Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi.
Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.
L’ange lui dit : Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin.
(Luc 1:26-33)
Marie, glacée de peur, terrifiée par l’apparition d’un Envoyé céleste aurait pu réagir ainsi :
« Moi, enceinte ! Quelle horreur ! Toi, l’Envoyé, tu me terrorises avec une telle nouvelle ! Oh! non ! ce n’est pas vrai ! Tu signes mon arrêt de mort. Aucune jeune fille en Israël ne peut attendre un bébé sans être lapidée comme un malfaiteur ou une femme de mauvaise vie. Et puis, comment le dire à Joseph ? C’est un homme de bien… Tu ne vois pas à quel point cela m’effraie… Quelle tragédie ! Pourquoi viens-tu détruire notre bonheur ? L’amour, ce mot n’a plus de signification pour moi. De toute façon, à ses yeux, je suis perdue. Un bébé… quelle angoisse!
Et la honte, l’horrible honte de mes parents, tu y as songé, toi l’Envoyé ? Comment pourront-ils survivre à ce déshonneur ? Ce sont des gens intègres. Ma mère et moi, nous sommes si proches l’une de l’autre. As-tu réfléchi à quel point elle va souffrir ?
D’accord, tout Juif croyant attend le Messie, ne serait-ce que pour nous délivrer du joug romain. Mais j’ai quand même du mal à imaginer que ça passe par moi, une jeune fille insignifiante d’un petit village d’Israël. Qui croira en une pareille tromperie ?
Quand ils vont me condamner, personne ne prendra ma défense… Non, personne ne fera le poids contre les hommes irréprochables et si bien pensants du sanhédrin. Oh ! et le clan des pharisiens ! Je suis effrayée. Et les questions infamantes qu’ils vont me poser ? C’est terrifiant ! Ils seront les premiers à donner l’ordre ne me traîner hors de la ville.
Franchement, je n’ai rien fait de mal pour mériter cà ! Et Joseph ! C’était ce que l’Eternel m’avait donné de meilleur dans cette vie.
Dis, l’Envoyé, tu ne réponds rien ? S’il te plaît, accorde-moi une faveur : plutôt que d’être exécutée comme une coupable et dans la honte, par la main des hommes, supprime ma vie maintenant. Tu viens d’un monde céleste, tu as ce pouvoir. Pour mes amis et ma famille, j’aurai eu une mort discrète et sans histoires. Ils croiront à une maladie naturelle, une faiblesse cardiaque, par exemple. Tu n’éprouves donc aucune pitié ? Oh, j’ai tellement peur… »
Non, Marie de Nazareth a réagi d’une manière bien différente.
Souvenons-nous des bergers qui, dans les champs environnants, passaient la nuit à la belle étoile. Lorsqu’ils ont vu un ange apparaître, ils ont été saisis de peur. Marie ne s’est pas effrayée lorsqu’un ange est entré dans sa chambre, en la saluant par une joyeuse bénédiction. Elle a seulement été un peu troublée. On le serait à moins.
L’ange lui explique qu’elle a été choisie pour être la mère de Jésus, « le Fils du Très-Haut ». Marie lui pose alors une question d’une logique étonnante et limpide : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » (Luc 1:34). L’ange l’informe que cette naissance aura lieu, parce que « l’Esprit Saint descendra sur elle et la puissance du Très-Haut la couvrira de son ombre » (Luc 1:35).
La réponse de Marie révèle une obéissance humble et prompte : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1:37).
Un court et simple dialogue, en vérité. Elle ne s’est même pas permis de donner « un petit coup de main » à l’ange, en lui suggérant d’aller raconter tout cela à Joseph. Non. Elle n’a pensé qu’à s’incliner devant la volonté du Père céleste.
Pas de vaines paroles, une simple petite phrase : « Je suis la servante du Seigneur ». Elle ignore encore que Dieu, avec une tendresse infinie, va assurer sa protection : par un songe, Il avertit Joseph de toute la situation.
Soyons précis : ne glorifions pas Marie, elle a simplement obéi. Mais elle devra, comme tout être humain, connaitre le chemin de la repentance et accepter Christ comme son Sauveur personnel. « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, son Unique, pour que tous ceux qui mettent leur confiance en Lui (y compris Marie de Nazareth) échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle. » (Jean 3:16 – Bible du Semeur, mots entre parenthèses ajoutés).
Andrée DUFOUR