DIALOGUE, OUVERTURE (2E PARTIE) Intervention de Roland HAUSWALD, vice président de la FEF, en complément au Rapport Moral du président, lors de l’assemblée générale de la FEF du 2 février 2002 (texte intégral).


IL ME TIENT À CEUR d’ajouter quelques mots en complément au Rapport Moral de notre président. Ils font suite à son affirmation : « Nous poursuivrons notre politique d’ouverture aux autres sur la base de notre déclaration de foi et de notre règlement intérieur, y compris les 6 articles. »

La voie de l’ouverture aux autres, sans sacrifier nos convictions doctrinales, répond au voeu d’un grand nombre d’entre nous et a été accueillie avec beaucoup de reconnaissance. Tout en restant fidèle à sa mission d’être une digue face à divers dangers qui guettent l’Église d’aujourd’hui, le souhait avait été fortement exprimé que la FEF puisse également jeter des ponts vers d’autres frères et soeurs dans la foi.

Cette recherche d’un bon équilibre et d’une saine complémentarité entre la clarté doctrinale et l’ouverture fraternelle a trouvé l’approbation de beaucoup, mais elle a également soulevé des craintes chez certains. Merci à ceux qui nous les ont exprimées. Nous aimerions pouvoir les rassurer que nous sommes bien conscients des enjeux, mais également affirmer notre volonté de relever positivement et courageusement ce défi et souligner notre désir que chacun puisse comprendre notre démarche, même si elle ne correspond pas forcément ou pas tout à fait à sa sensibilité personnelle. Si notre position vous cause des difficultés, nous vous encourageons à nous contacter et à vous informer.

Il n’est pas toujours évident de trouver la voie juste qui pourra satisfaire tout le monde pour les uns nous sommes trop ouverts, pour les autres pas assez ! La démarche nous fait parfois penser à un exercice d’équilibriste, et cela sur le fil d’un rasoir ! L’écoute du Seigneur, le discernement spirituel, non seulement conforme à la Parole, mais aussi à l’Esprit de la Parole, la concertation fraternelle prennent toute leur importance, et également votre avis, vos remarques et vos prières !

S’il est ainsi un temps pour parler, échanger nos idées, nos opinions, nos convictions, prier pour les questions qui se posent, vient aussi le temps d’agir, de prendre des décisions et de les assumer… Des décisions que nous voulons certes réfléchir mûrement, trouvant parmi nous un consensus aussi large que possible, tout en sachant qu’il n’y aura pas toujours et en tout point une absolue unanimité. Cette latitude, nous voulons nous l’accorder, sans considérer que nous devenons ennemis si, entre frères, il y a parfois divergence d’opinion.

C’est cette ligne directrice qui, dans le cadre du Comité National, nous a conduits, par exemple, à exprimer quelques réserves quant au projet Une année de la Bible, parce que certaines bases de collaboration n’ont pas pu recevoir notre pleine adhésion ! Par contre, c’est la même ligne directrice qui nous conduit à poursuivre notre investissement dans nos relations avec l’Alliance Evangélique Française ou dans le cadre du CNEF (Conseil National des Evangéliques en France), convaincus que, plutôt que de nous ignorer, de nous éviter, ou même de nous combattre, nous devons être capables de dialoguer avec nos frères et soeurs en Christ de différentes tendances évangéliques, sans pour autant renier nos convictions doctrinales.

Même si nous ne sommes pas toujours d’accord en tout – et nous pouvons le reconnaître honnêtement et l’exprimer librement – nous devons apprendre à nous fréquenter, à nous parler, à nous respecter, à nous estimer et « même» à nous aimer !

Puisque nous partagerons l’éternité ensemble, autant nous exercer dès à présent ! Une telle « culture évangélique » ne nous semble pas en contradiction avec l‘enseignement de la Parole de Dieu (cf. Jean 13:34-35). C’est dans cet esprit-là qu’ont été exprimées, dans le cadre du CNEF, des demandes de pardon, non pas pour des différences doctrinales, mais pour des attitudes et des paroles de jugement, empreintes de dureté, qui avaient causé des blessures. Prenant conscience de tels manquements, des frères ont voulu entrer dans une démarche de réconciliation. Ne devrions-nous pas nous en réjouir ?

Roland HAUSWALD

Un vote a eu lieu dans l’après-midi de l’AG, le comité national a du revoir sa position sur ce point et envisage désormais une certaine participation