Ce titre n’est-il pas contradictoire ? La liberté ne signifie-t-elle pas précisément pouvoir se passer de toute obligation et de toute interdiction ?
Essayez, pendant vos échanges, de définir ce terme de liberté.

1. Récapitulons brièvement

Les Israélites sont libérés de leur esclavage en Egypte. Ils jouissent de leur liberté. Ils traversent le désert, sans avoir le moindre souci à se faire, Dieu lui-même pourvoyant à tous leurs besoins (manne, eau, la nuée pour les guider…). Les voilà qui campent à proximité du Mont Sinaï. C’est là que Dieu s’approche de Moïse et s’adresse à lui d’une manière toute particulière (Exode 2,  19:4-6)

2. Se préparer à rencontrer Dieu

C’est une affaire du plus grand sérieux lorsque le Dieu vivant et saint s’approche à tel point de l’homme (v.10-13). Le peuple en tremble (v.16-25). Citons R. Jochanan, Tibérias : « Lorsque Dieu donna la loi, aucun moineau ne cria, aucun oiseau ne vola, aucun boeuf ne beugla. Aucune roue ne vola, les séraphins ne dirent pas « saint… ». La mer ne se souleva point, les créatures ne parlèrent point, mais la terre se tut, le silence se fit, et la voix se fit entendre : Je suis l’Eternel, ton Dieu… Lorsque Dieu prit la parole au Sinaï, il fit taire le monde entier, afin que toute créature reconnaisse qu’il n’y a point de Dieu en dehors de Lui ».
Dans quelle attitude nous approchons-nous de Dieu ? (pour la lecture de la Bible, la prière, le culte, la réunion de jeunes…) Comment nous y préparons-nous ?

3. Travail en groupes

Lisez Exode 2:1-17.
A) Essayez de vous imaginer que les dix commandements n’aient plus aucune valeur, ils seraient purement et simplement annulés. Quelles en seraient les conséquences pour notre société ?
– Imaginez un tel scénario de science-fiction
– Mettez en scène une situation précise
– Rédigez votre conclusion

B) Exprimez-vous en toute sincérité sur votre propre conception de Dieu en rapport avec les dix commandements.

4. Les dix commandements sont-ils encore valables aujourd’hui ?

– Echange sur le point 3A. Conclusion ?
– Comment nos contemporains jugent-ils les dix commandements ?
A) « Il est bon que nous ayons les dix commandements. » Lorsqu’on les interroge sur leur manière de respecter les commandements, la plupart des gens deviennent cependant plus réservés. Nombre d’entre eux ne connaissent même pas leur contenu exact.

B) « Il est impossible de dresser un catalogue de normes à respecter à tout jamais. C’est en fonction des situations concrètes qu’il faut prendre une décision, inspirée par l’amour et adaptée aux cas. » (une éthique liée à la situation).

C) « Il s’agit d’une ancienne loi en cours parmi les nomades qui, de ce fait, ne peut plus être d’actualité dans notre monde moderne. Nous sommes à des années-lumière de ces dix commandements. Ils ne nous sont plus d’aucune utilité, mais constituent un obstacle à notre évolution. C’est dépassé tout ça… »

A QUI S’APPLIQUENT LES DIX COMMANDEMENTS ?

a) Au peuple de Dieu :
Les dix commandements différencient le peuple d’Israël de tous les autres peuples. Ils se sont vu attribuer ce bien unique en son genre. Mais, au-delà de ce peuple, ils sont valables également pour ceux qui n’appartiennent pas au peuple de Dieu, biologiquement parlant, mais qui en font partie spirituellement, selon le plan du salut (Gal. 3:29).

b) A tout un chacun :
Même les peuples primitifs et non alphabétisés ont une idée du bien et du mal (Rom. 19). Mais cette connaissance globale est insuffisante. A travers le décalogue, Dieu traduit en paroles ce droit naturel, cette loi intuitive du bien et du mal. Dieu délimite l’espace dans lequel la vie humaine peut s’épanouir « …afin que vous viviez » Tout ce qui se passe au-delà de ces frontières a un effet dévastateur. Le décalogue fixe les conditions de base nécessaires à toute vie humaine communautaire.

5. A quoi servent les dix commandements ?

A) A nous libérer. Le décalogue définit ce qui ne favorise ni la vie en général, ni la vie communautaire. Ainsi, chaque commandement correspond à l’affranchissement d’une tentation inutile pour moi d’expérimenter si la vérité et l’épanouissement de ma vie se trouve dans le vol ou auprès de la femme d’autrui ; la plénitude de la vie ne se trouvera certainement pas ainsi. De même, il m’est permis, après une longue semaine de labeur pénible, de jouir du repos, de me ressourcer et de célébrer le jour du Seigneur.
Ceux qui préconisent l’abolition des dix commandements n’ont certainement pas conscience qu’ainsi ils ouvriraient toute grande la voie à la médisance, le vol, les intrigues, etc. L’adultère serait-il donc bénéfique ? Et à qui ? Même au conjoint trompé ? Dieu nous donne les dix commandements afin que nous puissions vivre libres et sans fardeau inutile.

B) Comme « mode d’emploi » pour la vie que le créateur nous a donnée à chacun. Tout nouvel appareil est livré avec une notice d’utilisation. En tant qu’individu autonome, je pourrais en faire fi. Je pourrais, par exemple, essayer de mettre en marche un appareil de haute technologie à l’aide de coups de marteau bien vigoureux. Le résultat en serait sûrement catastrophique. Le fabricant ne pourrait qu’en être dépité et soutenir que l’appareil ne marche que s’il est utilisé dans les conditions préconisées dans la notice d’utilisation. Ainsi devrions-nous aussi respecter le « mode d’emploi » de notre vie : « Fais cela et tu vivras ». C’est la raison pour laquelle Dieu a donné les commandements à son peuple. La vie est un joyau précieux. Dieu voudrait que cette vie soit une réussite.

C) Non à réparer soi-même. Avec les commandements (notice d’emploi), je ne suis pas en mesure de réparer ma vie brisée. Plus j’étudie le décalogue, plus je me rends compte à quel point je me suis trompé de vie, et que j’ai tout gâché. Il ne me reste à faire qu’une chose : remettre les débris entre les mains du Dieu vivant. A travers Jésus, Dieu nous offre une vie toute nouvelle, nous devenons de nouvelles créatures. Dieu donne d’abord à son peuple une vie nouvelle (libération de l’esclavage), ensuite les règles qui la régissent. Il en est de même pour nous : pour que cette vie nouvelle soit une réussite, il nous donne des règles de conduite.

6. Les Dix Commandements

A) Bases :

– Les commandements 1 à 5 (Exode 20:1-12) régissent la relation entre Dieu et l’homme. Sa personne/l’adoration/le jour du Seigneur/Son nom/Ses représentants.

– Les commandements 6 à 10 (Exode 20:13-17) régissent la relation entre l’homme et son prochain. Sa vie/sa famille/ses biens/sa réputation.

B) Dieu révèle son nom (1er commandement, v.2).
Les dix commandements sont les paroles même de Dieu. Il se présente par son nom je suis Jahweje suis celui qui suis, ou bien je serai celui que je serai. Dieu n’est influencé par rien ni personne. Son nom ne lui a été donné par personne. Il EST comme il se nomme. Il révèle son nom pour établir une relation personnelle (Je ne pourrai avoir de relations autres que superficielles avec une personne qui manque de se présenter par son nom). Je suis Jahwe, ton Dieu, le Tout-puissant, celui qui a créé les cieux et la terre, qui régit l’univers, qui va juger le monde entier, et qui va créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Il veut être mon Dieu ; il se sert de l’adjectif possessif « ton » A cause de son nom, Dieu veut faire réussir notre vie communautaire et personnelle.
Dieu se présente ensuite comme celui qui a conduit le peuple hors d’Egypte. Il se fait connaitre à travers son oeuvre de salut. Il a secouru dans le passé, et il fera de même à l’avenir. Il voudrait prendre en charge ce peuple d’Israël, et pourvoir pour son avenir. Ce qui signifie tout simplement : ton Dieu, mon Dieu tient bon, même si tout autour de nous vient à défaillir.

C) Non pas une image, mais Dieu en personne (2e commandement, v.4).
Dieu ne veut pas que nous nous attachions à une illusion quelconque, mais à sa personne. Nous nous faisons souvent une image de Dieu qui colle à notre manière de concevoir les choses :
– le bon Dieu, tellement indulgent
– un être supérieur qui nous laisse vaquer à nos occupations quotidiennes sans nous gêner en rien
– un bon ami, voire un copain
– quelqu’un qui me donne toujours ce dont j’ai besoin dans le moment présent
(Eventuellement échange sur 3.B)
Une autre conception caricaturale de Dieu apparaît dans les propos : « Comment Dieu peut-il permettre tout cela ? » Toutes les images et représentations que nous nous faisons de Dieu sont fausses. Il faut que nous le connaissions Lui. Il se révèle à nous en Jésus-Christ (Celui qui me voit, voit le Père). Il nous faut toujours à nouveau nous laisser montrer dans la Bible qui est Dieu et comment il est.

D) Le nom de Dieu, un don précieux (3e commandement, v.7).
En nous révélant son nom, Dieu nous donne la clé de son coeur. C’est ainsi que la voie est libre pour le dialogue avec lui, par la prière. C’est parce que nous connaissons son nom, que nous pouvons faire appel à lui. Il veut en effet que nous l’appelions afin qu’il puisse nous être utile. Notre manquement ne réside-t-il pas dans le fait que nous nous adressons si peu à lui ? La prière est un don que Dieu nous fait. L’abus ? – les prières machinales, venant de la bouche, mais non du coeur.

E) Stop ! C’est dimanche… (4e commandement, v.8-10).
Un moteur a besoin de révision, de temps à autre. Il en est de même pour l’homme. Dieu aimerait de temps en temps porter à sa créature une attention toute particulière, afin qu’elle ne dépérisse pas. II aimerait lui parler, régler ce qui a besoin d’être clarifié, et fixer le cap pour la semaine à venir. Il est évident que nous parlons tout au long de la semaine avec Dieu : nous avons en effet besoin de faire le plein chaque jour. Mais, à intervalles réguliers, il nous faut un entretien approfondi.
A méditer : si le programme de nos week-ends est régulièrement surchargé, comment pourrons-nous puiser de nouvelles forces pour accomplir une activité créatrice dans la semaine à venir ?

F) Du respect pour les parents (5e commandement, v.12).
Les respecter, les honorer, non pas les supporter ou en avoir pitié. Si cela nous pose un problème, revenons au premier commandement : « Je suis l’Eternel… » Nous ne devons pas honorer nos parents parce qu’ils sont tellement sympas, ou parce qu’ils vivent honorablement, mais parce que c’est la volonté de Dieu. Si c’est bien Dieu qui est le maître de notre vie, alors nous allons honorer nos parents, même dans des situations difficiles, pour l’amour de Dieu. C’est de notre obéissance à ce commandement que dépend la bénédiction de Dieu sur notre vie. Nous pouvons le constater dans la société d’aujourd’hui : là où il n’y a plus de respect pour les parents, la vie communautaire s’étiole.

G) Le respect de la vie humaine (6e commandement, v.13).
Selon la Bible, celui qui hait son frère est un meurtrier (1 Jean 3:15). Ce commandement suffit déjà à nous arrêter lorsque surgissent en nous les premières pulsions de meurtre. Lorsque nous faisons fausse route, peu importe que nous ayons fait 500 m ou 2 km, nous sommes sur une mauvaise voie. Ce qui signifie que celui qui hait est déjà un meurtrier en puissance. Dieu ne permet pas que nous en arrivions aux derniers degrés de l’échelle du crime. Il nous arrête dès le départ. A travers ce commandement, Dieu nous apprend également à respecter la vie humaine. Aucune vie n’est à ses yeux sans valeur (personnes âgées, malades, invalides, nourrissons…)

H) Au nom de l’amour (7e commandement, v.14).
Dieu nous donne à la fois la sexualité et Ses directives pour la vivre. Il veut préserver l’amour de la destruction par la convoitise charnelle. Et c’est souvent au nom de l' »amour » que ce commandement est enfreint, avec comme conséquence des vies gâchées, des foyers brisés. Au regard de tels désastres, on est en droit de s’interroger sur la nature de cet « amour ». Malgré toutes les tendances actuelles, ce commandement de Dieu reste inchangé. Il est tellement difficile, surtout quand il s’agit de sentiments, d’amour, d’évaluer une situation avec objectivité. Heureusement que Dieu a placé des repères précis, extérieurs à nos turbulences, pour nous permettre de nous orienter.

I) Le bien d’autrui (8e et 10e commandements, v.15-17).
Dieu défend la propriété de l’homme contre la convoitise de son prochain. Les agressions contre autrui, Dieu les considère comme dirigées contre lui-même. Peut-être pensons-nous ne jamais entrer en conflit avec ce commandement ? Mais qu’en est-il d’une pause-café que l’on prolonge indûment ? Ne suis-je pas en train de voler mon patron lorsque je me prélasse au lieu de travailler ?

J) Nos paroles (9e commandement, v.16). Avec ce commandement, Dieu cherche à nous préserver de toute atmosphère empoisonnée. Tout ce que tu dis au sujet d’un autre, fais-le d’abord passer par ces trois cribles :
– as-tu vérifié si ce que tu vas dire est bien vrai ?
– ce que tu veux dire de l’autre, est-ce quelque chose de bien ?
– est-il vraiment nécessaire que tu le dises ?

7. Dieu a ses exigences

Dans notre société (anti-autoritariste), il n’est pas d’usage qu’une personne d’autorité ordonne et que l’on s’exécute sans plus. L’on argumente, l’on veut en connaître les raisons, et l’on commence en général par se demander si l’obéissance s’avérera payante… Dieu n’argumente pas. Il exige de l’obéissance. Il s’exprime à l’impératif. C’est un père aimant qui sait de quoi ses enfants ont besoin. Compte-tenu de notre position, il est fréquent que nous ne sachions pas juger valablement. Mais Dieu voit les choses sous un autre angle. Nous pouvons nous fier à lui, aveuglément, et lui obéir. Car il est « Jahwe », c’est-à-dire l’Eternel, ton Dieu… voilà la raison.

8 Dieu veut notre bonheur

Nous suspectons Dieu de vouloir nous empêcher d’accéder au bonheur. Nous enfreignons des commandements pour être libres. Nous cherchons à trouver le bonheur par des moyens que Dieu ne peut approuver. Pourtant ces commandements ne diminuent en rien notre joie. Au contraire, ils nous libèrent pour une vie heureuse.
C’est surtout en ce qui concerne les commandements touchant le mariage et la sexualité que l’on reproche à Dieu d’être un rabat-joie. Mais les conséquences les plus fréquentes aux péchés d’ordre sexuel, ce sont les mariages désunis, des larmes, des hommes et des femmes brisées. Serait-ce là la joie et l’amour ? Par ses exigences, Dieu veut véritablement notre bonheur (Jean 15.11).

9. A contre-courant

Le fait de reconnaître les commandements de Dieu comme valables dans tous les domaines de la vie nous expose au jugement. Nous serons taxés de ringards et ne pourrons éviter certains conflits. Mais c’est justement aujourd’hui que nous avons à prendre position pour les valeurs de Dieu. Nous ne pouvons plus faire confiance à la société pour que ses normes correspondent plus ou moins aux commandements bibliques. Nous sommes une minorité. Mais cela ne change rien aux exigences de Dieu.
Matthieu 7.24 : « L’homme prudent (sage) a bâti sa maison sur le roc. »
Psaume 1.2 : « Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel. »
Deutéronome 5.33 : « …afin que vous viviez. »

Traduit d’après Barbara Hedinger