Après le choc – suivi du formidable élan Pray for Paris – parlons de la nécessaire amplification de notre engagement chrétien dans la durée. Pris dans la tourmente des luttes raciales meurtrières de son époque, Martin Luther King disait : «L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut».

Vouloir lutter contre la réalité terrifiante de l’embrigadement sectaire djihadiste de centaines, voire de milliers de jeunes de nos villes, nécessite une réponse à la hauteur du véritable enjeu. Outre des problèmes sociétaux bien connus, il comporte une forte dimension religieuse et comme corollaire une certaine vision du monde, pas besoin de le nier. Si le combat contre l’Islam radical se joue sur plusieurs fronts – police, renseignement, armée, politique – il relève aussi, et nettement, de la dimension spirituelle. Car même si DAESH pouvait être militairement anéanti, les idées de l’Islam radical continueraient dans nos villes d’inspirer de nouveaux adeptes en quête d’un idéal transcendant.

Seule la lumière de l’Évangile est plus forte, seul l’amour peut vaincre la haine. Jésus nous enjoint donc «d’aimer nos ennemis», de «bénir ceux qui nous persécutent» et «de faire du bien à ceux qui nous haïssent».

Notre société de consommation, souvent cynique à l’endroit de Dieu et spirituellement vide, ne sera jamais assez forte pour arracher les djihadistes à leur folle dérive. Pour vaincre les forces des ténèbres, il faut une puissance plus forte. Il faut que nous, chrétiens, allions au-devant de nos contemporains, et des jeunes en particulier, en incarnant avec amour le message de l’Évangile dans chaque ville et chaque quartier.

Rappelons ici comme un exemple du possible la conversion bouleversante du persécuteur des chrétiens le plus craint de son époque, le futur apôtre Paul. Lui, qui pensait au départ «servir son Dieu» en tuant des innocents, témoignera plus tard de sa rencontre avec le Christ qui a transformé sa vie. L’ex-persécuteur sanguinaire est devenu un homme de paix cherchant, pour le restant de sa vie, avec zèle le bien de son prochain.

Édito publié sur le site du CNEF en décembre 2015