VOUS AVEZ DIT RÉSEAU ?
D’aucuns pourraient craindre, en recherchant de nouvelles formes d’organisation de nos Églises, qu’il ne s’agisse que de céder un peu trop à la mania de la postmodernité1 ! L’adaptation à celle-ci, certes légitime voire nécessaire, rime parfois avec une frénésie de changements tous azimuts2. Ou suspecte-t-on, en parlant de réseaux, de développer des nouveaux « yaqua », sans parler du fol espoir que des structures nouvelles suffiraient à produire, avec quasi-certitude, la croissance espérée ? Quelqu’un aurait-il même imaginé une influence sournoise de l’informatique ? Nous espérons ne verser ni d’un côté, ni de l’autre de ces malentendus.
Notre intention, en proposant de relier les Églises évangéliques entre elles sous forme de réseaux régionaux3, se veut pragmatique et, si possible, fondamentale à la fois. Pour écarter d’emblée tout quiproquo : par réseau, nous n’entendons pas ici ce qu’indique l’un des dictionnaires, en l’occurrence « groupement clandestin en vue du renversement du gouvernement », mais nous définissons le réseau par unité de travail d’environ trois à cinq Églises dans une même zone géographique.
POURQUOI FORMER DES RÉSEAUX ?
Le constat s’impose : il manque en France plusieurs milliers d’Églises évangéliques pour atteindre une densité moyenne de « une Église pour 10 000 habitants.4 ». Ce taux de pénétration peut être considéré comme un minimum pour assurer que chaque personne ait une chance raisonnable de trouver sur son chemin une Église évangélique. Un effort soutenu devrait donc être consenti à l’implantation d’Églises nouvelles. Faut-il rappeler qu’il reste, à l’heure actuelle, en France métropolitaine, encore 340 villes de plus de 10 000 habitants sans Église évangélique d’aucune dénomination ? Et pourtant, il faut admettre que la grande majorité des pasteurs et missionnaires est occupée à des tâches de maintien des Églises existantes. Trop peu d’énergie est accordée, selon nous, aux efforts d’implantations nouvelles5. En théorie, beaucoup d’évangéliques sont d’accord avec cette analyse. Ils souhaiteraient un rééquilibrage des priorités et donc un accroissement de projets d’implantation. Mais ce voeu pieux se heurte à des difficultés pratiques, et en particulier à l’impossibilité, pour une Église de taille modeste, chose courante en France, de soutenir à la fois son pasteur et un évangéliste ou pasteur implanteur. Pour ne pas prendre le risque de rester bredouille, il nous faut donc impérativement trouver des solutions pour libérer des que possible un maximum de collaborateurs pour la fondation de nouvelles Églises. Le travail en réseau régional peut et doit y contribuer.
DU NOUVEAU SOUS LE SOLEIL ?
Il existe une autre raison majeure pour le travail en réseau : sans prétention à la rigueur scientifique, mais plutôt sur le mode de l’observation générale, il est aisé de constater l’apparition d’une nouvelle mentalité chez les plus jeunes collaborateurs. Les pasteurs et missionnaires de la génération X6, les « Buster », nés entre 1964 et 19837 ont pour la plupart des qualités et des aspirations différentes de leurs prédécesseurs. Dans un numéro remarquable de la revue Allons (6/1998), il est question des attentes, des aptitudes et défauts des collaborateurs d’aujourd’hui. Pour le sujet qui nous intéresse ici, soulignons premièrement leur demande de pouvoir travailler en équipe. A la fois plus sensibles à la mise en valeur de leurs dons spécifiques, mais aussi conscients de leurs limites, ils préfèrent généralement un travail spécialisé au sein d’un groupe. L’ancienne « liberté » de l’homme-orchestre, généraliste et volontairement indépendant, subissant en contrepartie presque fatalement les effets de l’isolement, ne les attire guère. Il est significatif que l’intérêt qu’ils portent à l’équipe locale compte bien plus que celui accordé a la structure nationale. D’ailleurs, ce qui semble primer c’est l’ambiance dans le groupe ainsi que le degré d’harmonie qui y règne, plus que les grands projets globaux. Ensuite, dans un registre connexe, on peut encore parler de leur méfiance à l’égard des institutions et de l’absence d’intérêt pour les étiquettes dénominationnelles. On n’entre plus forcément dans une Union d’Églises ou une Mission pour toute la vie, on est davantage flexible et prêt à servir le Seigneur sous d’autres formes. L’authenticité et la proximité comptent plus que les noms mirobolants et les objectifs chiffres audacieux. Enfin, la nouvelle génération des pasteurs et missionnaires semble plus apte à collaborer, à partager dans le groupe et à définir des objectifs en commun, On y intègre plus aisément des personnes différentes et l’on accepte plus volontiers des situations complexes voire contradictoires. Toutes ces qualités, mais aussi la demande pressante de vivre la chaleur rassurante de l’équipe-famille, indique le grand intérêt de l’organisation des Églises en réseaux régionaux. Ce qui apparait aujourd’hui déjà souvent comme un atout, s’avèrera-t-il à moyen terme un besoin impérieux ?
IL FAUT DÉVELOPPER DES MODÈLES ADAPTÉS À LA FRANCE
Au risque de passer pour un vil pragmatique, ou, pire, pour un hérétique s’aventurant à appliquer les lois de la rationalisation mercantile à nos bonnes communautés, nous pensons que de nombreuses Églises évangéliques en France vivent au-dessus de leurs moyens. Ou faudrait-il plutôt dire à côté de structures légères, véritablement adaptées à la taille des Églises ? En effet, la majorité des Églises évangéliques en France sont de taille modeste8. Pourtant, comme une chose apparemment évidente et indispensable, nombreuses sont celles qui revendiquent (égoïstement ?) de disposer pour elles-mêmes d’un ministère à plein temps. De nombreux missionnaires soutenus depuis l’étranger, venus à l’origine pour implanter de nouvelles Églises, sont ainsi depuis de longues années occupés à maintenir de petites Églises, qui s’en accommodent au demeurant souvent fort bien. Dans d’autres pays, le même pasteur ou missionnaire s’occuperait probablement d’une communauté numériquement trois ou quatre fois plus importante. Dans ces conditions d’immobilisation exagérée des collaborateurs du service des petits groupes existants, comment peut-on espérer une multiplication plus soutenue des Églises évangéliques en France ?
Il est légitime de déplorer que de nombreuses Églises soient et souvent restent de taille assez réduite. En attendant, c’est un fait9. Il nous semble donc judicieux, au lieu d’utiliser toutes les forces pour lutter contre un prétendu « seuil de croissance » de 40 a 60 membres10, de multiplier les sites d’implantation. Ceci constitue probablement pour la France un modèle de croissance plus adapté et vraisemblablement plus efficace11 D’où l’intérêt de réfléchir a l’organisation des Églises en réseaux régionaux pour partager les ministères entre plusieurs communautés d’un même secteur et ainsi libérer du potentiel pour de nouvelles implantations.
Concernant la taille des Églises en France : Nous pensons qu’il existe, à côté de facteurs comme l’emblématique indifférence spirituelle du Français moyen, la phobie des sectes et le légendaire individualisme gaulois, d’autres facteurs culturels, exerçant une influence non négligeable sur la taille des Églises. Ce n’est pas le lieu pour ouvrir ce débat qui mériterait sans doute un traitement soigné et approfondi, mais nous mentionnerons néanmoins sommairement trois pistes : n’est-il pas significatif que les Églises protestantes évangéliques soient, consciemment ou non, ordinairement considérées par leurs responsables et leurs membres comme des « familles » ? Le terme de famille véhicule probablement un idéal de groupe à taille humaine. Sans jugement de valeur, constatons que sous d’autres cieux, elles sont volontiers assimilées à des Institutions officielles ou d’autres groupements publics et vastes.
Selon nous, plus significative encore est l’influence d’un certain idéal d’autogestion dans nos Églises. Cet aspect, qui peut sans doute comporter beaucoup d’avantages en termes d’autonomie, de liberté et, espérons-le, de responsabilité, a tendance à rendre les Églises quasi ingérables au-delà d’une certaine taille12.
Faut-il de plus évoquer notre propension en France, à soupçonner derrière foute organisation trop bien structurée et puissante une machine à restreindre notre liberté et notre épanouissement personnel ? Par conséquent, on y préfère ordinairement des groupes plus restreints, laissant un certain champ à l’improvisation.
Au point où nous sommes parvenus, il nous faut évoquer une autre entrave à la multiplication des Églises : Dans les cas heureux où des Églises locales souhaitent s’engager dans un processus de multiplication, c’est-à-dire de création d’Églises-filles, nous constatons que bien souvent, la seule méthode d’implantation connue et envisagée est l’essaimage, donc le départ d’une partie de la communauté pour constituer à un nouvel endroit un embryon d’Église. Il parait évident que l’envoi de tout un groupe de chrétiens d’une Église-mère dans un autre quartier de la ville ou vers une localité voisine pour y fonder une Église comporte de nombreux avantages par rapport a la méthode extrême d’autrefois : le « parachutage » d’un missionnaire étranger. Mais n’est-il pas inquiétant d’observer ces dernières années, que là où la méthode de l’essaimage est perçue comme seule tactique pour opérer de nouvelles implantations, des Églises, pourtant convaincues de la nécessité de l’autoreproduction, reculent devant les obstacles ? Peut-on les en accabler ? il relève du bon sens de comprendre que la méthode de l’essaimage n’est pas appropriée dans tous les cas. Beaucoup d’Églises en France n’ont actuellement pas a priori la taille requise pour réussir à elles seules de véritables essaimages conséquents et prometteurs. Doivent-elles pour autant rester « stériles » ? Nous pensons que la constitution de réseaux régionaux permettrait aux Églises de taille modeste d’entrer à plusieurs dans un processus de multiplication, sans se vider de leurs forces.
DES RÉSEAUX RÉGIONAUX D’ÉGLISES INTERDÉPENDANTES
Nous plaidons donc, en particulier pour des Églises petites ou moyennes, en faveur de la constitution de réseaux. Nous entendons par là des unités de travail et de partage de ressources à l’optimale entre trois à cinq Églises d’un même secteur géographique, ceci pour garantir d’effectives facultés de collaboration pour favoriser le suivi et l’engagement dans les activités en commun. Généralement ces Églises font partie d’une même dénomination, car une proximité théologique et ecclésiologique s’avère indispensable. Cependant, c’est assurément sur ce terrain que la postmodernité relativise (heureusement), les anciens schèmes et ouvre de nouvelles perspectives intéressantes, conduisant parfois à faire prévaloir les considérations géographiques sur la seule logique dénominationnelle13.
Ce qui est au coeur d’un tel réseau, au-delà de la joyeuse et encourageante communion fraternelle, c’est la collaboration interdépendante, fortement engageante de l’équipe des pasteurs et missionnaires. Il faut viser d’une part un partage concret des ministères, si possible en fonction des dons spécifiques, et de plus des objectifs unitaires. Autrement dit, chacun cible bien plus que le développement de son Église locale : il tend à la croissance globale de tout le réseau. Plutôt que de proposer aux collaborateurs d’être des « généralistes » à un endroit, nous soutenons l’idée d’avoir certes pour chacun une Église d’attache, mais d’oeuvrer dans sa spécialité au bénéfice de tout le réseau. Bien entendu, une telle organisation doit permettre a un réseau, constitué par exemple par quatre Églises, de se contenter de deux ou trois ministères à plein temps. Le partage des ministères des « spécialistes » peut être de surcroît un formidable vecteur et multiplicateur de dons. Il tend à responsabiliser les responsables bénévoles locaux.
De plus, notre expérience prouve qu’il est ainsi d’autant plus aisé de former, avec les pasteurs français et des missionnaires étrangers, des équipes mixtes, les avantages de cette disposition paraissent évidents.
Le concept de travail en réseaux régionaux mérite selon nous d’être perçu non seulement comme une stimulante stratégie pour des implantations futures, mais encore comme un mode opératoire pour des Églises existantes. À condition d’être disposé à renoncer à une partie de leur chère (!) indépendance, de nombreuses Églises existantes et leurs collaborateurs pourraient en tirer bien des avantages en terme d’épanouissement et d’équilibre, d’efficacité et de rayonnement. Cette forme d’organisation dont la valeur intrinsèque semble avérée, offre de surcroit l’avantage de permettre à des groupes numériquement modestes de contribuer à la multiplication des Églises. En effet, nous suggérons que chaque réseau devienne, en cumulant les forces des Églises locales qui le compose, une « multi-mère ». En employant un langage anthropomorphique : plusieurs Églises peuvent, dans le cadre d’un réseau, procréer et donner naissance ensemble à une « Église-fille ». La forme de la « procréation » est secondaire, soit un essaimage avec des personnes issues des différentes Églises du réseau, soit l’envoi d’un des collaborateurs du réseau pour conduire l’implantation nouvelle ou encore, la création d’annexes, de cellules, etc.
UN CONTRE-EXEMPLE
Cette façon de collaborer en réseau va bien au-delà de sa pale contrefaçon, très répandue en France, que nous pourrions nommer le « partenariat libre » et dont nous devons dénoncer la faiblesse. Dans cette dernière forme de coopération, chaque Église et chaque collaborateur reste souverain et jaloux de son autonomie. Les actions communes restreintes ne les engagent guère et les retombées sont par conséquent souvent bien maigres. Si, dans ce cadre, des dons utiles à l’Église manquent souvent de façon manifeste, d’autres sont probablement, dans le contexte limite d’une petite Église, sous-exploités. Surtout, il semble difficile dans ces conditions, d’oeuvrer de manière rationnelle et de partager sans arrière-pensées des ministères.
Le plus regrettable est le fait, en rapport avec le thème qui nous préoccupe ici, qu’une Église modeste ne pourra vraisemblablement pas, avec ses seules forces, implanter de nouvelles Églises.
EN GUISE DE CONCLUSION : EXEMPLES BIBLIQUES DE RÉSEAUX
Il faudrait être naïf pour penser que le Nouveau Testament fournit l’image de modèles ecclésiologiques et de stratégies missionnaires ayant un caractère universel, intemporel et strictement normatif. Au contraire, il laisse une marge de manoeuvre considérable concernant le choix des formes. Bien plus, il recommande d’adapter celles-ci aux réalités du temps présent et de la culture française. Cependant, en envisageant un fonctionnement ecclésial en réseaux, sans prétendre qu’il s’agisse d’un dogme biblique, nous pouvons être rassurés : nous sommes sur la bonne voie. En effet, le Nouveau Testament rend compte d’une réalité évidente : les jeunes Églises étaient déjà en relation les unes avec les autres. L’intérêt de l’Église de Jérusalem et de Barnabas pour l’Église d’Antioche, et l’aide qu’apportent cette dernière et les Églises de Macédoine et de Grèce lors d’une famine à Jérusalem sont clairement attestés. Que dire des délégués et lettres qui circulent entre les jeunes communautés ? A-t-on même suffisamment remarqué la participation, très tôt, de plusieurs jeunes Églises dans l’effort de multiplication, en envoyant des délégués-missionnaires aux côtés de Paul (par exemple Actes 20.4) ?
Osons rêver : une foule d’Églises en France se libérant de structures ecclésiales inutilement lourdes et mettant leurs talents en commun dans chaque région. Elles seront ainsi mieux à même d’atteindre notre objectif prioritaire : l’évangélisation de la France par des Églises qui se multiplient.
Daniel Liechti (en 2001) est père de trois enfants adultes et habite Amiens. Il est responsable pour la France de la Mission de l’Union des Assemblées Missionnaires et fait partie du comité directeur de France-Mission. Il coordonne actuellement dans le département de la Somme (80), le travail d’une équipe missionnaire. Il est animateur de la commission d’Implantation d’Églises Nouvelles de la FEF.
NOTES
1 Certains, comme Henri Blocher, préfèrent parler de modernité-post suggérant ainsi que nous sommes encore en modernité. D’autres emploient pour la même raison le terme d’ultra-modernité.
2 Nous pensons que les Églises ont bien entendu tout intérêt à s’interroger sur les caractéristiques de la postmodernité et des conséquences à en tirer au sujet de la vie de l’Église et surtout quant à son rayonnement. Pour aller plus loin, nous conseillons : David Brown, Une Église pour aujourd’hui (Marne-la-Vallée, Editions Farel, 2001).
3 Nous ne faisons pas ici allusion aux régions administratives, mais à des unités géographiques qui, selon la densité de la population et des Églises évangéliques, devraient ou maximum atteindre la taille d’un département français. En zone urbaine, ce sera évidemment plutôt une agglomération.
4 Il existe actuellement environ 1800 Églises évangéliques en France métropolitaine, toutes dénominations évangéliques confondues. Pour plus de précisions statistiques, nous renvoyons à notre étude publiée dans Fac-Réflexion n45 (1998/4). InfoFEF n° 84 (juin 2000) et IDEA (déc. 2000).
5 Ceci explique certainement au moins en partie la faible croissance numérique. Si l’on peut se réjouir de la création de 1000 Églises locales ces trente dernières années, on reste quelque peu songeur, en considérant que cette croissance correspond à une augmentation annuelle de seulement 35 Églises.
6 Aux États-Unis, la génération née entre 1965 et 1983 s’appelait d’abord « Baby Buster ». Elle mettait fin à la génération du « Baby Boom », qui dura de 1946 à 1964 (nommée « Baby Boomer »). La génération « Buster » a obtenu un visage et un nom grâce à un roman de Douglas Coupland : Génération X.
7 Les dates de ces limitations peuvent varier d’une étude à l’autre.
8 La moyenne du nombre d’adultes fréquentant régulièrement les cultes dominicaux se situe, d’après nos estimations, autour d’une quarantaine.
9 Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter par exemple : Gérard Dagon, Panoroma de la France Évangélique, vol. 1 (Yerres, Editions Barnabas, 1993); Claude Baty, Les Églises Évangéliques Libres, 1949-1999, (Valence, Editions LLB., 1999), pages 317-322; « Une longue marche spirituelle vers Pâques », supplément Action Missionnaire n° 93 (2001), France-Mission, Paris.
10 Nous nous élevons avec force contre toutes les tentatives, venant souvent de l’étranger, d’expliquer les seuils de croissance par la seule incapacité du pasteur ou missionnaire de déléguer, d’organiser correctement la vie d’Église, etc. Pourquoi, dans ce cas, ces mêmes collaborateurs ont-ils la capacité, en travaillant dans d’autres pays, de conduire des communautés bien plus grandes ? Nous attendons de voir les donneurs de bons conseils oeuvrer chez nous… Par exemple, cf. D Daniel A. Brown, Delta Recourse (Aptos, CA 95003 USA : The Coastlands – Word, 1988).
11 Si, parallèlement, les Églises atteignant leur « vitesse de croisière », grandissent au-delà de ces chiffres, il ne nous reste qu’à nous réjouir !
12 Ceci semble être corroboré par les faits suivants : n’est-il pas significatif que les Églises exceptionnellement grandes, soient fréquemment constituées de membres d’origine étrangère ou alors situées en Alsace, où la culture et le passé religieux sont atypiques ? Une autre observation, d’ordre théologique, n’est probablement pas à négliger : nous pensons que les communautés de type pentecôtiste (réputées pour leur taille au-dessus de la moyenne), considérant en principe que leurs leaders ont une légitimité et autorité surnaturelles pour conduire l’Église, sont moins soumises aux éléments culturels évoqués.
13 Pour éviter tout malentendu, précisons que nous ne nous opposons nullement aux structures dénominationnelles, considérant qu’un petit réseau régional n’a ni la capacité ni le rôle de se substituer aux dénominations couvrant généralement des domaines administratifs, d’intercommunion et de formation à une échelle nationale voire au-delà.