L’Église dans la cité E. Egberts [2]

Suite de l’article paru dans l’Infofef no 108

Quelques textes en particulier

Matt. 5.13-16, 43-48 :

Il voyait ses disciples comme le levain de la société, le sel qui préserve de la corruption, la lumière qui illumine les ténèbres. En fait, le modèle de Jésus était sa mission. Son Église était les prémices de la nouvelle cité de Dieu. Cela prend une tournure particulièrement importante à la fin de ce chapitre 5. Ordonne-t-il une éthique personnelle ? Sans doute. Mais rien de plus ? L’Église n’est-elle pas appelée à faire l’extraordinaire tant au plan personnel qu’au plan de la société ? Pour Jésus, cela signifiait un engagement résolu du côté des rejetés de la cité. Ses relations avec les autorités reconnues étaient en bonne partie définies par son désir de les amener à le rejoindre dans la construction d’une autre cité, celle du royaume de Dieu.

Matt. 22.15-22 :

Peut-on être à la fois un bon citoyen et un bon chrétien ? N’y a-t-il pas une incompatibilité totale entre la cité des hommes et la cité de Dieu ? Jésus voit, au-delà de leur question, le désir des chefs juifs : jouer les deux obligations l’une contre l’autre pour finir par esquiver l’une comme l’autre. Peut-on tricher avec les hommes et tricher avec Dieu par-dessus le marché ? Celui qui se sert de Dieu pour s’échapper de ses responsabilités envers les hommes (et vice versa) se gausse d’une prétendue liberté. Car il se doit et aux hommes et à Dieu. Matt. 26.52 (cf. Luc 22.36-38) : Est-ce que Jésus autorise le mélange entre les cités au point qu’un disciple peut prendre les armes ? Luc 22 ne va pas dans ce sens (il y aurait contradiction avec Matt. 26.52 !) Jésus y parle probablement au sens figuré pour souligner l’extrême gravité de la situation où le Fils de l’homme serait tué par les autorités religieuses et politiques. Tertullien conclut : « En désarmant Pierre, Christ a défait la ceinture de tout soldat. Comment, un chrétien peut-il faire la guerre ? Et même, comment peut-il être un soldat en temps de paix sans l’épée que Christ avait ôtée ? »

L’Église des Actes :

Les chrétiens suivent de très près la pratique de Jésus. Leur rapport avec les autorités est souvent conflictuel (persécution), mais sans aucun rejet des hommes qui la composent (Corneille, les proconsuls Sergius Paulus à Chypre et Gallion à Corinthe, les asiarques d’Éphèse, Publius à Malte…). Le désir est bien plutôt de les enrôler dans le royaume de Dieu (Actes 26.28,29 !). Paul cherche souvent à toucher les autorités et son discours est tout sauf une révolution politique, cf. 25.8. Mais qui peut douter que c’est sa mission qui prime dans son esprit ? Son but n’est pas d’entretenir un bon rapport avec les politiques, mais de les conduire à Christ (13.7 ; 24.24,25) ou, peut-être, de permettre à l’Église de se développer dans la paix (mais cela est moins sûr… 16.37 ? 24.23 ?). L’appel à César, constitue-t-il un précédent pour nous : faire valoir ses droits devant l’État ? Mais en même temps, on souffrait de l’arbitraire du même état.

Actes 4.19 :

Le principe connu de l’obéissance à Dieu qui prend la 1re place, principe qui peut si facilement être mis à mal dans une société sans persécution.

Les lettres – Quelques textes primordiaux

Rom. 13.1-8, cf. 12.17-21 :

La question soulevée par Rom. 13 touche aux limites de notre soumission aux autorités. Devons-nous appliquer les critères du Sermon (Matt. 5.38-48) à notre seule vie privée dans la société ? Ainsi, par exemple, serait-il possible pour un chrétien, qui doit aimer ses ennemis, de prendre les armes contre ces mêmes ennemis dans le cadre de son engagement sous les drapeaux ?

Les auteurs chrétiens anciens avaient une réponse très claire à cette question. Jusqu’au IVe siècle, il n’y a pas un seul écrit chrétien existant qui soutienne la participation du chrétien à la guerre. Le changement s’opère seulement avec Constantin, dès 313. Il fallait maintenant se battre pour défendre les empereurs chrétiens. Et un siècle plus tard, il n’y a plus que les chrétiens qui pouvaient servir dans l’armée ! Quelques exemples :

Justin Martyr (+165) :

«Nous qui étions remplis de guerre… nous avons changé nos épées en socs… et nous cultivons la piété, la justice, l’amour… que nous tenons du Père par le Crucifié. »

Celse (auteur païen vers 170) :

Il condamnait le Christianisme, parce que, si tout le monde devenait chrétien, il n’y aurait plus d’armée.

Canons d’Hippolyte (début IIIe) :

Un soldat (chrétien) de l’autorité civile doit apprendre à ne pas tuer et refuser de le faire même lorsqu’on le lui ordonne.

Origène (+254) :

«Nous, les chrétiens, nous ne prenons plus l’épée contre les nations, et nous n’apprenons plus la guerre, parce que nous sommes devenus les enfants de la paix à cause de Christ notre Chef. » Il cite ensuite Ésaïe 2.4. Le chrétien ne sera jamais simplement un membre de la société comme les autres, bon citoyen selon les définitions de la cité. La dette due est celle d’aimer même les ennemis, ce qui tend à faire de lui (et de l’Église) un non-conformiste coupé de la cité. Il est tenu à respecter Rom. 13.1-7 dans le cadre de Rom. 12.17-13.10. Il ne peut rendre à la cité ce qui appartient à Dieu. Il ne peut limiter sa foi à la sphère du privé et se mettre au service de la cité sans se poser des questions difficiles. La cité cherche à diluer son obéissance gênante à Christ, tandis que le chrétien cherche à amener les citoyens à la soumission à Christ. Il y a là une opposition fondamentale. Paul écrit Rom. 13 pour gérer cette opposition, pour éviter que les chrétiens invoquent l’excuse de la foi pour refuser toute soumission à l’État. Mais Paul ne donne pas à l’État un mandat divin.

1 Tim. 2.2-4 :

L’apôtre exhorte à prier pour les autorités afin d’avoir une vie tranquille, sans persécution. Cela semble être le seul sujet de prière que le NT relie aux autorités…

1 Pi. 2.11-17 :

N’étant ni de droite, ni de gauche, le chrétien peut vivre sous les deux. Sa révolution n’est pas celle des armes et de la violence, mais celle de l’amour, du respect, de la soumission, pour autant que cela ne nous amène pas en conflit avec la volonté claire de Dieu, comme en Actes 4.19. Et les mauvais rois ? Le verset 18, en parlant des mauvais maîtres, indique le chemin. Supporter

l’injustice est une des caractéristiques du chrétien. Il lutte contre l’injustice envers les autres, il supporte l’injustice pour lui-même. Cependant, cette soumission sera toujours réfléchie, et donc difficile. Jamais, notre soumission civile ne peut compromettre notre appartenance à Jésus. Nous ne faisons pas partie de l’ordre établi, nous appartenons à l’ordre qui vient. Pierre, dans ce texte, ne définit pas les limites de notre soumission civile. Notre soumission à Christ peut devenir l’excuse rêvée pour éviter des devoirs civiques peu attrayants. Mais nous aurons à réfléchir à fond sur notre rôle dans une société où l’argent et la violence dominent. Nous aurons des choix difficiles au fur et à mesure que notre monde se prépare à accueillir l’Antichrist.

Héb. 11.8-10 ; 13-16 :

Abraham est le modèle pour le chrétien et l’Église dans la cité. « Dès que sa parole nous réveille le voyage commence. Nous ne sommes plus d’ici. Mais nous sommes encore ici. Voilà toute la tension : être ici et ne pas être d’ici. Cela résulte dans une vie faite d’oppositions. Pas seulement les épreuves passagères qui jalonnent notre croissance, mais l’épreuve même, celle de vivre en attendant et d’être entouré de ceux qui vivent sans attente, qui sont ici et qui ne sont que d’ici. Le conflit est inévitable. »

Et lorsque la cité des hommes et la cité de Dieu semblent s’apprécier mutuellement ? Comment vivre en étranger en France en étant Français ? Dans la recherche à posséder toujours plus, sommes-nous encore étrangers et exilés sur la terre ? Dieu, aurait-il honte d’être appelé notre Dieu ? Reconnaissons notre difficulté actuelle comme chrétiens évangéliques à prendre nos distances avec la rhétorique patriotique si massivement défendue par les médias et qui nous a été inculquée assez systématiquement par notre éducation. Reconnaissons aussi notre crainte de devoir un jour vivre sous un régime politique oppressif si nous devions accepter l’attitude radicale de Jésus et des apôtres. Et acceptons avec reconnaissance qu’il y a encore des pays où suivre Jésus n’est pas (encore) perçu comme une trahison à son pays.

L’Apocalypse :

L’image dépeinte par l’Apocalypse est très sévère quant à la cité des hommes. Apoc. 13 et 17 montrent les aboutissements d’une cité qui veut s’affranchir de Dieu. La question que pose Comte-Sponville quelque part (« Que reste-t-il de l’Occident chrétien quand il n’est plus chrétien ? ») trouve sa réponse ultime dans la cité de la Bête. Tôt ou tard résonnera la parole de sortir de Babylone. Mais dans un sens, elle résonne déjà en cette parole de l’apôtre : « N’allez pas vous placer sous le même joug que les incroyants, d’une manière absurde. Comment, en effet, ce qui est juste pourrait-il s’associer à ce qui est mauvais ? Comment la lumière pourrait-elle s’unir à l’obscurité ? Comment le Christ pourrait-il s’entendre avec le diable ? Ou bien, qu’est-ce qu’un croyant peut avoir en commun avec un incroyant ? Quel accord peut-il y avoir entre le temple de Dieu et les idoles païennes ? Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant, comme Dieu lui-même l’a dit : « Je demeurerai et je marcherai avec eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » C’est pourquoi « vous devez les quitter et vous séparer d’eux. Ne touchez à rien d’impur, et moi je vous accueillerai. Je serai un père pour vous et vous serez des fils et des filles pour moi, dit le Seigneur tout-puissant. » (2 Cor. 6.14-18, BFC).

Saurons-nous entendre l’appel à la séparation, ou l’assimilation nous aura-t-elle rendus sourds ?

Ces temps apocalyptiques, seront-ils les nôtres ? Nous serions bien mal inspirés de nous défaire de la question avec un haussement d’épaules. Et quand bien même ce ne devait être le cas, est-ce que cela change réellement quelque chose ? Ce que décrit l’Apocalypse n’est pas que l’aboutissement. C’est aussi l’essence même de la cité sans Dieu.

Alors, quel modèle ? Sans doute, le modèle de l’église missionnaire est le seul qu’enseigne le NT. Que cela aille de pair avec la persécution est une réalité à accepter, comme aujourd’hui pour la plus grande partie de nos frères et sœurs dans le monde. Que cette réalité risque fort de nous rattraper nous aussi, il faudra s’y préparer. C’est après tout inévitable devant l’incompréhension totale entre les deux cités, l’opposition irréductible entre deux façons de percevoir la réalité et d’agir sur la réalité.

LA MISSION DE L’ÉGLISE DANS UN CLIMAT TENDU

Dans un climat tendu, et dans une opposition de plus en plus violente, nous avons à vivre notre mission. Il n’y a rien de nouveau à être vilipendé : « Malheur à vous si tous les hommes disent du bien de vous, car c’est ainsi que leurs ancêtres agissaient avec les faux prophètes ! » (Luc 6.26 BFC).

LA RÉALITÉ

L’Évangile ne sera jamais un truc, une méthode. C’est une réalité contrariante à vivre, cf. un des textes classiques de Jésus sur la mission : Jean 15.18-21. La mission se fait donc obligatoirement dans un climat difficile. À l’instar du Fils, nous sommes appelés hors de chez nous, hors de notre zone de confort. Les 7 églises de l’Apocalypse en sont un exemple intéressant. La réalité missionnaire qu’elles nous font découvrir, vues par le prisme de Jésus, est celle déterminée par le cœur. Bien avant de parler défi et stratégie, nous devons parler cœur. Sans cela, nous courrions le risque que nos théories et nos exploits ne seraient autre qu’un cache-misère aux yeux du Maître.

LE DÉFI

Le cœur d’abord. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes aveugles devant les défis. Nous devons considérer la mission qui est devant nous. Dans l’article de Patrick Johnstone déjà cité, l’auteur écrit : « C’est la première fois, au cours de notre histoire, que nous pouvons envisager avec réalisme d’achever la tâche que Jésus nous a confiée. Le défi qu’il nous a laissé consiste à annoncer l’Évangile à tous les hommes, et à faire de tous les peuples des disciples. Nous ne savons pas QUAND le Seigneur jugera que ces objectifs sont atteints et que Jésus reviendra. Le fait de dire que ce pourrait être durant notre génération n’est pas une illusion fantaisiste. Comment puis-je en être si convaincu ? Cela fait plus de 40 ans que je recueille des données concernant la croissance de l’Église et voici mon constat :

1. Durant ces quarante dernières années, l’Église s’est développée dans le monde entier. En 1960 les évangéliques non occidentaux atteignaient 26 millions. Aujourd’hui ils avoisinent 350 millions. Il n’existe aucun État sans groupe de croyants évangéliques engagés, à l’exception de Saint-Marin, du Vatican et peut-être des îles Maldives.

2. Durant ces vingt dernières années, nous avons assisté à la mondialisation de l’effectif missionnaire. Les missionnaires asiatiques sont presque aussi nombreux que ceux originaires d’Amérique du Nord.

3. Pour la première fois au cours de l’Histoire, nous avons une image assez nette des 12 000 ethnies existant dans le monde. 3 000 d’entre elles nécessitent encore une aide missionnaire externe, alors que moins de 1 000 n’ont encore aucun témoignage chrétien.

Autrement dit, nous avons une tâche bien définie, d’immenses ressources et une Église prête à l’action. »

Le défi reste énorme. Nous sommes appelés à vivre en ces temps qui sont les derniers, où tout nous pointe vers la collision finale des deux cités :

La persécution gigantesque qui s’est abattue sur l’Église depuis ce dernier siècle ;

L’accroissement récent de l’intolérance ;

Le développement tous azimuts d’une éthique issue du rejet de Dieu ;

Le choc brutal des civilisations au moment même où, sur le plan spirituel, notre société christianisée est au plus faible ;

L’achèvement envisageable de la tâche missionnaire et

La marche de la cité des hommes vers la Babylone de la fin.

Voilà notre époque. Allons-nous pouvoir transformer la société, amener la cité humaine vers une nouvelle civilisation bâtie sur la Parole de Dieu ? Croyons-nous vraiment pouvoir réussir ce qu’aucune génération de chrétiens avant nous n’a pu réussir ? Pourtant, notre mission demeure. Celle que nous voyons dans le NT, cf. le résumé dans la réponse de Jésus à Jean-Baptiste : « Retournez auprès de Jean et racontez-lui ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les paralysés marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi ! » (Luc 7.22,23 SEM), rappel d’Ésaïe 61.1,2. Comment cela se présente-t-il aujourd’hui ?

Dans un article paru en 2005, Rick et Kay Warren décrivent les 5 obstacles qu’ils voient actuellement comme les défis par excellence devant nous. Ils le font sous l’image de cinq géants, cinq problèmes universels touchant des milliards de personnes.

Le premier : les ténèbres spirituelles

Des milliards de gens n’ont encore jamais entendu le nom de Jésus-Christ. Des ethnies par centaines n’ont aucun témoignage. La Bible dit : « Mais comment feront-ils appel à lui sans avoir cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui sans en avoir entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler si personne ne l’annonce ? » (Rom. 10.14 BFC). Ceci reste encore dans le monde d’aujourd’hui le géant le plus grand.

Le deuxième : le manque de dirigeants serviteurs partout dans le monde

Trop de dirigeants abusent de leur pouvoir, refusant de servir leur peuple, préférant se servir eux-mêmes. Le résultat est le chaos. Dans quelle mesure la même situation est prévalente dans l’église ? Zach. 10.2 (NBS) : « Ils errent comme du petit bétail ; ils sont affligés, parce qu’il n’y a pas de berger. » Nous avons besoin d’investir dans la formation de dirigeants serviteurs. Et d’en être nous-mêmes les modèles.

Le troisième : la pauvreté

Près de la moitié du monde, 3 milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, vivent sur environ un 1,50 euros par jour. Un sixième vit dans des bidonvilles sordides. Prov. 29.7 (PdV) dit : « Celui qui agit bien reconnaît les droits des pauvres. Celui qui agit mal n’est pas assez intelligent pour comprendre ces droits. » C’est tellement simple de vivre dans son coin en oubliant la misère du reste du monde. 10 millions de jeunes filles ont été vendues pour la prostitution en Asie du Sud-Est. Leurs familles ne voyaient pas d’autre issue pour nourrir leur famille.

Le quatrième : la maladie

Combien sont-ils, les affamés, les déplacés, les malades ? Rappelons-nous du Ps. 38.6-11 (BFC) : « Je suis abattu, accablé à l’extrême… Je sens une brûlure dans les reins, plus rien n’est intact en mon corps. Je suis sans force, complètement fourbu… mes forces m’abandonnent, mes yeux n’ont plus la moindre étincelle de vie. Mes amis, mes compagnons habituels, se tiennent à l’écart de mes tourments ; mes proches restent maintenant à distance. » Le SIDA est le type même de la maladie du pauvre dans le Tiers-monde. La honte et la peur éloignent la famille. Pouvons-nous ignorer ces gens ?

Le cinquième géant est l’ignorance

Plus de la moitié du monde est encore illettrée. Combien de la pauvreté est due à cela ? Osée 4.6 parle d’un autre manque de connaissance, mais n’y a-t-il pas une application ? « Mon peuple périt parce qu’il n’a pas la connaissance. » (NBS). Il y a un besoin désespéré d’enseignants, d’écoles, de fournitures scolaires. Comment confronter les géants ?

NOTRE MISSION

Notre mission en tant qu’Église de Jésus-Christ est d’attaquer ces géants. Ils représentent les défis lancés à l’Église de tout temps. Là où elle y a répondu en mettant clairement les premières choses à la première place (confronter sans compromis les ténèbres spirituelles avec l’Évangile) les autres défis ont reçu des réponses pertinentes et durables. Sachons résister à la tentation de nous limiter aux défis « sociaux », mieux acceptés dans un monde anti-chrétien, peut-être en ayant un peu honte du « simple » Évangile.

Notre espoir n’est pas que la cité aille mieux. Notre espoir n’est pas d’être un jour reconnu par la cité, ni même d’être seulement bien vu. Le temps est peut-être bien plus court que nous le croyons. Notre espérance est la venue de la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. Nous voulons chercher d’abord le royaume de Dieu. C’est pour lui que nous voulons nous investir. « Il nous faut accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé tant qu’il fait jour ; la nuit vient où plus personne ne pourra travailler. » (Jean 9.4 SEM)

Egbert Egberts,
Printemps 2006