POURQUOI UNE COMMUNAUTÉ DE MENTORS DU RÉSEAU FEF ?

La thèse formulée lors des dernières Assises du Réseau FEF était la suivante : le mentorat est la voie pour développer un leadership biblique en vue de multiplier les leaders.

Plusieurs points ont été avancés pour soutenir cette thèse. En particulier que les leaders ou responsables de l’Église d’aujourd’hui devraient s’investir dans la capacitation1 de ceux que Dieu a appelés et équipés de dons spirituels. Cet investissement se faisant au travers du mentorat.

Si certaines réserves subsistent, c’est sans doute par méconnaissance. En France, l’Église est encore très influencée par une forme culturelle de transmission des responsabilités, comme l’a pertinemment souligné Raphaël Anzenberger. C’est pourquoi le mentorat biblique vient bousculer notre pratique. Cette notion est-elle biblique ?

En admettant que la formule et ses principes soient authentifiés comme étant bibliques, selon le modèle de Jésus, – comme l’a remarquablement exposé Martin Sanders – qui oserait s’improviser, s’autoproclamer, mentor ?

Dans «Multiplier les leaders»2, je raconte que j’étais moi-même mentor, «sans le savoir», de plusieurs évangélistes durant une dizaine d’années. Que de découvertes et quel encouragement d’intégrer la communauté internationale de mentors de Leighton Ford ! J’ai été conforté dans plusieurs domaines :

– vision et compréhension d’un mentorat intentionnel,
– confirmation de mon appel, par des pairs, mentors expérimentés,
– écoute de Dieu et discernement des responsabilités confiées par le Seigneur,
– partage, dans un espace sécurisé, de mes questions et interrogations les plus intimes, à propos de mon propre investissement comme mentor,
– conseils pratiques pour améliorer ma pratique mentorale…

C’est pourquoi, avec d’autres j’ai eu à cœur de lancer en France une communauté sur le même modèle. Afin que certains responsables deviennent non seulement des mentors qui s’investissent dans la vie de jeunes, mais aussi des mentors de mentors… Et ainsi multiplier les leaders en France.

À l’heure ou j’écris, il reste quelques places, n’hésitez pas à envoyer votre lettre de motivation… cela vaut vraiment la peine ! 

ALAIN STAMP PRÉSIDENT DE FRANCE ÉVANGÉLISATION


NOTES

1 Mot français qui correspond le mieux au concept anglais d’empowerment. Celui-ci contient l’idée de développer, chez un protégé, autonomisation, responsabilisation, développement de la capacité de décision et d’action. Donc ses aptitudes au ministère.

2 Multiplier les leaders : le mentorat, l’art de l’accompagnement, Martin Sanders Alain Stamp. Edition BLF Europe.

UN MENTOR, UN PROTÉGÉ. VOUS AVEZ DIT «PROTÉGÉ» ?
COMME C’EST BIZARRE…

Visiblement le terme de «protégé» n’a pas fait l’unanimité, de façon curieusement passionnelle. Dans le domaine de la pédagogie et de la communication en particulier, les Québécois sont très en avance sur la France. Experts du mentorat. Voici ce qu’écrivait en 1996 déjà, Rénée Houde, référence francophone en la matière, dans Le mentor : transmettre un savoir être1 : «J’ai traduit le terme anglais mentoring par le néologisme français «mentorat» m’inspirant de la famille les mots «tuteur, tutorat». J’ai eu plus de peine à rendre en français le terme mentee : le mot «disciple» avait trop de résonnance spirituelle ou didactique, le mot «élève» était trop restreint. J’ai choisi le mot «protégé» en dépit du sens de protection qu’il peut évoquer. Ce choix m’a semblé le moindre des maux (sans jeux de mots). Je reste cependant ouverte à une meilleure suggestion.» Aujourd’hui les médias parlent assez facilement de «protégé» en parlant du «mentor»… Même à la Star Ac’, c’est dire ! À moins d’une meilleure solution qui fasse l’unanimité.

NOTE

1 Renée HOUDE, Le mentor : transmettre un savoir être. Éditions Hommes et perspectives, 1996, page 15.