éprouve le désir ardent de le connaitre en profondeur, c’est dans les Ecritures qu’il faut le chercher. Nulle part ailleurs. La Bible constitue le mode d’emploi infaillible pour la vie de chaque jour.

La Bible constitue le mode d’emploi infaillible pour la vie de chaque jour.


Malgré les combats qui nous semblent insurmontables, nous sommes assurés que le Christ marche à nos côtés. Il a promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » ( Matthieu 28:20). La Bible nous maintient dans la lumineuse espérance que Jésus nous ouvrira grands ses bras au terme du voyage

LA BIBLE ME SOUTIENT CORPS, AME ET ESPRIT

L’Ancien Testament nous enseigne des règles d’hygiène et de nourriture qui, si elles étaient observées, nous maintiendraient en bonne santé : sauf si le Seigneur permet la maladie pour nous éprouver, comme dans le cas de Job.

Les plaisirs de la table, l’alcool, les repas trop copieux, que les gens du monde appellent vulgairement « de bonnes bouffes », sont à l’origine de nombreuses maladies. Combien meurent avant le temps pour avoir trop aimé la bonne chère ? En tant que chrétiens nous devons veiller à rester sobres. Notre corps étant le temple du Saint-Esprit, la manière dont nous le traitons, doit glorifier Dieu.

Quant à mon âme et à mon esprit, ils se trouvent quotidiennement nourris par la lecture de la Bible, accompagnée souvent d’un moment de prière.

Dans la société qui nous entoure, on tente de nier l’existence de l’âme, peut-être inconsciemment, par peur de l’enfer, car « l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra.« 

On entend parfois à la télévision, une phrase comme celle-ci : « Je vous parle de tel incident sans état d’âme » Non Monsieur, c’est impossible, ai-je envie de répondre, une âme, vous en avez une, et vous devrez en rendre compte, un jour.

Je crois en la Bible entière, elle a été uniquement dictée par Dieu, à des hommes très différents. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne ceuvre. » (2 Tim. 3:16,17). Les quatre verbes ci-dessus me sont destinés, mais l’avant-dernier donne beaucoup de travail à mon Père céleste.

Souvent, les petits sentiers perdus de la désobéissance me fascinent. Je m’y aventure de quelques pas, et stop ! un verset de la Bible me revient très nettement à l’esprit et me barre le chemin. Alors je dois faire demi-tour et, qui plus est, demander pardon à Dieu.

Je me console en me répétant que je suis à l’école du Seigneur et que, selon Philippiens 1:6, j’arriverai au bout de mon parcours terrestre, maintes fois corrigée, mais ressemblant de plus en plus à mon Maitre.

J’ai appris une chose, pendant les années de mon stage ici-bas : il ne faut jamais séparer le Saint-Esprit de la Parole. L’Esprit-Saint et la Bible doivent rester liés ensemble, l’un doit confirmer l’autre, sinon nous aboutirons à des échecs, voire, à des scandales cuisants.

Par exemple, si un chrétien, marié à une non-chrétienne, va déclarer à une jeune fille croyante : « Le Saint-Esprit m’a montré que je devais quitter ma femme pour me marier avec vous » La jeune fille est en droit de répondre : « Moi, le Saint-Esprit ne m’a rien montré, et de plus, que dit la Bible à ce sujet ? « Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point, et si une femme a un mari non-croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non croyante est sanctifiée par le mari…« (1 Cor. 7:12b, 13).

Ceci est le langage de la Bible. Bien sûr, ce n’est plus à la mode, et d’insidieux divorces se glissent ainsi dans nos églises.

Je connais un couple, dont l’épouse a été continuellement malade depuis le début de leur mariage. Actuellement, ils sont grands-parents, et avec les années, la maladie de la femme ne fait que s’aggraver, mais, à eux deux, ils ont un témoignage rayonnant. Ils encouragent de nombreux croyants en difficulté dans presque tout l’hexagone.

J’aimerais conclure par ceci : Depuis que le Seigneur m’a trouvée, les larmes et les souffrances ne m’ont pas été épargnées, mais sa Parole et sa Présence m’ont soutenue, moment après moment. Dieu nous offre une consolation spéciale à l’heure de l’épreuve spéciale, ainsi que sa paix.

En Jésus, rien ne me manque.

Avec le Sâdhou Sundar Singh, je peux dire :
En Christ, mon âme est si joyeuse Que la Croix m’est délicieuse.1

 

par Andrée Dufour

Membre de l’équipe de rédaction d’Info-FEF, Andrée Dufour est l’auteur de nombreux ouvrages.
Son dernier
livre, « Défi à la violence -Témoignage de Julia Visky » vient d’être édité par « La Maison de la Bible ».


NOTE

1 Le Sadhou Sundar Singh, par Mme A.Parker. Ste Editions de Toulouse. 1926.