Le rapport suivant, présenté lors d’un Synode régional des E.R.E.I., a pour objet de faire ressortir des principes d’interprétation biblique et de montrer comment ces principes peuvent s’appliquer à la question du ministère pastoral de la femme.
On trouvera dans chaque section : une question fondamentale pour la foi chrétienne et ses implications à propos du ministère pastoral de la femme:
– l’exposé d’un principe d’interprétation biblique ;
– ses conséquences pratiques ;
– et des applications précises au ministère dans l’Eglise.
Un des grands principes de la Réforme et de la théologie évangélique est celui de l’interprétation de la Bible selon « l’analogie de l’Ecriture ».
Ce principe signifie :
– que Dieu seul est compétent pour comprendre et interpréter qui il est, quelle est sa volonté et ce qu’il a fait ;
– que notre connaissance de ces choses ne peut venir que de Dieu ;
– que Dieu se révèle dans la Bible :
– qu’en conséquence, nous ne discernons pas le sens de la Bible de l’extérieur, mais que le sens de la Bible se trouvant en elle-même doit s’imposer à nous.
C’est pourquoi :
– la Bible interprète la Bible, un texte en rendant clair un autre : leurs enseignements se complètent ;
– il n’est pas permis d’interpréter la Bible contre la Bible en écartant certains textes apparemment contradictoires :
– il convient plutôt de chercher à « harmoniser » les textes bibliques entre eux et de mettre en évidence leur complémentarité.
(Application : il est impossible de dire, à moins que la Bible elle-même ne l’indique de façon explicite, que Galates 3:28 a un caractère « absolu » et général et que les enseignements de 1 Corinthiens 11 et 14. etc. sont provisoires.)
Le principe de l’analogie de l’Ecriture a différents domaines d’application. Les questions ci-après en sont des illustrations. Chacune évoque un aspect du caractère de Dieu lui-même, important à prendre en compte, puisque la Bible est sa Parole.
1. CROYONS-NOUS QUE DIEU EST LE CREATEUR ?
Commençons là où commence la Bible ! Dieu a tout créé en instaurant un ordre, à la fois externe dans la nature et interne dans la conscience des humains, qui sont dotés de raison et d’un sens du bien. La création, les créatures, n’ont pas qualité pour contredire le sens de ce que Dieu a accompli selon sa volonté bonne. Puisque Dieu se révèle dans la Bible, son message ne peut pas être mis en opposition avec ce qui existe dans la création: ce message, bien au contraire, interprète la création de façon juste.
Cela veut dire que :
– la Bible ne dit rien contre notre bien car la création est « bonne » ;
(Application : ce que la Bible enseigne sur la vocation et le rôle de la femme ne peut pas être contre son bien, malgré les apparences et des affirmations courantes contraires.)
– la Bible éclaire et ne contredit pas ce qui nous apparait comme des vérités générales ;
(Application : quand la Bible dit qu’il existe un ordre dans la relation homme-femme, ce qu’elle indique est conforme à la nature profonde des choses. Ce qui est dit correspond avec, ou corrige, notre observation de ce que nous voyons : Dieu commente justement sa création.)
– lorsque la Bible exprime clairement le contraire de ce que nous avons compris du monde, nous devons conclure que notre compréhension du monde est insuffisante ;
(Application : lorsque la Bible dit qu’il y a un ordre homme-femme dans la création et qu’elle introduit au niveau des ministères de l’Eglise, dans l’AT. et dans le N.T, il est erroné d’y voir une expression du patriarcat à rejeter aujourd’hui. Ce serait imposer notre propre interprétation de la révélation générale au sens de l’Ecriture. La bonne démarche consiste à aller de la Bible à la réalité.)
2. CROYONS-NOUS QUE DIEU EST LE SAUVEUR ?
L’univers autour de nous et la révélation générale de la nature ne nous conduisent pas directement à reconnaitre l’action puissante de Dieu. La Réforme a refusé la théologie naturelle, telle que nous la trouvons articulée aujourd’hui dans La splendeur de la vérité de Jean-Paul II. La nature et l’histoire manifestent trop de confusion et de violence, y compris dans le rapport homme-femme. Pourquoi ? A cause du péché qui est entré dans le monde. Et le péché n’est rien d’autre qu’une révolte contre Dieu, un refus de reconnaitre, en tous les domaines. le sens et l’ordre créés par Dieu. Cette révolte concerne :
– la relation entre l’homme et Dieu :
– les relations entre les humains :
– la relation de l’homme avec la nature:
– le désordre de la nature même.
Pourtant, après la révolte, Dieu se révèle comme Sauveur : ses actes et ses paroles expriment sa volonté de sauver un peuple. Ce peuple est constitué sous son autorité. Dans le N.T., cette autorité est celle de Jésus-Christ. Cela veut dire que :
– l’Evangile est un scandale, en tous ses aspects, car l’homme est révolté contre Dieu.
« L’homme naturel ne reçoit pas les choses de Dieu » ;
(Application : quand on s’offusque de tel ou tel enseignement biblique sur les rôles respectifs de l’homme et de la femme sur le ministère, rien de plus normal. Notre compréhension des grandes doctrines sur lesquelles s’appuie notre foi est très limitée, partielle, et a besoin de grandir.)
– la Bible nous communique non seulement les vérités théologiques et morales contenues dans la révélation générale, mais au-delà de ces vérités, tout ce qui concerne le plan du salut et l’ordre général qui doit régner dans l’Eglise avec ses ministères : les deux sont centrés sur Jésus-Christ :
(Application : la Bible fournit des principes de régulation pour la vie de l’Eglise , nos conceptions humaines-sociologiques ou autres n’ont pas qualité pour les changer.)
– si l’Eglise se permet d’opérer un tri dans le message de la Bible à partir d’une certaine interprétation des faits observés dans la révélation générale, elle contrevient à sa vocation et procède à l’inverse de ce quelle devrait ;
(Application : Jésus-Christ règne sur l’Eglise par sa parole. Il enseigne son peuple en ce qui concerne les ministères dans l’Eglise, aussi bien que sur des points plus importants. La Bible ne permet pas de faire un tri.)
3. CROYONS-NOUS QUE LA BIBLE EST LA PAROLE DE DIEU ?
Assurément oui ! Que faut-il entendre par cela ? Nous croyons que la Bible est inspirée et que Dieu est son « premier auteur ». La Bible n’est pas le résultat d’une décision humaine et elle ne vient pas, d’abord, d’un désir humain de « témoigner ». La Bible est une parole-acte de Dieu, à laquelle Dieu associe des hommes pour témoigner de son oeuvre. Autrement dit, les hommes ne s’expriment pas à partir de leur propre subjectivité, même si leurs idées et leurs sentiments ont leur place dans leurs propos. L’unité de la Bible est le fruit de l’intention de Dieu de nous donner sa parole. Ce que disent les divers écrivains bibliques n’est jamais en opposition avec la volonté de l’auteur premier, Dieu ; bien au contraire, leurs paroles s’accordent avec ce que Dieu veut nous dire, et l’expriment complètement.
Cela ne veut pas dire que :
– la révélation divine est a-temporelle, statique ou impersonnelle. Car Dieu est le créateur de la nature humaine, celui qui conduit l’histoire par sa providence et qui connait le coeur de l’homme. Ainsi Dieu « se limite » et « s’accommode », en incorporant la personnalité, la culture et l’époque de ses serviteurs, prophètes et apôtres. sans que la clarté de sa Parole en soit obscurcie ou brouillée.
Mais cela veut dire que :
– la Bible ne peut pas se contredire en son enseignement chaque fois que son intention est de nous révéler la volonté de Dieu pour nos vies ;
(Application : malgré une grande distance historique d’avec notre temps, la Genèse et le N.T. ne s’opposent pas sur la nature du rapport homme-femme dans la création. La diversité des perspectives ne peut contredire l’unité divine. L’apôtre Paul applique avec précision et vérité, des notions liées à la création aux questions du ministère et de la famille en leur sens précis et vrai.)
– un écrivain biblique ne peut se contredire lui-même dans ses divers écrits ;
(Application : il n’est pas légitime de penser que Paul est en opposition avec lui-même lorsqu’il parle du silence des femmes en Corinthiens et qu’il affirme le « ni homme ni femme » en Christen Galates. Si cette opposition était réelle, cela signifierait que Paul en était inconscient ou qu’il ne pouvait pas aller au bout de sa logique à cause de sa situation. Ces deux suppositions sont incompatibles avec la notion de l’inspiration divine.)
– les croyances erronées, les particularités culturelles et les préjugés des auteurs bibliques présents dans le texte biblique ne constituent pas des éléments que Dieu veut nous communiquer comme sa vérité ;
(Application : les propositions des apôtres. quand ils parlent normativement à l’Eglise, ne sont pas atteintes par les oeillères culturelles – en I Cor. 14:34-38. l’apôtre prétend parler normativement ! -. Il convient également d’éviter de les considérer du haut de notre modernité prétendument éclairée. C’est là un piège énorme face à l’immense intelligence de l’apôtre Paul ! Notre société est certainement plus développée au plan techniques qu’autrefois, il n’est pas sur qu’elle soit plus civilisée.)
4. CROYONS-NOUS QUE LA BIBLE EST CLAIRE ET SUFFISANTE ?
Nous affirmons que Dieu parle dans sa Parole et qu’il convient d’interpréter la Bible par la Bible. Cela signifie-t-il que nous croyons que la Bible a une qualité de clarté suffisante pour nous faire comprendre la volonté de Dieu ? Oui, car si nous avons bien compris la volonté de Dieu qui est la vérité, nous n’avons rien à ajouter pour bien servir Dieu. Les doctrines centrales de l’Ecriture sont tellement claires que le lecteur ordinaire, le « non théologien », peut accéder directement à leur sens sans utiliser des procédés d’interprétation exceptionnels. Cette compréhension, avec l’aide du Saint-Esprit, conduit à un discernement spirituel et à l’obéissance.
Cela veut dire que :
– les instruments que nous devons utiliser pour comprendre la Bible, viennent de la Bible, qui en indique elle-même l’importance relative. Les thèmes, les perspectives et les principes se signalent à notre compréhension par la place qu’ils occupent dans la Bible ;
(Application : les éléments à prendre en considération pour étudier la question du ministère pastoral de la femme sont :
1. les affirmations spécifiques du N.T. à ce sujet et les raisons qu’elles donnent ;
2. l’ordre de la création, le rapport homme-femme énoncé à ce moment-là et sa reprise dans le NT. ;
3. le fait que la rédemption n’est pas contre la création, mais une correction de sa désorientation par le péché ;
4. le modèle ‘Christ-époux/Eglise-épouse’ qui indique, en conformité avec ce qui a été institué à la création, le rôle homme-femme en Christ ;
5. la famille comme cellule de base et modèle pour la vie de l’Eglise dans les Epitres pastorales, et
6. les faits de l’Ecriture: le peuple de Dieu. dès l’origine, est conduit par des hommes ; Christ en appelant ses apôtres n’a pas modifié ce modèle ; les apôtres n’ont pas introduit un ministère féminin d’autorité, etc.)
– la suffisance de la Bible et sa clarté impliquent que toute vraie doctrine harmonise les différents textes bibliques et ne se fonde pas sur un texte isolé de l’ensemble ;
(Application : un argument légitime pour ou contre, le ministère pastoral de la femme doit pouvoir faire appel à une multitude de textes et de faits bibliques -l’enseignement et les faits- dans le respect de l’unité de la révélation biblique. En faveur de ce ministère, il est à noter qu’aucun texte biblique n’autorise directement cette pratique -une argumentation complexe est donc nécessaire- ; à l’encontre de ce ministère, l’ensemble des raisons citées ci-dessus et des textes explicites incontournables existent. »
– le sens véritable de la révélation n’est pas multiple et ne peut pas, en principe, varier d’un lecteur à l’autre, même si différents niveaux légitimes de compréhension existent dans le sens de l’approfondissement et non dans celui de l’opposition) ;
(Application : s’il y a cependant des interprétations différentes des textes concernant le rôle de la femme dans l’Eglise, elles sont dues à notre subjectivité, car le message de la Bible à ce sujet n’est pas oui et non à la fois. Si nos perspectives personnelles entrent nécessairement dans notre interprétation, elles ne revêtent aucun caractère de norme pour déterminer le sens du texte.)
– la révélation prophétique et apostolique est suffisante pour le salut et pour la vie du peuple de Dieu jusqu’au retour de Christ. Le sola Scriptura implique la suffisance de la Bible pour la foi et la vie ;
(Application : choisir un aspect de l’enseignement biblique -« l’égalité des rôles homme-femme contre leur « complémentarité » est l’indice d’une insuffisance dans l’appréhension du message biblique. Dans sa sagesse. Dieu aurait-il donné une révélation ambigüe à son peuple, alors que Christ a promis que sur elle serait « bâtie son Eglise » ? Pourquoi le Saint-Esprit chargé de guider le peuple de Dieu dans toute la vérité», aurait-il laissé le sens du ministère soumis à l’esclavage des traditions humaines, et à la merci d’une libération par la « sagesse » du monde présent ?)
La Bible ne prévoit pas, explicitement, pour la femme, l’exercice d’un ministère d’autorité dans l’Eglise, si elle en permet beaucoup d’autres. Chercher à discerner dans la Bible une telle vocation, n’est-ce pas porter atteinte ultimement – même si c’est inconsciemment – à la sagesse de Dieu telle qu’elle est exprimée dans sa Parole, à l’autorité de Christ en tant que chef de l’Eglise et à l’Esprit, le conducteur du peuple de Dieu en leurs ministères respectifs ?
5. CROYONS-NOUS QUE DIEU EST CHANGEANT ?
La vérité de la Bible, disent certains, est liée à une époque qui n’est plus la nôtre : elle a nécessairement des « habits » démodés. Il ne serait donc pas illégitime de lui donner un air plus moderne.
Selon la conception évangélique, la vérité fondamentale enseignée par la Bible n’a pas été changée pendant tout le cours de l’histoire. Pourquoi ? Parce que « Jésus-Christ est le même, hier, aujourd’hui et éternellement », parce que la nature humaine reste la même dans sa constitution, y compris sa différenciation sexuelle et les rôles qui y correspondent, et parce que les humains auront toujours besoin du même salut par grâce. La société évolue, la culture connait des variations, l’Eglise est plus ou moins fidèle à l’Evangile selon les époques. mais Dieu ne renie pas sa vérité.
Cela veut dire que :
– S’il est bien vrai que la Bible est contextualisée, c’est-à-dire se présente avec les caractéristiques formelles propres à diverses cultures, la question se pose de savoir si cela autorise à concrétiser, à la fin du 20e siècle, le message de la Bible autrement que ce que prescrit la Bible elle-même. La réponse à cette question est un « oui » sans équivoque pour les théologies modernistes. Les évangéliques se doivent de veiller à ne pas donner, même inconsciemment, la même réponse positive.
(Application : essayer d’argumenter en faveur du ministère pastoral de la femme en utilisant les contextes différents des diverses époques auxquelles ont été écrits les textes bibliques est illégitime, car cela conduit à dépasser, voire à contredire, le message de la Bible et à faire une place trop belle à la sagesse humaine.)
– Les contextes avec leurs variations sont importants, cependant, pour éclairer le sens apparent du message biblique, pour permettre d’approfondir la compréhension de celui-ci en application du principe de complémentarité et non d’opposition ;
(Application : si l’on admet que le modèle biblique homme-femme et celui du ministère sont influencés par les idées des divers temps bibliques et qu’il convient de les actualiser. cela revient à estimer, non seulement que les idées d’aujourd’hui sont justes, mais surtout et cela est inquiétant que les auteurs bibliques ont adopté les idées de leur époque sans se soucier de leur part de vérité par rapport à la foi. Il est évidemment inconcevable que Jésus et les apôtres aient enseigne de cette façon-là. La Bible adopte uniquement des idées propres à l’époque de son écriture, lorsque celles-ci correspondent à la vérité de la révélation.)
– Le plus souvent, le message de la Bible est décontextualisé par rapport à toute époque et à toute culture : c’est là un des éléments du scandale de l’Evangile !
(Application : l’enseignement biblique sur le rôle homme-femme n’est une photocopie ni du « patriarcat biblique », ni de l’égalitarisme moderne. En ce qui concerne le ministère d’autorité de la femme, les apôtres avaient toutes les raisons de l’introduire dans l’Eglise. étant donné le rôle extrêmement important et répandu à leur époque, des prêtresses dans les religions grecques et l’affirmation de l’égalité spirituelle de la femme et de l’homme en Christ : or, ils ne l’ont pas fait.)
La Bible va à l’encontre des pensées humaines et l’Eglise est appelée à se distinguer du monde, sinon elle devient un club parmi d’autres et son discours rejoint ce que disent « les hommes de bonne volonté » ; ce qui malheureusement s’observe, de façon courante, aujourd’hui, en Occident.
6. CROYONS-NOUS QUE LA REVELATION DIVINE EST OBJECTIVEMENT VRAIE ?
Pour beaucoup de chrétiens, de nos jours, la Bible est vraie uniquement si sa vérité est perçue de façon personnelle et sentimentale. Ainsi, en pratique, l’ensemble du message biblique est ou au mieux édulcoré, ou tout simplement changé afin de s’accorder avec notre sensibilité moderne.
La théologie évangélique, par contre, a affirmé que la Bible, la révélation de Dieu. exprime les exigences de Dieu et la doctrine du salut de façon précise et définitive. L’enseignement de la Parole écrite est objectif parce qu’il correspond à la réalité de l’homme. Cette vérité concerne non seulement le salut, mais tous les domaines de la vie où la Bible entend enseigner de façon normative.
Cela veut dire que :
– aucune évolution de la perspective chrétienne en matière de doctrine, d’éthique ou de vie pratique ecclésiale, ne peut avoir pour prétexte d’améliorer l’enseignement de la Bible. Toute conception s’écartant d’une conformité toujours plus grande à la Bible ne peut être considérée comme un progrès, bien au contraire.
(Application : Jésus-Christ n’exhorte pas son peuple à cautionner des enseignements ou des pratiques que le Saint-Esprit a déjà interdits dans la Bible. Il en va ainsi dans l’organisation de l’Eglise comme ailleurs.)
– le Saint-Esprit ne conduit jamais à croire ou à faire ce qui est en contradiction avec son enseignement clair dans la Bible ;
(Application : certains pensent que l’évolution de la société permet de lire la Bible d’une manière renouvelée et ainsi d’enrichir, par rapport au passé, la compréhension que nous en avions. Il en irait ainsi du statut effectif de la femme dans l’Eglise, ce qui est un progrès. Comme Pierre Courthial l’indique dans Fondements pour l’avenir, c’est bien ainsi que se sont développées, depuis 20 siècles, les doctrines de la trinité, de la grâce, de l’expiation, de la justification, etc. Malheureusement, cette réalité ne s applique pas au ministère pastoral de la femme, même si à juste titre, la société actuelle nous invite à prendre la mesure des effets lamentables, pour la vie de l’Eglise, d’attitudes machistes courantes et à percevoir combien le message biblique sur le rapport homme-femme a été déformé. En effet, si des enseignements explicites concernant les doctrines que nous venons d’évoquer existent dans la Bible, on n’en trouve pas, en revanche, sur le ministère pastoral de la parole ou d’autorité de la femme dans l’Eglise du N.T.: sur ce point particulier, aucun enrichissement de l’enseignement biblique ne peut intervenir, il y a novation.)
CONCLUSION :
C’est avec le coeur lourd que j’ai écrit ces lignes. Il n’est pas agréable, en effet, de faire figure de passéiste. Il est bien vrai que je ne crois pas au mythe moderne du progrès de l’homme surtout dans le domaine éthique. C’est un lieu commun d’évoquer la dégradation navrante des relations humaines et sociales, y compris celle du rapport homme-femme et de la vie familiale.
Ce n’est cependant pas cette triste réalité qui me motive, mais une adhésion de foi à l’enseignement permanent de la Bible et le souci de cerner cet enseignement sans l’amputer de son contenu vrai et objectif. Une attitude plus positive et tonique existe-t-elle ?
Paul WELLS
Paul Wells est professeur de théologie systématique à la Faculté Libre de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence. Le présent texte a été présenté à un synode régional des Eglises Réformées Evangéliques en novembre 1993.