INTRODUCTION
Compte tenu de l’objectif fixé à la « Commission Missionnaire », à savoir « STIMULER DANS LES EGLISES ET CHEZ LES MEMBRES INDIVIDUELS UN ESPRIT ET UNE VISION MISSIONNAIRE QUI DEPASSENT LES FRONTIERES NATIONALES ET AIDER D’UNE FACON PRATIQUE LES EGLISES », il nous a semblé bon, tout d’abord de recueillir des informations auprès des pasteurs, des missions, des missionnaires, membres de la F.E.F., par le moyen d’un sondage missionnaire.
Il a été conçu et rempli de telle façon que, pour une question posée, plusieurs réponses étaient possibles : la somme des réponses dépassent donc quelquefois 100%.
Une analyse du sondage fera l’objet de deux ou trois articles sous le titre : « Ce que les pasteurs en disent », avec pour ce premier article le sous-titre : « Ce qu’ils attendent des sociétés missionnaires ».
1) Une réflexion générale sur les responsabilités et les relations existantes
2) Une réflexion plus approfondie sur les qualités et les défauts des sociétés missionnaires et leur rôle par priorités.
CE QUE NOUS SOUHAITONS :
– Faire connaitre les « problèmes » du point de vue des pasteurs « ce que les pasteurs pensent et ne disent pas »
– Permettre aux « sociétés missionnaires » d’entendre ce que les pasteurs disent
– Susciter la réflexion chez le plus grand nombre d’acteurs
– Dégager des principes (charte) basés sur la compréhension mutuelle
– Aider les (candidats) missionnaires dans leur réponse à l’appel de Dieu, leur service et leurs relations église-mission
– Aider les églises, d’une façon pratique, à envoyer des missionnaires français à l’étranger, en diminuant le nombre de barrières possibles.
CE QUE LES PASTEURS ATTENDENT DES SOCIETES MISSIONNAIRES
I – UNE REFLEXION GENERALE |
EQUILIBRE
A la question: « De qui le travail de mission à l’étranger est-il la responsabilité ? », le plus grand nombre (78%) répond que c’est à « l’église locale qui envoie », tandis que 60% expriment que c’est aux sociétés missionnaires.
Dieu les a suscitées parce que « les églises locales ont été défaillantes » pour être avant tout « un support technique ».
Chacune, quelle que soit sa structure, prend en charge l’appel de Dieu au candidat missionnaire.
Quant à la responsabilité de la formation, le voeu de 70% est en faveur de l’église locale, qui l’assumera par la prière, en fonction des données des sociétés missionnaires.
Mais 70% considèrent que ces dernières ont l’expérience pour mieux assumer une formation spécifique, voire une formation continue sur le terrain.
Enfin 70% soulignent que les écoles bibliques apportent la formation théologique avec un contenu spirituel que les églises locales ne peuvent pas assumer.
UN FLASH SUR LES RELATIONS EXISTANTES
ENCOURAGEANTES ET SUIVIES :
La majorité des églises (88%) ont une relation avec une ou plusieurs missions, du général au particulier, sous forme de lettres de prières régulières, d’informations suivies, (64%) de courriers personnels, qui sont considérés comme encourageants.
PERSONNELLES ET ETROITES :
Les relations personnelles conduisent à un soutien effectif dans la prière, financier, dons divers, jusqu’à l’envoi de littérature pour le monde musulman.
NE PAS LAISSER LE MISSIONNAIRE SEUL :
Les relations suivies sont considérées comme « nécessaires et utiles ». Elles aident à éclairer, à porter les fardeaux des missionnaires et évitent qu’ils fassent « cavalier seul ».
TROP C’EST TROP :
Par contre, les relations deviennent négatives lorsque les sociétés missionnaires apparaissent comme « des rouleaux compresseurs » ou insistent trop sur les besoins financiers, ou encore, ne communiquent pas de vision claire (en ont-elles une ?).
Très peu de contacts directs encore pour quelques-uns…
II – UNE REFLEXION PLUS APPROFONDIE |
Dès qu’on en appelle à l’avis personnel, par la question: « Quel est votre impression des sociétés missionnaires ? », 30% des réponses sont positives, mais 22% sont négatives tandis que le reste exprime à la fois les qualités et les défauts de celles-ci.
BRAVO !
C’est le sérieux, dans la préparation, l’étude des langues, le travail remarquable, qui qualifie certaines sociétés missionnaires. Elles encouragent vraiment l’évangélisation mondiale et locale par leur vision et sont un maillon important entre l’église locale et le terrain de mission.
EN REALITE QUE FONT-ELLES DE BIEN ?
LA VISION MISSIONNAIRE : Certaines sociétés missionnaires sont porteuses d’une « vision missionnaire du monde » qui, pour plusieurs est claire et réaliste quant aux besoins.
Cette vision pour le monde peut échapper aux églises locales, alors que certains missions expérimentées, fidèles et consacrées, en donnent une bonne présentation.
L’ENCOURAGEMENT !
– Le support moral du (candidat) missionnaire, l’encouragement par les nouvelles, les prières, les dons divers sont très appréciés.
– La coordination entre l’église locale et le terrain est un service capital à travers la concentration des informations, les échanges, la définition des moyens techniques appropriés au travail.
LEUR SPECIFICITE !
– Leur spécialisation, leur organisation et leur planning sont des moyens indispensables aux différents acteurs.
– Leur fardeau des âmes, les ouvertures saisies, leur évolution face aux circonstances nous apportent un autre regard sur nos situations personnelles.
– La connaissance des conditions missionnaires : fruit de beaucoup d’expériences
QUELS SONT LEURS PRINCIPAUX DEFAUTS ?
– DES REMARQUES SEVERES !
« Acceptent n’importe qui… Envoient sans formation et sans équipe… »
« Ne connaissent pas vraiment le terrain et font des ennuis »
« Manquent de réelles relations dans la lumière avec leurs missionnaires »
« Ne font pas l’effort d’être plus proches des églises locales »
« Très lointaines… Très impersonnelles… Indépendantes des églises locales »
« Trop rigides… Trop larges… » Enfin, les objectifs trop (beaucoup trop) humanitaires en faisant appel à beaucoup d’argent, avec beaucoup (trop) de structures de gestion sont mal perçus.
– TROP INDEPENDANTES !
De par leur statut « autonome ». les sociétés missionnaires deviennent « trop autonomes », « trop indépendantes » des églises locales alors qu’elles ne sont que des « moyens de liaisons ».
– DOMINENT TROP !
– Dans les faits, cela conduit à une très forte tendance à dominer, voire à être autoritaire, dans la prise de responsabilités qui est du ressort de l’église locale.
– Outre cela, elles s’ingèrent dans les affaires et dans le travail de l’église locale, imposent « sa volonté au missionnaire qui « n’est plus libre de sa vision et de la direction du Saint-Esprit ». « Le pouvoir du salaire est présent ».
– BUREAUCRATIQUE !
Une forte tendance à devenir « un grand machin bureaucratique » consommant trop d’argent, trop de personnel et de matériel.
– DE MAUVAISES PRIORITES !
Une dérive quant aux priorités est soulignée : du social au détriment du spirituel, de l’humanitaire uniquement, du tiers monde au détriment des expatriés du tiers monde (on oublie ceux qui sont dans nos grandes villes).
Enfin, LA FAIBLESSE DANS LA FORMATION des candidats et leur évaluation font que leurs défauts s’imposent dans le travail et les relations.
ALORS,
QUE DEVRAIT ETRE LE ROLE DES SOCIETES MISSIONNAIRES ?
A cette question de nombreuses réflexions approfondies (60%) peuvent se regrouper ainsi.
AIDER LE (CANDIDAT) MISSIONNAIRE !
– En premier lieu, « être une AIDE au (candidat) missionnaire avec son appel et ses projets, à travers les informations, le soutien spirituel et financier : « gérer l’appel missionnaire »
– Être une aide quant aux questions administratives, transports internationaux, visas, langues, cultures, liaisons entre étranger et pays d’origine, formation, accompagnement dans la recherche de moyens en vue du travail sur le terrain, conseiller sur le terrain.
SERVIR LES EGLISES !
– Servir les églises qui envoient, dans la vision des besoins, des moyens pour y répondre, la préparation, la formation, l’organisation de l’envoi.
– Servir les églises dans l’acheminement des moyens, les relations avec les autorités étrangères, le suivi du missionnaire, l’évaluation.
– Organiser et faire vivre des liens entre les églises qui envoient mais aussi avec celles qui reçoivent.
ETABLIR SUR PLACE !
– Structurer le travail missionnaire, afin que le cadre de travail pour de nouveaux ouvriers soit mieux défini et pour que les besoins soient mieux pris en compte.
– Etablir et former l’église en terre missionnaire afin que celle-ci puisse à son tour promouvoir la croissance de l’Eglise dans son pays et à l’étranger.
– Aider à l’émergence de ministères « indigènes » et les établir.
– Etablir des églises locales qui doivent aboutir à ne plus dépendre de la Mission.
CONCLUSION
Cette analyse exprime les réponses de responsables d’églises et d’unions d’églises de la F.E.F. à propos de leurs relations avec les sociétés missionnaires (25% des personnes sondées).
Elle s’applique au travail de la mission à l’étranger mais bien des réponses sont liées au travail des missions en France (terrain missionnaire).
Il y a là déjà matière à réflexion pour chaque acteur afin d’aborder dans la compréhension mutuelle certains points prioritaires pour donner gloire à Dieu dans notre service.
Vos réflexions complémentaires seront les bienvenues et pourront aider d’une façon pratique beaucoup d’entre nous.
Une prochaine analyse sera consacrée aux améliorations souhaitées quant aux relations avec les missionnaires eux-mêmes.
Pierre KISLIG