Lorsque nous étions aux États-Unis mon épouse et moi-même, nous avons cherché une Église près de notre lieu d’habitation. Consultant l’annuaire, nous avons constaté qu’il y avait peu d’Églises baptistes dans notre coin. Avant de nous rendre au culte dans l’une d’elles, j’ai téléphoné au pasteur et lui ai demandé la confession de foi de l’Église. J’ai dû répéter ma question trois ou quatre fois avant qu’il en comprenne le sens. Il a fini par me répondre: «Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême». Apparemment, une confession de foi n’était pas chose importante pour cette Église: elle n’en avait pas…
Le Réseau FEF s’est doté d’une nouvelle confession de foi. Est-ce important? À quoi cela sert-il? Est-ce biblique? Les premiers chrétiens avaient-ils une confession de foi? Voilà quelques questions que nous aborderons ici.
L ’ IMPORTANCE DE LA VÉRITÉ
Considérons comment l’apôtre Paul présente l’Église en écrivant à Timothée (1 Tim. 3:15). Dans les traductions plus anciennes, on lisait: «l’Église est la colonne et l’appui de la vérité». Cela suggère que l’Église soutient la vérité, que la vérité est fondée sur l’Église, donc que la vérité dépend de l’Église. Cela donne à l’Église une position plus importante qu’à la vérité. On peut même comprendre alors que c’est l’Église qui décide de la vérité. Cette manière de voir n’est pas conforme à l’Écriture: selon un autre texte de Paul, les apôtres en tant que prophètes, et donc par leur parole, sont les fondements de l’Église (Éph. 2:20). Autrement dit, l’Église repose sur le fondement de l’enseignement apostolique.
D’après les recherches récentes, les images de Paul en 1 Timothée ont une portée différente de celle que suggéraient les traductions plus anciennes. La première image n’est pas celle d’une colonne qui soutient un édifice, mais d’une colonne commémorative portant des inscriptions et des représentations, gravées ou sculptées, pour commémorer un événement important. Une colonne du genre des obélisques. Ces colonnes pouvaient proclamer une victoire militaire par exemple. De même, il s’agit pour l’Église de proclamer la vérité. La seconde image est celle, non pas de fondations ou de support, mais d’un siège sur lequel quelqu’un est assis et bien installé. Elle communique l’idée que la vérité est bien installée dans l’Église. Par ces images, Paul nous dit donc deux choses: l’Église a pour mission de proclamer la vérité; la vérité est, ou doit être, bien établie dans l’Église.
La vérité est donc importante, fondamentale, essentielle pour l’Église. Elle fait partie de sa raison d’être et définit sa mission. Dans la plupart des religions, ce que l’on croit revêt peu d’importance. Ce sont les rites qui comptent, ou les expériences mystiques. Mais ce n’est pas le cas pour la foi chrétienne.
L’importance de la vérité est soulignée de diverses manières dans le Nouveau Testament. L’adhésion à la vérité est une condition de la relation avec Dieu (1 Jean 1:1,3). Entretenir une fausse conception sur la personne de Jésus-Christ sépare de Dieu (1 Jean 2:23; Jean 8:24). On est encore frappé par l’importance que tient la vérité pour Jean lorsqu’on lit ses courtes épîtres (2 Jean 1-4: noter la fréquence du mot «vérité»; 3 Jean 3-4).
Selon Paul, le chemin du salut passe par l’attachement à la vérité (2 Thes. 2:13 et v. 10,12). Les fausses doctrines conduisent à s’écarter de la foi (1 Tim. 6:20-21). Rejeter la vérité, c’est rejeter Dieu (1 Thes. 4:8). Il y a donc là une question de vie ou de mort (1 Tim. 4:16).
C’est parce que la vérité est importante pour la foi et la vie chrétienne, c’est parce que ce que nous croyons est crucial, que nous le formulons sous forme d’une confession de foi. Nous avons une confession de foi parce que nous voulons que la vérité soit bien établie dans l’Église, que les membres de l’Église sachent ce qu’ils croient et y adhèrent pleinement. La confession de foi a pour fonction d’énoncer les vérités auxquelles nous sommes attachés, et qui définissent notre identité chrétienne. Elle expose la vérité que nous voulons proclamer au monde en vue du salut.
Une confession de foi nous aide à être au clair sur la vérité qui doit être fermement établie, installée dans l’Église.
LES PREMIERS CHRÉTIENS AVAIENT-ILS UNE CONFESSION DE FOI ?
Il est légitime de se demander si les premiers chrétiens avaient une confession de foi. Les apôtres leur en ont-ils donné une?
Divers textes du Nouveau Testament indiquent qu’un ensemble de vérités était considéré comme le cœur de la foi chrétienne, auquel il fallait adhérer pour pouvoir se dire chrétien. Ces vérités comportaient à la fois des doctrines et des principes éthiques. Paul parle aux chrétiens de Rome de «l’enseignement reconnu auquel vous avez été soumis» (Rom. 6:17, ma traduction). Il est ici question d’un enseignement fondamental, ou d’une règle de foi, c’est-à-dire d’un enseignement normatif, d’un corps d’enseignements doctrinaux et éthiques auquel les chrétiens ont adhéré. Jude parle de la foi transmise une fois pour toutes aux chrétiens (Jude 3). Paul compare à un dépôt confié à Timothée l’enseignement qu’il lui a transmis et il lui recommande de conserver intact ce bon dépôt (1 Tim. 6:20; 2 Tim. 1:13-14).
Qu’y avait-il dans cette règle de foi chrétienne? On en a un échantillon en 1 Corinthiens 15:3-8: ce sont là des éléments de confession de foi. L’auteur de l’épître aux Hébreux indique lui aussi quelques éléments de base de la foi chrétienne (Héb. 6:1-2). On a encore une idée de ce qui était considéré comme l’enseignement chrétien de base lorsqu’on considère la prédication de l’Évangile par les apôtres dans le livre des Actes: on a là plusieurs discours ou prédications présentant l’Évangile. Vous pouvez vous livrer à un exercice intéressant: relever tous les points qui sont proclamés ou affirmés dans ces discours.
Ces données bibliques révèlent que l’on attendait de chaque chrétien qu’il adhère à un certain nombre de vérités doctrinales et éthiques qui étaient reconnues comme l’enseignement chrétien de base. J’ignore s’il y avait à l’époque des confessions de foi écrites. Mais il y avait une solide tradition doctrinale et éthique bien ancrée dans les Églises.
Dans l’histoire de l’Église, on a très tôt formulé la foi chrétienne sous formes de confessions de foi, comme le symbole des apôtres, et les déclarations sur la Trinité ou sur les deux natures de Christ.
POURQUOI NE PAS SE CONTENTER DE LA BIBLE ?
Mais ne pourrait-on pas dire: «la Bible nous suffit, nous n’avons pas besoin de confession de foi»? Il est vrai que nous reconnaissons à la Bible, et à la Bible seulement, une autorité pleine, entière, absolue. La Bible seule est notre norme. Pourquoi donc se donner à côté d’elle une confession de foi?
Les auteurs du Nouveau Testament insistent fortement sur la nécessité de l’enseignement dans l’Église (Actes 2:42; 6:4; 20:20s,27-31; 1 Cor. 12:28; Éph. 4:11-16; 1 Tim. 4:13-16; 5:17; 2 Tim. 2:2,15; 4:2-4; Tite 1:9). Or enseigner, c’est autre chose que simplement lire ou répéter la Bible. On ne doit donc pas se contenter de répéter la Bible.
Un aspect de l’enseignement consiste à présenter le message de la Bible sous une forme synthétique, systématique, par sujets. Prenons l’exemple du sujet de Dieu. Une forme d’enseignement consiste à présenter ce que la Bible dit sur Dieu. Or la Bible ne nous livre pas son enseignement sur Dieu dans un seul texte. Cet enseignement se trouve éparpillé, sous des formes diverses, dans l’ensemble de la Bible. Il est utile de rassembler l’ensemble des données bibliques sur ce sujet, de les organiser, d’en faire une présentation globale, synthétique. Cela aide à assimiler l’enseignement de l’Écriture.
C’est là ce que fait une confession de foi. Elle prend les questions clés qui sont traitées dans la Bible et indique l’essentiel de ce que la Bible enseigne sur chacun de ces sujets. Une confession de foi ne fait pas cela de manière approfondie ou développée. Elle le fait de manière résumée, en ciblant les points essentiels. Ce genre de résumé est utile. Cela aide à avoir une vue d’ensemble de l’enseignement biblique et à le fixer dans sa pensée.
La Bible nous offre d’ailleurs elle-même des résumés de ce genre. Pensons au décalogue par exemple. Ce texte est le résumé des lois contenues dans le livre de l’alliance que l’on trouve en Exode 21 à 23, qui est lui-même un condensé de la loi que Dieu a donnée à Moïse sur le mont Sinaï. Si Dieu a donné ce résumé qu’est le décalogue, c’est parce que cela pouvait aider à fixer les choses dans l’esprit des Israélites en les renvoyant à la totalité de la loi. Une confession de foi joue un rôle semblable.
Une confession de foi contribue à donner une connaissance globale et structurée de l’enseignement biblique, et c’est important pour bien comprendre la Bible et ne pas se laisser égarer dans de mauvais usages ou de mauvaises interprétations de ses textes.
Pour tenter Jésus, le diable a cité un verset biblique en en tirant une fausse conclusion (Matt. 4:5s). Jésus a répondu en citant un autre texte biblique qui faisait ressortir que le diable utilisait le psaume d’une manière contraire à l’intention de Dieu (Matt. 4:7). Les déviations par rapport à la foi chrétienne viennent souvent de ce que l’on monte un texte en épingle, ou de ce qu’on interprète tel passage de travers. À Éphèse, de mauvais enseignants utilisaient l’Ancien Testament à tort et à travers (1 Tim. 1:5-11). Il ne suffit donc pas d’avoir la Bible et de dire qu’on s’en tient à la Bible. Il est important de bien la comprendre et de ne pas se laisser égarer dans des interprétations erronées d’un texte particulier.
Comment repérer les mauvais usages de l’Écriture? Cela nécessite une connaissance globale de l’Écriture: pour ne pas faire dire à un texte le contraire de ce qui est enseigné par ailleurs dans la Bible. Une confession de foi contribue à nous donner cette connaissance globale puisqu’elle reprend l’essentiel de l’enseignement biblique sur les sujets importants. Ceci conduit au point suivant.
UNE CONFESSION DE FOI PERMET DE CLARIFIER LES CHOSES FACE AUX ERREURS
Bien des textes de la Bible ont été rédigés pour s’opposer à des erreurs doctrinales ou éthiques et pour rectifier les choses afin de promouvoir la foi conforme à la vérité. C’est le cas des écrits des prophètes et des épîtres du Nouveau Testament. Cependant, la Bible ne traite pas directement de toutes les erreurs possibles et imaginables. Il en surgit de nouvelles, car les modes de pensée et de comportement du monde changent au fil des siècles. Ou bien des déviations anciennes surgissent sous des formes nouvelles.
Présenter l’enseignement biblique globalement sous la forme d’une confession de foi est une manière de se positionner en affirmant les vérités bibliques et donc en écartant les erreurs. D’ailleurs, dans l’histoire de l’Église, les confessions de foi ont souvent été élaborées en réponse aux erreurs doctrinales. Face à une nouvelle erreur qui surgissait, on a étudié la question en recueillant l’enseignement biblique et l’on a affirmé ce que l’on tirait clairement de cet enseignement sur le sujet.
La Bible nous appelle elle-même à effectuer un travail d’évaluation de ce qui se dit, se prêche et s’enseigne. Paul par exemple nous recommande d’évaluer les prophéties (1 Cor. 14:29; 1 Thes. 5:19- 22). Une confession de foi qui reprend l’enseignement biblique global de manière synthétique est un outil utile et important pour accomplir cette tâche.
UNE CONFESSION DE FOI FAVORISE L’UNITÉ DANS L’ÉGLISE
Selon le Nouveau Testament, l’unité de l’Église ne se dispense pas de la vérité. Au contraire, il n’y a d’unité véritable que basée sur la vérité.
Il est significatif que, dans sa prière pour l’unité des chrétiens, Jésus souligne l’importance de la vérité. Il a confié sa parole qui est la vérité à ses apôtres (Jean 17:14). Il a d’abord prié pour que ses apôtres soient purifiés par cette parole qui est la vérité (Jean 17:17-19). Il les envoie dans le monde pour proclamer cette parole après lui, pour qu’ils la transmettent aux croyants. Et il définit ceux pour qui il demande l’unité comme ceux qui croiraient en lui en s’attachant à l’enseignement des apôtres (17:20). Ainsi, la vérité confiée aux apôtres doit devenir le fondement de la communauté chrétienne
Paul écrit que Jésus-Christ a fait don à l’Église de gens ayant un ministère de la parole pour que les chrétiens parviennent à l’unité dans la foi et ne soient pas emportés à tous vents de doctrines erronées (Éph. 4:11-15).
Dans bien des milieux, l’esprit d’ouverture est devenu une valeur fondamentale, davantage prisée que cet attachement à la vérité recommandé par Paul. C’est dans l’air du temps. Mais pour l’apôtre, ce n’est pas l’ouverture à tout courant de pensée qui fait l’unité, mais, au contraire, l’attachement à la vérité.
L’adoption d’une confession de foi commune favorise donc l’unité de la communauté chrétienne autour de la vérité biblique.
Bien sûr, on ne peut malheureusement pas s’attendre à ce que tous les membres d’une même Église soient absolument d’accord sur toutes les questions qui peuvent se poser. Déjà à l’époque des apôtres, il y avait des divergences d’opinion sur des points secondaires (Rom. 14; Phl. 3:15). Notre compréhension de l’Écriture demeure imparfaite et donne lieu à des compréhensions divergentes sur certains points, ou encore à des différences d’appréciation quant à la manière d’appliquer tel principe biblique aujourd’hui. Certains chrétiens croient au millénium, d’autres n’y croient pas. Il y a des divergences sur la place d’Israël aujourd’hui dans le plan de Dieu. Certains chrétiens pensent qu’un chrétien ne devrait pas faire de politique, ou qu’un chrétien ne devrait jamais entrer dans l’armée, d’autres pensent que cela est légitime sous certaines conditions. On peut vivre dans une même communauté avec ces opinions différentes.
Cependant, il ne peut pas y avoir d’unité véritable sans un accord minimal, sans un accord sur les points essentiels ou importants, ou encore sur les points qui font une différence pour la vie de l’Église. On peut difficilement bâtir une Église ensemble si l’on ne s’accorde pas sur les conditions pour être membre d’Église par exemple. Aussi notre confession de foi définit-elle le type d’Église que nous visons : on y reçoit comme membres des personnes qui ont fait personnellement profession de foi, on ne considère pas que leurs enfants sont automatiquement membres de l’Église comme cela se fait dans d’autres milieux.
Une confession de foi contribue à l’unité en rassemblant les membres de la communauté par l’accord qu’ils apportent aux vérités essentielles énoncées dans cette confession.
SAINE DOCTRINE ET VIE SAINTE
Dans sa première épître à Timothée, Paul manifeste un souci pour deux choses qui vont ensemble: la saine doctrine et une vie sainte (1 Tim. 1:3-5; 6:11-12). Pour lui, l’une ne va pas sans l’autre. La saine doctrine doit conduire à la vie sainte.
Nous avons souligné plus haut que l’enseignement de la foi chrétienne qui servait de norme aux premiers chrétiens, et qu’ils avaient reçu des apôtres, comportait un aspect doctrinal et un aspect éthique.
Aussi, lorsque les réformateurs ont rédigé les grandes confessions de foi pour les Églises issues de la réforme dans divers pays, ils y ont inséré un article d’éthique, qui d’ailleurs reprenait le décalogue, dans lequel on discerne un résumé biblique de la loi donnée par Dieu à Israël.
C’est la raison pour laquelle apparaît un article d’éthique dans la confession de foi du Réseau FEF, article visant lui aussi à reprendre le décalogue sous une forme adaptée à notre temps.
UNE CONFESSION DE FOI NOUS LIE
Une confession de foi n’est pas la Bible. Mais elle vise à reprendre l’essentiel de l’enseignement biblique. Elle énonce ce que nous avons compris de l’Écriture et ce que nous regardons comme important. Et à ce titre, elle nous engage, elle nous lie.
Cela implique qu’elle va jouer un rôle pour l’admission de membres dans nos communautés : on demande à chaque personne qui souhaite devenir membre d’adhérer pleinement à la confession de foi. On pourrait bien sûr lui demander d’adhérer à l’ensemble de l’enseignement biblique. Mais la Bible est vaste. Un nouveau membre ne l’a sans doute pas lue en entier. Et il n’aura souvent pas vu tout ce qui est important dans la Bible. C’est pourquoi il est nécessaire de lui présenter le résumé qu’est la confession de foi en lui demandant son adhésion à celle-ci.
La confession de foi va aussi jouer un rôle régulateur pour l’enseignement dispensé dans nos Églises. Puisque nous considérons qu’elle énonce les vérités essentielles enseignées par l’Écriture, l’enseignement apporté dans les Églises ne doit pas se trouver en porte-à-faux avec la confession de foi.
Il est important, lorsqu’une Église fait appel à un nouveau pasteur notamment, de s’assurer que ses positions sont en plein accord avec la confession de foi.
La confession de foi est aussi un document utile vis-à-vis de l’extérieur. D’abord vis-à-vis des autres confessions. Si le curé de notre localité veut savoir ce que nous croyons, il ne suffit pas de lui dire que nous croyons tout ce qu’il y a dans la Bible. Il voudra en savoir plus. La confession de foi l’éclairera. Et elle informera aussi quiconque voudra apprendre à connaître ce qui fait notre identité.
DÉTENONS-NOUS LA VÉRITÉ ?
Mais n’est-il pas prétentieux de dire: « Notre confession de foi, c’est la vérité»? Ne sommes-nous pas en train de nous présenter comme les seuls détenteurs de la vérité? Il faut souligner que notre confession de foi n’est pas la Bible: elle peut donc être perfectible. En même temps, elle vise à reproduire l’enseignement biblique, à y être fidèle. Elle est vérité dans la mesure où elle est fidèle à la Bible.
Un discours moderne se fait entendre qui risque de nous fourvoyer. Sous prétexte qu’on n’a pas à se prétendre détenteur de la vérité, on refuse toute affirmation absolue ou doctrinale. Malheur à qui entretiennent encore des convictions doctrinales ! Malheur à l’Église qui affirme des vérités doctrinales : elle commet un crime d’intolérance! Mais il faut débusquer les entourloupes dans ce discours. D’une part, s’opposer à toute vérité absolue ou à toute affirmation doctrinale, c’est adopter une position absolue et doctrinale. D’autre part, s’il est vrai que nous ne détenons pas la vérité, il reste néanmoins vrai aussi que nous avons à nous soumettre à la vérité. La différence entre détenir la vérité et s’y soumettre est importante.
Imaginez quelqu’un qui voudrait sortir d’une maison en se jetant contre un mur avec l’espoir de passer à travers. Je lui dis: « Il vaut mieux passer par la porte, plutôt que d’essayer de passer à travers le mur car vous risquez de vous faire mal». Il pourra alors me répondre: «Vous prétendez savoir mieux que moi comment sortir de cette pièce, vous prétendez être le seul détenteur de la vérité!». En fait, en lui conseillant de sortir par la porte, je ne prétends pas grand-chose. Je me soumets à la réalité à laquelle je ne peux rien, et lui non plus. C’est tout. En affirmant les vérités bibliques, nous ne prétendons pas grand-chose.
Nous ne prétendons pas détenir la vérité. Nous nous efforçons simplement de nous soumettre à la vérité révélée par Dieu. Là est le véritable nœud de l’affaire. La vérité ne nous appartient pas, et nous ne la détenons pas. Dieu seul détient la vérité. Et dans sa grâce, Dieu nous l’a révélée par l’Écriture. La vraie question est de savoir si nous recevons la vérité de Dieu, ou si nous nous forgeons la vérité qui nous convient, peut-être en laissant d’autres se forger leur propre vérité si cela leur convient. En fait, si des personnes nous reprochent de nous prétendre seuls détenteurs de la vérité, c’est souvent parce qu’elles veulent en rester aux opinions qui les arrangent plutôt que de se soumettre à Dieu et à sa Parole. La véritable humilité consiste à laisser de côté sa prétention à faire sa vérité soi-même pour se soumettre à la vérité révélée par Dieu. La véritable humilité consiste à reconnaître que je ne peux connaître la vérité qu’en la recevant de Dieu.
CONCLUSION
Une confession de foi, est-ce biblique? Est-ce utile?
Oui, c’est biblique: les premiers chrétiens étaient attachés à quelque chose qui revient à une confession de foi, à un ensemble de vérités doctrinales et éthiques considéré comme normatif pour la foi chrétienne.
Oui, c’est très utile
– Une confession de foi nous aide à être au clair sur la vérité qui doit être fermement établie dans l’Église, et proclamée par elle.
– Cela contribue à nous donner une connaissance globale et structurée de l’enseignement biblique, et c’est important pour bien comprendre les Écritures et ne pas nous laisser égarer dans de mauvaises interprétations de la Bible. C’est un outil important pour l’évaluation de ce qui se dit, se prêche, et s’enseigne.
– Une confession de foi contribue à l’unité en rassemblant les membres de la communauté par l’accord qu’ils apportent aux vérités essentielles énoncées dans cette confession de foi.
− C’est aussi un document utile pour nous faire connaître.
Sylvain Romerowski,
Président de la commission théologique du Réseau FEF
DISPOSEZ-VOUS DE LA CONFESSION DE FOI DU RÉSEAU FEF ?La confession de foi du Réseau FEF, validée à la toute dernière assemblée générale, est disponible sur le site www.reseaufef.com en deux versions : la confession de foi officielle et la version présentant les références bibliques. N’hésitez pas à la demander au secrétariat du Réseau FEF : contact@reseaufef. com ou 05 46 74 79 51 si vous avez du mal à la télécharger sur le site. L’utilisation de cette confession de foi est libre de droit pour toute Église ou œuvre membre du Réseau FEF. Nous encourageons même à ce qu’elle soit utilisée comme base de messages dans l’Église sur les sujets fondamentaux qu’elle aborde. |