La première convention nationale du CNEF s’est tenue les 26 et 27 janvier derniers à l’Espace Paris-Est de Montreuil-sous-Bois. Saotra Rajaobélina résume en cinq points cet évènement inédit du protestantisme évangélique français.

1) L’action de l’Esprit

«Cette première convention du CNEF fait suite à une œuvre extraordinaire de l’Esprit» a affirmé Nick Tramper, secrétaire général de l’Alliance Évangélique Européenne, l’un des trois orateurs de la convention. «En effet, elle est le fruit d’une demande de pardon et de réconciliation entre responsables de différentes entités évangéliques».

Pierre, pasteur d’une Église dans la région Rhône-Alpes, a été bouleversé par le temps de Sainte-Cène, signe sensible de cette réconciliation : «Cela faisait longtemps que je n’ai pas été ému de la sorte. Pouvoir être là tous réunis et reprendre en chœur le chant En Jésus seul m’a profondément marqué».

2) Unis en Jésus et fiers de l’Évangile

Effectivement, lorsque nous parlons de réconciliation ou d’unité, il importe de se remémorer que c’est en Jésus que nous sommes unis. Cet Évangile de Jésus-Christ, nous devons en être fiers a rappelé Jacques Buchhold, doyen de la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux sur Seine. Ironie de la situation, le député Brard, ancien maire de Montreuil-sous-Bois, vieille connaissance du réseau FEF, a lui aussi souligné avec force qu’il ne faut jamais avoir honte de ses convictions. Invité à prendre la parole, cet homme politique qui se définit comme agnostique, a été impressionné par l’audace et l’éloquence de Daniel Bourdanné, secrétaire général de l’IFES (GBU internationaux) : ce dernier a affirmé que notre fierté de l’Évangile devait nous pousser à mourir pour sa cause s’il le fallait.

3) Nous aurons toujours un problème d’image lorsque nous proclamons l’Évangile.

Veillons, dans notre proclamation, à ne jamais rendre notre message plus acceptable qu’il ne l’est. Le message de la croix est et sera toujours un scandale pour qui l’écoute. Étienne Lhermenault a souligné le problème de la radicalité de ce message. Daniel Bourdanné a exhorté à demeurer ferme sur ce point même s’il faut payer le prix de la reconnaissance institutionnelle du protestantisme évangélique. Notre objectif ne doit pas s’écarter de l’annonce de l’Évangile à toutes les créatures.

4) Une communication de l’Évangile adaptée

Si le message de la croix est un scandale, nos méthodes peuvent de leur côté être adaptées autant que possible à nos auditeurs. Là encore, Daniel Bourdanné a mis en garde contre une influence trop importante de la culture nord-américaine : notre évangélisation doit être culturellement adaptée. Jeudi soir, Alain Stamp a invité de jeunes artistes : chacun dans son art (danse, conte africain, dessin, etc.) a montré comment il rejoignait sa génération pour lui annoncer l’Évangile. Dans un autre domaine, Nick Tramper a exhorté l’auditoire à anticiper la montée de l’Islam et des religions orientales en Europe : notre apologétique doit être plus large qu’une réponse à une société sécularisée moderne. Mais l’Évangélisation ne se résume pas non plus à la mise en œuvre d’une technique bien rôdée, nous rappelait Étienne Lhermenault : elle est avant tout une affaire de cœur et de compassion à l’exemple de Jésus lui-même. Cette compassion stimule la prière fervente en faveur de nos contemporains. Puis elle nous pousse à l’action.

 

5) Tripler le nombre d’Églises locales en France

C’est l’objectif prioritaire du CNEF. Daniel Liechti nous a expliqué pourquoi et comment tripler le nombre d’Églises locales en France pour franchir le seuil d’une Église locale pour dix mille habitants. A l’heure actuelle, la plupart des Français n’auront jamais l’occasion d’entendre l’Évangile faute d’Églises locales proches de chez eux. Comment se satisfaire d’une telle situation ? Les nouveaux convertis relatent souvent deux jalons dans leur cheminement spirituel : la relation avec des amis chrétiens qui les ont mis en contact avec l’Évangile et l’expérience de la vie de l’Église locale. La combinaison de ces rencontres conduit souvent à un engagement personnel avec Jésus.

Concluons ce résumé avec le mot d’envoi d’Atta Ntiamoa Joseph : «Nos actions de grâce vont vers le Seigneur. C’est lui qui est l’auteur de notre salut. C’est lui qui a donné un sens à notre vie. C’est lui qui, dans sa bonté, veut nous associer à cette œuvre extraordinaire pour proclamer à notre génération que lui, le Seigneur, ôte les péchés du monde». 

SAOTRA RAJAOBÉLINA