« Tant que nous séjournons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, car nous vivons par la foi, et non par la vue. »
Lire 2 Cor 4:1 à 5: 9 1
LE DIMANCHE 28 OCTOBRE, PRÈS DE 200 PERSONNES ÉTAIENT RÉUNIES POUR REMERCIER LE SEIGNEUR POUR LE DEMI-SIECLE DE MINISTÈRE DE PIERRE ET JEANNE WHEELER DANS LE NORD DE LA FRANCE.
En effet, en 1951, un tout jeune Pierre a débarqué dans le département du Nord. Peu de temps après, il fut rejoint par sa jeune épouse Jeanne.
Après avoir servi le Seigneur à Hazebrouck et à Dunkerque, ils élurent domicile à Arras où ils fondèrent une église. C’est justement les amis de cette église d’Arras qui ont eu l’idée d’honorer leur ancien pasteur pour le travail qu’il a accompli avec son épouse depuis tant d’années.
Lors de la célébration – qui fut une surprise totale pour Pierre et Jeanne – de nombreuses églises étaient représentées et plusieurs personnes ont participé au programme.
Une dizaine de personnes ont traversé la Manche pour la journée. Mention fut faite de l’Expo-Bible – création de Pierre dans les années soixante. On a parlé de son ministère itinérant, son amour de la lecture, et de l’archéologie, sans oublier sa participation à plusieurs commissions de la FEF, en plus de son rôle au comité national.
Persévérance, patience, pureté et passion sont les mots qui sont revenus le plus souvent dans les témoignages de sympathie. Dans le Livre d’Or, on peut y lire beaucoup d’autres remarques émouvantes, rédigées par ceux qui connaissent et qui apprécient Pierre et Jeanne Wheeler.
En résumé, Merci Seigneur pour leur exemple !
QUE VOULAIT DIRE LAPÔTRE PAUL LORSQU’IL A ÉCRIT CES MOTS ? ET POURQUOI ÉCRIT-IL CELA AUX CHRÉTIENS DE CORINTHE ?
DANS LE CONTEXTE, Paul met en contraste notre condition présente, et notre condition à venir, lorsque nous ressusciterons. Notre situation présente est faite de souffrances. L’apôtre évoque plus particulièrement à cet égard les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles il exerce son ministère (2 Cor 4:7-15). Il connaît parfois la précarité matérielle, il est souvent persécuté, il endure beaucoup de souffrances. Comment un homme a-t-il pu supporter tout cela et continuer la course, sans abandonner ?
C’est l’espérance d’un avenir glorieux qui a permis à Paul d’endurer ces souffrances (4:17). L’opposition entre les choses visibles et les choses invisibles intervient dans ce contexte (4:18). Les choses visibles sont ce que nous connaissons aujourd’hui, la vie présente avec son cortège de difficultés, de misères, de choses tordues qu’on ne peut pas redresser (cf. Ecc 1:15), de déceptions, de souffrances. C’est tout ce qui semble contredire notre foi, ce qui peut nous donner l’impression que Dieu n’est pas à l’oeuvre, ce qui peut nous amener à dire : « Mais qu’est-ce que j’ai de plus que les autres en étant chrétien ? » ou : « Pourquoi Dieu laisse-t-il ses enfants vivre de telles choses ? »
Par contre, les choses invisibles sont les réalités à venir, et parmi elles la résurrection dont Paul nous entretient (4:14; 5:1-4). Il souligne bien que nous n’avons pas encore part à ces réalités : à cause de cela, nous gémissons (5:2), nous sommes parfois accablés (5:4), en attendant cet avenir glorieux.
L’apôtre va même jusqu’à écrire :
« Tant que nous séjournons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur » (v. 6). Voilà qui est étonnant ! Jésus n’a-t-il pas promis à ses disciples : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ? » Ou bien : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ? » Paul lui-même souligne dans notre texte que Dieu nous a accordé son Esprit (5:5). Or l’Esprit de Dieu nous apporte la présence divine. Par l’Esprit, c’est Dieu le Père et Jésus-Christ qui habitent en nous. Alors que veut dire Paul ?
En affirmant que nous demeurons loin du Seigneur, il veut souligner que nous ne jouissons pas actuellement de tout ce dont nous jouirons à partir de notre résurrection.
Et cela est vrai aussi pour notre relation avec Dieu. Cette relation est déjà bien réelle dès à présent, mais elle ne comporte pas tout ce qu’elle comportera à partir de notre résurrection. Paul donne une idée de la différence lorsqu’il écrit : « Aujourd’hui, nous ne voyons que d’une manière indirecte, comme dans un miroir. Alors, nous verrons directement. Dans le temps présent, je connais d’une manière partielle, mais alors je connaîtrai comme Dieu me connaît. » (1 Cor 13:12). La présence de Dieu dans l’au-delà sera plus intime, plus profonde plus directe. Elle est plus indirecte aujourd’hui : c’est ce qu’indique l’image du miroir. Voir quelqu’un dans un miroir n’est pas la même chose que le voir en face En outre, on fabriquait à l’époque les miroirs en métal, et l’image qu’ils reflétaient était grossière et floue. De même pour nous, aujourd’hui, les choses demeurent floues; elles ne sont pas toujours évidentes. A partir de notre résurrection, elles apparaitront beaucoup plus claires, et nous connaitrons Dieu autrement. Pareillement, aujourd’hui, son action n’est pas toujours évidente. Nous ne comprenons pas toujours ce qu’il fait. Nous pouvons parfois hésiter quant à ce qu’il attend de nous dans le concret de l’existence.
C’est ainsi que Paul déclare que nous vivons par la foi et non par la vue (5:7), c’est-à-dire sans voir ces réalités invisibles que nous attendons pour l’avenir, sans bénéficier maintenant de tout ce qui nous sera accordé à notre résurrection, sans avoir cette relation plus directe avec Dieu qui nous rendra les choses plus immédiatement évidentes. Par la foi, c’est-à-dire en croyant Dieu sur parole, sans voir toutes les choses auxquelles nous croyons.
FOI ET VUE
ON PEUT MAINTENANT APPORTER une précision. Notre texte ne veut pas dire que lorsqu’on voit, la foi n’est plus nécessaire. Lorsque Thomas a vu Jésus-Christ ressuscité, lorsqu’il a touché son corps pour vérifier que c’était bien lui, et qu’il a confessé sa foi, Jésus lui a dit : « Tu crois parce que tu as vu; heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jean 20:29). Ainsi on peut croire sur la base de ce qu’on voit. On peut aussi croire sans voir. Telles sont les deux options.
Aujourd’hui, nous vivons par la foi et non par la vue. Dans le Paradis, nous verrons des choses que nous ne voyons pas aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire que la foi ne sera plus nécessaire. La foi est une attitude de confiance en Dieu. C’est cette attitude qui nous lie à Dieu. Nous aurons toujours cette attitude dans le Paradis : nous serons toujours attachés à Dieu, nous continuerons à lui faire confiance et à lui obéir. Aujourd’hui nous marchons par la foi sans la vue. Alors, ce sera par la foi et la vue. Notre foi sera confirmée par la vue.
La foi n’est pas une attitude que nous adoptons simplement parce que nous ne voyons pas les choses que nous croyons. La foi est l’attitude que nous devons avoir envers Dieu, avec ou sans la vue.
Il n’y a donc pas lieu d’opposer la foi à la vue. Ce que Paul oppose, c’est la foi sans la vue à la foi avec la vue.
LA FOI, UN SAUT DANS LE VIDE ?
ON PEUT FAIRE ICI une seconde remarque. On présente parfois la foi comme comportant un risque, ou comme un saut dans le vide. Croire sans voir : voilà qui suggère l’image du saut dans le vide. Mais cela ne correspond pas à la présentation biblique des choses. La foi, ce n’est pas sauter dans le vide : c’est prendre appui sur Dieu. Or Dieu est le rocher solide qui fournit un abri sûr, et sur lequel on peut bâtir de manière durable. L’image biblique du rocher met en avant la notion de sécurité; c’est le contraire de l’idée de risque. La foi consiste à bâtir sa vie sur le fondement le plus sûr qui soit, elle prend appui sur le seul appui sur. Notez que l’idée de risque est totalement absente de notre texte. Au contraire, Paul manifeste une entière assurance concernant les réalités invisibles à venir. S’il n’avait pas cette assurance, il ne pourrait pas endurer les souffrances qui forment son lot dans la vie présente (4:17). C’est bien parce qu’il a cette pleine assurance concernant les choses à venir qu’il peut assumer le présent. D’où lui vient cette assurance ? La foi ne peut pas toujours se nourrir de ce qu’elle voit. Mais elle doit se nourrir d’autre chose : de la Parole de Dieu. En fait, il n’y a pas de foi réelle qui ne se nourrisse de cette Parole. La foi, c’est croire ce que Dieu dit. Ce n’est donc pas un saut dans le vide. Au contraire, la foi s’ancre dans la Parole de Dieu, une Parole qui est vérité, fiable, sûre, digne de confiance. Faire confiance à la Parole de Dieu, c’est s’accrocher à ce qu’il y a de plus fiable, c’est s’attacher à la corde incassable que Dieu nous lance et dont il tient l’autre bout.
LA VISION DES CHOSES DES CHRÉTIENS DE CORINTHE
IL FAUT MAINTENANT considérer pourquoi Paul écrit ainsi aux chrétiens de Corinthe. Ces gens, une partie d’entre eux en tout cas, avaient une conception faussée de la vie chrétienne. Ils la voyaient comme une vie déjà glorieuse et cultivaient un esprit de triomphe. Ils se considéraient comme déjà parvenus au summum de la vie chrétienne. Paul leur a en effet écrit, non sans ironie: « Dès à présent, vous êtes rassasies. Déjà, vous voilà riches ! Vous avez commencé à régner sans nous » (1 Cor 4:8). Le triomphalisme : voilà qui caractérisait la manière de voir de certains chrétiens de Corinthe. Qu’est-ce qui les amenait à croire cela ? Certaines manifestations spectaculaires dans lesquelles ils excellaient, et en particulier le parler en langues. Pour eux, c’était le nec plus ultra, le signe de leur spiritualité. D’ailleurs ils appelaient cela, et d’autres manifestations spectaculaires, « des manifestations de l’Esprit » (1 Cor 12:1): c’est-à-dire qu’ils y voyaient la démonstration de leur propre spiritualité. A Corinthe, c’était à qui parlerait en langue plus que les autres, et plus fort que les autres, pour prouver que l’Esprit était à l’oeuvre en lui.
Là-dessus, Paul les détrompe dans sa première épitre. Vous vous croyez spirituels, leur écrit-il. Mais regardez donc comment vous vivez ! Vous vivez de manière charnelle (1 Cor 3: 14), ce qui est une manière de dire, chez Paul, vous vivez comme des gens qui n’ont pas le Saint-Esprit, comme des non chrétiens. Votre système de valeurs chrétiennes est complètement faussé. Vous passez à côté de l’essentiel. Car l’essentiel, ce ne sont pas ces manifestations spectaculaires que vous recherchez, ou que vous mettez en avant. L’essentiel, c’est l’amour, un amour qui se manifeste concrètement envers les autres (1 Cor 12:31 à 13:13).
Certains de ces chrétiens de Corinthe se croyaient à tel point arrivés dans la gloire qu’ils en niaient la résurrection des morts future. Ils croyaient que la résurrection avait déjà eu lieu en quelque sorte. C’est-à-dire qu’ils croyaient bénéficier dès à présent, dans cette vie-ci, de tout ce que Dieu a à nous offrir, et n’avoir rien de plus à attendre de l’avenir. Ceci explique que Paul ait écrit le ch. 15 de la première épitre, où il traite de la résurrection à venir, et dans lequel il déclare : « Si c’est pour cette vie présente seulement que nous avons mis notre espérance en Christ, alors nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor 15:19).
Dans ce texte ou Paul leur reproche de se croire arrivés dans la gloire et en train de régner, il souligne que lui ne règne pas et mentionne (déjà !) ses souffrances (1 Cor 4:8-11). Il heurte de plein fouet leur esprit de triomphalisme.
Le problème de ces chrétiens, c’est qu’ils avaient du mal à accepter le présent et les difficultés de la vie chrétienne. Ils voyaient dans la foi la réponse immédiate à tous leurs problèmes, un moyen d’échapper aux difficultés de l’existence.
Dans le texte de 2 Cor 4-5, Paul revient sur ce sujet. Il parle à nouveau de ses souffrances, pour s’opposer à cette vision des choses faussée des chrétiens de Corinthe. S’il souligne que nous sommes loin du Seigneur, c’est pour leur faire comprendre que nous ne sommes pas encore dans la gloire, tant que nous sommes dans ce monde.
LES FAUX DOCTEURS
IL FAUT DIRE qu’entre la rédaction des deux lettres aux Corinthiens, de faux docteurs avaient fait leur apparition à Corinthe (2 Cor 11:13). C’étaient des chrétiens d’origine juive, qui se présentaient eux-mêmes comme des apôtres, et qui avaient abondé dans le sens de cette vision faussée des choses entretenue par certains chrétiens de Corinthe, pour s’attirer leurs suffrages. Ils avaient fait vibrer cette corde de la vie chrétienne facile, triomphante. Et ils s’étaient faits bien des adeptes. De plus, ils avaient dénigré l’apôtre Paul, en contestant qu’il soit un apôtre véritable. Ils avaient cherché à détoumer les chrétiens de sa personne et de son enseignement, pour se les attacher à eux-mêmes. L’affaire n’était pas sans gravité : l’enseignement de l’apôtre était en jeu, et donc l’intégrité de l’Evangile et de la doctrine de Christ (2 Cor 11:4). C’est pourquoi Paul se montre parfois sévère dans l’épitre.
Ces faux docteurs avaient dénigre l’apôtre et son enseignement, en soulignant qu’en comparaison avec eux-mêmes, il n’était pas très flamboyant.
D’abord, il n’était pas un brillant orateur (11:6) : il était plutôt du genre compliqué (cf. 2 Pie 3:16) et l’on avait sans doute parfois du mal à le suivre. Ses concurrents ne se privaient pas de le relever. Il était timide (10:1), manquait peut-être de punch et paraissait faible lorsqu’il dispensait son enseignement (10:10). Plusieurs fois, Paul parle de sa faiblesse dans cette épitre (11:30: 12:5,9,10; 13:9). Eux avaient une présence. Leur personne en imposait. Ils avaient de l’autorité, qu’ils faisaient peser de tout leur poids sur les gens (11:20).
Paul connaissait les souffrances, il était persécuté. Eux avaient su éviter les persécutions. Paul était persécuté par les Israélites incrédules parce qu’il enseignait que l’on n’avait pas besoin de devenir juif et de se plier aux coutumes juives pour être sauvé et pour faire partie du peuple de Dieu. Eux continuaient sans doute à observer et à recommander aux chrétiens, y compris aux chrétiens d’origine païenne, l’observation de certains rites juifs. Sans doute même qu’en fait, ils n’annonçaient pas l’Evangile aux inconvertis mais se contentaient d’aller répandre leur enseignement parmi les chrétiens : c’était moins dangereux. Ils s’étaient ainsi adressés, à Corinthe, à ceux qui s’étaient convertis suite au ministère de Paul (voir 10:13-16).
Paul connaissait des conditions matérielles précaires (6:10). Eux étaient mieux lotis. Paul n’avait pas attendu des gens de Corinthe qu’ils pourvoient à ses besoins financiers pendant qu’il les enseignait. Il avait en effet voulu éviter de donner à penser qu’il annonçait l’Evangile par intérêt matériel (11:7-12). Les faux docteurs avaient quant à eux adopté la pratique des philosophes grecs qui allaient de lieu en lieu pour dispenser leur enseignement et se faisaient grassement payer pour cela. Plus ces philosophes étaient prestigieux, plus cher ils faisaient payer leurs leçons. Ces faux docteurs se faisaient aussi payer par les chrétiens de Corinthe (11:20). Et ils avaient insinué que, puisque Paul ne se faisait pas payer, son enseignement n’avait pas grande valeur, et qu’on ne pouvait pas prendre Paul très au sérieux. Donc ces faux docteurs connaissaient une certaine prospérité (sur le dos des chrétiens qui les écoutaient) : cela pouvait apparaitre comme le signe de la bénédiction de Dieu reposant sur eux…
Il est fort possible que ces faux docteurs aient prétendu accomplir des miracles et recevoir des visions extraordinaires. Certains détails de l’épitre peuvent le suggérer. Ce n’était pas le genre de Paul de mettre ces choses-là en avant. Pour se défendre, il évoque les miracles qu’il a accomplis et une vision qu’il a eue. Mais il ne le fait qu’en s’excusant de devoir le faire, en soulignant que c’est inconvenant et insensé de le faire, et qu’il ne parle de ces choses que parce qu’il y est contraint par le manque de sagesse de ses lecteurs (11:17; 12:1,11). En outre, l’exemple de vision qu’il relate date de quatorze années en arrière, ce qui donne à penser qu’il n’en avait pas tous les jours (12:2). Surtout, Paul avait son écharde dans la chair, cause pour lui de souffrance (12:7-9). Peut-être était-ce une maladie des yeux, qui le défigurait2. Peut-être l’accusait-on même de n’avoir pas été capable de s’en guérir. Et l’apôtre est amené à expliquer que Dieu lui a refusé la délivrance pour le garder dans l’humilité.
Non, Paul ne correspondait décidément pas au type du chrétien triomphant, il n’était pas assez flamboyant au goût de certains chrétiens de Corinthe !
UN TRÉSOR DANS UN VASE D’ARGILE
VOILA POURQUOI Paul souligne que nous portons un trésor dans un vase d’argile. Nous portons un trésor, ce n’est donc pas rien : il s’agit de la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne sur le visage de Christ et que Dieu a fait resplendir dans notre coeur (4:6). Mais c’est dans des vases d’argile que nous le portons. Si vous considérez un vase d’argile, vous n’allez pas imaginer que quelqu’un aura déposé un objet précieux à l’intérieur. On va plutôt ranger un objet précieux dans un récipient plus solide, pour le protéger. Un vase d’argile ne parait pas non plus très glorieux. Et si un vase d’argile contient un trésor, on ne verra pas ce trésor.
Le chrétien est porteur d’un immense trésor. Mais ce trésor demeure invisible. Le chrétien n’est pas glorieux en apparence, la vie chrétienne n’est pas glorieuse en apparence.
Celle de Paul ne l’était sûrement pas. Il portait son trésor dans un vase d’argile. Et si nous avons en nous le Saint-Esprit, qui est déjà un acompte des biens à venir (5:5), il faut bien se dire que ce n’est généralement pas pour produire des manifestations spectaculaires. L’objectif de l’Esprit est tout autre. Il veut transformer notre être intérieur, pour nous faire vivre de manière qui plaise au Seigneur (cf. 5:9). Pour cela, il oeuvre au plus profond de nous, progressivement, sans beaucoup d’éclat, sans qu’on perçoive toujours son action, mais de manière sûre.
ET NOUS AUJOURD’HUI ?
EN QUOI CE TEXTE de la deuxième épitre aux Corinthiens est-il pertinent pour nous aujourd’hui ? On pourrait bien sûr évoquer ces prédicateurs qui drainent les foules en promettant monts et merveilles, en particulier la richesse ou la prospérité, et en demandant de l’argent à ceux qui les écoutent Donnez abondamment et Dieu vous bénira matériellement en retour; plus vous donnerez plus vous deviendrez riches. La preuve, regardez comme Dieu nous a bénis ! Et ces prédicateurs vivent dans le luxe grâce aux généreux donateurs. Mais Dieu n’a pas promis que nous serions riches dans cette vie. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de chrétiens riches. Il y en a. Mais Dieu n’a pas promis que nous deviendrons tous riches en vivant par la foi.
Surtout, nous vivons dans un monde qui recherche la facilité, la satisfaction immédiate de ses besoins. On aime aussi le spectaculaire, ou les expériences fortes. Beaucoup de nos contemporains vivent en fonction de leur ressenti. Cette mentalité peut déteindre sur le chrétien qui va alors s’attacher au visible, au tangible, au spectaculaire, ou encore rechercher les expériences fortes. Nous sommes appelés à vivre par la foi et non par la vue, à vivre notre foi dans l’ordinaire de la vie.
ACCEPTER LA RÉALITÉ
LE TRIOMPHALISME des chrétiens de Corinthe trahissait certainement chez eux une difficulté à accepter le présent. Ce danger peut aussi nous guetter. Un texte de l’Ecclésiaste présente un point commun avec celui de Paul (Ecc 4:17 à 5:6). Comme l’apôtre déclare que nous sommes loin du Seigneur, l’Ecclésiaste rappelle que Dieu est au ciel, et nous sur la terre. Ici encore, il est question de gens qui ont du mal à accepter le présent, la réalité. Ils vont donc faire des voeux à tout bout de champ pour amener Dieu à intervenir comme ils le souhaitent. « Si tu agis de telle manière, je t’offrirai tel sacrifice » ou : « Si tu m’accordes ce que je te demande, je ferai ceci ou cela pour toi. » Le voeu est une tentative d’échapper à la réalité. Ceux qui en font beaucoup montrent par là leur difficulté à assumer la réalité. Le problème que souligne l’Ecclésiaste, c’est qu’on risque de se laisser ainsi entrainer à prononcer des veux qu’on ne pourra pas tenir. C’est là qu’il déclare : Dieu est au ciel, et toi sur la terre. Il souligne ainsi la distance qui nous sépare de Dieu. Dieu n’est pas à notre disposition pour agir comme nous le souhaitons. Nous n’avons pas de prise sur lui. Il fait ce qu’il veut. Nous ne pouvons pas lui forcer la main par nos veux. L’Ecclésiaste s’insurge ici contre la conception qui fait de la piété un moyen d’échapper à la condition humaine présente. La foi ne doit pas être vue comme un moyen de résoudre tous nos problèmes de manière immédiate et facile. La foi n’est pas une baguette magique, ce n’est pas un moyen d’échapper aux difficultés de l’existence.
VOIR DES MIRACLES ?
LE REFUS DE LA RÉALITE PRESENTE, le désir de jouir dès à présent de la condition glorieuse qui fait notre espérance, peuvent pousser le chrétien à rechercher, par exemple, la guérison à tout prix. Et l’on peut voir, en certains endroits, des foules se masser autour de tel prédicateur qui promet la guérison miraculeuse à qui s’avancera vers lui avec foi. Nous croyons que Dieu a guéri des gens miraculeusement par le passé. La Bible nous en fournit maints exemples.
Nous croyons qu’il est encore capable de le faire aujourd’hui. Mats Dieu n’a pas promis la guérison de tous nos maux dans cette vie-ci.
Lorsque j’étais adolescent, j’ai lu le livre intitulé La croix et le poignard, de David Wilkerson, ce pasteur qui est allé annoncer l’Evangile à des bandes de jeunes délinquants dans les bas fonds de New York. Divers miracles et révélations reçues par D. Wilkerson y sont évoqués. Je me suis alors demandé : « Pourquoi cela n’arrive-t-il pas dans ma vie, ou dans mon Eglise ? » Aujourd’hui, ce sont mes enfants qui lisent ce livre et qui viennent me poser les mêmes questions. Notre texte de 2 Corinthiens apporte une réponse.
De plus, lorsqu’on considère l’histoire biblique, on est frappé par le caractère exceptionnel des miracles. Ils abondent en quelques périodes bien circonscrites : l’époque de Moise, c’est-à-dire celle de la sortie d’Egypte et des quarante ans au désert, l’époque de la conquête du pays promis sous la direction de Josué, le temps d’Elie et d’Elisée, puis le temps du ministère terrestre de Jésus, et enfin l’époque des apôtres. Ces périodes mises bout à bout couvrent environ un siècle et demi tandis que l’histoire biblique s’étend elle sur un millénaire et demi! Or, en dehors de ces périodes, les miracles restent peu nombreux dans la Bible. Cela donne à réfléchir. L’Écriture ne nous encourage pas à nous attendre à des miracles en tout temps et autrement que de manière très exceptionnelle.
Paul lui-même a accompli des miracles, en tant qu’apôtre. Il le rappelle aux Corinthiens. Mais le fait qu’il ait besoin de le rappeler suggère que lui-même n’accomplissait pas des miracles de manière habituelle. C’est vrai en particulier pour les guérisons Paul n’a pas pu empêcher Épaphrodite, un responsable de l’Eglise de Philippes venu lui rendre visite, de tomber malade auprès de lui et de frôler la mort (Phil 2:25-27). A Timothée, il écrit qu’il a laissé un autre de ses compagnons, Trophime, malade à Milet (2 Tim 4:20). Et lui même n’a pas été délivré de ce qu’il appelle son écharde dans la chair, bien qu’il en ait fait la demande à trois reprises ! On comprendra pourquoi Paul ne vivait pas des miracles en permanence si l’on considère le but premier des miracles que les apôtres ont accomplis. Ces miracles avaient pour fonction d’attester l’authenticité du ministère apostolique. Ils étaient la démonstration que les apôtres étaient envoyés par le Seigneur, pour que les gens puissent se fier à leur message. Paul dit des miracles qu’ils sont le signe de son apostolat (12:12). Et l’auteur de l’épitre aux Hébreux affirme que les miracles accomplis par les apôtres authentifiaient le témoignage que ceux-ci rendaient à Jésus-Christ (Héb 2:4). Ainsi les apôtres accomplissaient des miracles dans la mesure où cela était nécessaire pour attester l’origine divine de leur parole. Mais ils ne guérissaient pas tous les malades de leur entourage. Ils n’avaient pas un pouvoir à leur disposition pour guérir qui ils voulaient quand ils voulaient Mais, Paul ne parle-t-il pas aux Corinthiens d’un don de guérison (1 Cor 12:9,28) ? Personnellement, je ne le pense pas. La notion de don de guérison provient d’une traduction qui ne me parait pas adéquate. Lorsqu’on dit en français que quelqu’un a le don de ceci ou de cela, cela signifie que cette personne est douée pour quelque chose, qu’elle a une capacité particulière pour cela. Lorsqu’on parle de don de guérison, on pense donc à une capacité donnée par Dieu à certaines personnes pour guérir des malades. Mais le mot grec employé ici n’a pas ce sens-là du mot « don ». C’est le mot charisma, d’où dérive notre mot français « charisme » mais les spécialistes s’accordent pour reconnaitre qu’il ne signifie pas ce que nous appelons « charisme » en français aujourd’hui. Ce mot grec désigne simplement un cadeau. En 1 Cor 12, Paul écrit que certains ont reçu en cadeau des guérisons. Autrement dit, ce n’est pas une capacité d’opérer des guérisons qui est donnée, mais ce sont des guérisons particulières qui sont données. Il ne s’agit pas d’un pouvoir que certains auraient à leur disposition pour guérir qui ils veulent quand ils le veulent. Paul dit simplement que Dieu accorde en cadeau des guérisons particulières, et non pas un pouvoir qu’on peut utiliser à sa guise3.
Dieu est au ciel et toi sur la terre. Nous sommes présentement loin du Seigneur. Nous ne pouvons pas disposer de lui, ou de sa puissance, pour accomplir des miracles à notre guise.
Si Dieu décide d’accorder telle guérison miraculeuse, tant mieux ! Si Dieu a accordé à David Wilkerson de voir des miracles tant mieux ! Mais ce n’est pas là la norme. Ce n’est pas la un mode le à reproduire. Dans l’époque présente, c’est par la foi et non par la vue que nous sommes appelés à vivre.
RECEVOIR DES RÉVÉLATIONS DIRECTEMENT DE DIEU ?
UNE AUTRE MANIERE dont on tente parfois d’échapper aux difficultés de la vie présente est la recherche de révélations directes de la part de Dieu. Il est quelquefois difficile de prendre certaines décisions. Et l’on a peur de se tromper. Pour ma part, j’aimerais bien recevoir des révélations spéciales, directes, ou encore des signes. De nouveau il faut entendre résonner la parole de l’Ecclésiaste : « Dieu est au ciel et toi sur la terre. » Ou celle de Paul : « Nous sommes loin du Seigneur. ». Cela veut dire que nous n’avons pas accès comme cela, directement, à une parole de Dieu. Si Dieu communique une révélation particulière à quelqu’un aujourd’hui, il est libre de le faire. Mais nous ne pouvons pas domestiquer la Parole de Dieu, forcer Dieu à parler, ou à donner des signes.
Pourtant, il y a des personnes qui ont toujours un « Dieu m’a dit que » à la bouche, qui prétendent que Dieu leur a dit de faire ceci ou cela, ou qui prétendent dire à d’autres, de la part de Dieu, qu’ils doivent faire ceci ou cela. C’est oublier la distance qui nous sépare de Dieu. Dieu est au ciel et toi sur la terre, nous sommes loin du Seigneur. Autrement dit: méfie-toi de ne pas prendre les propres pensées, les idées qui te trottent dans la tête, et même les convictions qui te tombent dessus, aussi fortes soient-elles, pour la Parole de Dieu. Méfie-toi de ne pas prendre telles circonstances comme un signe de Dieu. Dieu est au ciel, toi sur la terre. Dans notre texte de l’Ecclésiaste, au verset 5:6. la TOB a traduit : « Quand il y a abondance de rêves, de vanités, et beaucoup de paroles, alors crains Dieu. » Cela pourrait s’appliquer aussi aux révélations et visions. Quand il y a beaucoup de rêves ou de visions qu’on attribue à Dieu, ou encore beaucoup de paroles qu’on dit tenir de Dieu, alors méfie-toi, crains Dieu !
Pour nous diriger dans cette vie, Dieu nous a donné sa Parole de manière définitive, celle qui est consignée par écrit dans la Bible. Et de cette Parole il a dit : « Toute l’Écriture est de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter les erreurs, pour redresser et pour apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu. Ainsi l’homme de Dieu se trouve parfaitement préparé et équipé pour accomplir toute oeuvre bonne » (2 Tim 3:16-17). Autrement dit, nous avons dans l’Écriture tout ce qu’il nous faut pour vivre notre vie présente comme Dieu veut, nous sommes parfaitement équipés par elle pour accomplir les oeuvres que Dieu attend de nous. Nous n’avons normalement pas besoin de révélation supplémentaire. Combien de temps accordons-nous à la lecture personnelle, la méditation et l’étude de l’Écriture ? Quelle place réservons-nous à l’enseignement de la Bible dans notre vie d’Eglise ? Lorsqu’on considère la place qu’occupait l’enseignement dans les réunions des Eglises du Nouveau Testament, et celle qui lui est généralement faite dans les Eglises du XXI siècle, un grand décalage apparait. Il semble être de première urgence que l’on réfléchisse, dans les années à venir, aux moyens de retrouver, dans nos Églises, la pratique des communautés du Nouveau Testament dans ce domaine.
Si nous n’avons normalement pas besoin de révélations directes, par contre, nous avons besoin de sagesse. L’apôtre Jacques nous exhorte à la demander et souligne que Dieu est prêt à nous l’accorder (Jac 1:5). La sagesse permet de discemer comment s’applique la révélation biblique dans ma situation concrète, de discerner comment je vais obéir à la Bible dans ma vie quotidienne. Paul priait pour que les chrétiens aient cette sagesse-là par le Saint-Esprit (Col 1:9). L’oeuvre du Saint-Esprit consiste ici, non pas à nous apporter des révélations supplémentaires, mais à nous aider à comprendre la Parole de Dieu consignée dans l’Écriture et à discerner comment l’appliquer. Il ne le fait pas sans notre effort de réflexion. Il renouvelle d’ailleurs notre intelligence pour que nous l’affections à cette tâche (Rom 12:1-2). C’est plus difficile que d’attendre des révélations directes. Cela implique qu’il faut parfois avancer à tâtons. Nous n’avons pas de garantie que nous ne nous tromperons jamais: nous ne sommes pas encore au Paradis..
ET LA PROPHÉTIE ?
C‘EST JUSTEMENT en cette sagesse que consiste la prophétie qui s’exerce dans le cadre des Eglises et dont Paul parle dans la première épitre aux Corinthiens. Sous la désignation « prophétie », la Bible englobe en effet une diversité de phénomènes. A cote du ministère prophétique tel qu’il était exercé par les prophètes de l’Ancien Testament, qui parlaient au nom de Dieu et dont les paroles étaient alors infaillibles, ou par les apôtres qui étaient prophètes au même titre que ces prophètes de l’Ancien Testament (Éph 2:20: 3:5 où ce sont vraisemblablement les apôtres qui sont désignés comme « prophètes » et non pas une autre catégorie de personnes), il y a d’autres types d’activités qui reçoivent l’appellation de « prophétie ». Il ne s’agit pas toujours de cas ou le prophète peut dire : « Ainsi parle le Seigneur ». En particulier, en 1 Cor 12:14 et 1 Th 5:20-21, il est question de paroles prophétiques ayant un statut inférieur à la parole des apôtres et soumises à l’évaluation de l’Eglise. Ce type de prophétie n’implique pas forcément la réception de révélations venues directement de Dieu4.
Mais il recouvre ce qui se passe lorsqu’un frère ou une soeur vous apporte une parole qui tombe juste à pic pour vous encourager, ou pour vous remettre sur le droit chemin, ou encore vous apporte un conseil qui va vous permettre d’avancer, qui vous suggère une manière de faire alors que vous vous trouvez dans une situation dans laquelle vous ne savez plus comment avancer. C’est encore la prédication de celui qui discerne le besoin des auditeurs, qui va chercher dans la Bible les éléments appropriés pour répondre à ce besoin, et qui tombe en plein dans le mille. C’est encore cette parole qui va venir débloquer une situation conflictuelle, ou qui, dans un comité, un conseil de responsables d’églises, ou une réunion de membres, va suggérer un chemin à emprunter alors que le débat s’enlise, ou alors que l’on ne sait pas trop comment gérer telle situation. Certains ont une sagesse particulière qui leur permet d’apporter ce genre de parole à propos. Ce sont ces personnes que Paul appelle des prophètes en 1 Cor 12:14. Ne rêvons donc pas à des révélations directes de la part de Dieu. Il est au ciel, et nous sur la terre. Mais demandons-lui plutôt la sagesse nécessaire pour tirer profit de sa Parole déjà révélée. Et demandons-lui des prophètes au sein de nos Eglises, dans le sens que je viens d’énoncer, c’est-à-dire non pas des gens qui reçoivent des révélations directes, mais des personnes qui ont une sagesse et un discernement particulier pour montrer comment vivre dans le concret de l’existence cette Parole qui nous a déjà été confiée.
CROIRE, MÊME SANS VOIR
JE PENSE À UNE AUTRE APPLICATION pour nous. Je ne peux pas dire : « À tel moment je me suis converti. » J’ai lu la Bible très jeune. Je n’ai pas fait d’expérience extraordinaire. Les choses se sont faites progressivement pour moi, avant que j’atteigne l’âge adulte. Dans un cas comme celui-ci, il arrive qu’on se demande : Suis-je vraiment converti ? Est-ce que j’ai vraiment la foi ? On voudrait voir des choses extraordinaires pour s’en convaincre. On voudrait ressentir quelque chose de fort, ou encore faire une expérience particulière. Mais c’est là une autre manière de marcher par la vue plutôt que par la foi. Vivre par la foi, c’est s’attacher à la parole de Dieu révélée dans l’Écriture. Je suis converti si je vis selon cette Parole, peu importe que je sache ou non depuis quand je vis ainsi. J’ai la foi si j’exerce la foi : si je compte sur Dieu pour mon salut, si je m’attends à lui pour toute ma vie, si je m’efforce de lui obéir, si je recherche son pardon lorsque je n’ai pas obéi, si je cultive ma relation avec lui. Je n’ai pas besoin de ressentir quoi que ce soit pour savoir si je suis sauvé… Je le crois parce que la Parole de Dieu me le dit, pourvu, bien sûr, que je vive dans la foi et la repentance.
Je n’ai pas besoin non plus de ressentir fortement l’oeuvre de l’Esprit en moi pour que cette oeuvre soit réelle. Je crois que l’Esprit est à l’oeuvre en moi, de manière discrète, parce que la Bible me le dit.
Vivre par la foi et non par la vue, c’est tout simplement avancer avec Dieu, même quand je ne vis que des choses ordinaires. C’est vivre cet ordinaire avec Dieu, et de manière à lui plaire.
Voilà ce qui importe, même si je ne ressens rien (2 Cor 5:9). Il est peu probable que nous verrons de réels miracles dans notre vie. Par contre, il arrive que Dieu nous adresse parfois un clin d’oeil : une réponse à une prière, une intervention par un jeu de circonstances, dans l’ordinaire de la vie. Dieu sait rendre notre ordinaire extraordinaire. Et cela nous aide à poursuivre notre marche de foi.
Parce qu’il a cru Dieu sur parole, Abraham est parti, vers un pays qu’il ne connaissait pas. Dieu lui avait promis ce pays. Abraham l’a parcouru sans jamais le posséder. Il a cru la promesse divine sans en voir la réalisation. Mais parce qu’il a eu foi en cette promesse, il a quitté sa famille pour une vie nomade en terre étrangère. Nous sommes nous aussi appelés à vivre par la foi et non par la vue, dans l’attente des réalités encore invisibles.
Sylvain ROMEROWSKI
Professeur a l’Institut biblique de Nogent-sur-Marne – Membre de la commission théologique de la FEF
NOTES
1 Le texte qui suit est celui d’une prédication et en conserve quelque peu le style oral.
2 Voir Gal 4:13-15; 6:11; et le fait que l’apôtre utilisait des secrétaires pour écrire ses lettres.
3 Ce point se trouve développé dans les « charismata » du Nouveau Testament : Aptitudes ou ministères ?, Théologie Évangélique,1, à paraitre.
4 Pour la démonstration, voir La prophétie dans l’Écriture, Hokhma 72 (1999), p. 41-52.