Un nouveau projet porté par la FEF

La FEF évolue dans son développement, certes. Mais elle entend bien continuer à proposer des projets dynamiques, propres à son courant spirituel et contribuant au progrès de l’Évangile. Le projet «Nouvelles générations » dont quelques articles ont déjà signalé les prémices se met progressivement mais sûrement en place. Il sera présenté lors des Assises de la FEF. Quelques précisions en avant-première!

Nouvelles générations: l’aboutissement de bonnes idées

Le projet «Nouvelles générations » est une bonne illustration de la complémentarité dans le Corps de Christ. Voilà plus de 10 ans que Mike Evans, entre autre, a fait prendre conscience aux responsables du monde évangélique que la pyramide des âges des pasteurs et responsables d’Églises évangéliques en France devait nous mettre en question: c’est maintenant que la génération du baby-boom se retire de la vie active. C’est aussi maintenant que l’on constate un redéploiement des ressources humaines des missions de plusieurs pays ayant grandement œuvré pour l’évangélisation de la France.

C’est avec ce constat en tête que David Brown a transmis à la FEF l’idée d’étudier l’exemple australien qu’il venait de découvrir : permettre aux jeunes intéressés par le pastorat, de travailler, avant tout engagement de formation et de ministère, avec un pasteur expérimenté et enthousiaste. Le but: découvrir la réalité de cette activité et la palette de ses dons personnels.

La FEF a pris la balle au bond et a constitué une équipe motivée pour ce projet. Au cours de sa réflexion et avec les unions d’Églises membres, une conception s’est imposée: si ce type de stage demeure un des objectifs du projet, une phase préalable de sensibilisation est indispensable pour le faire réussir.

Nouvelles générations: plusieurs actions pour plusieurs cibles

Si l’apôtre Paul a réussi à accompagner des plus jeunes dans ce que nous pouvons bien appeler ses «aventures », c’est qu’il leur a communiqué son amour pour le Maître et sa passion pour l’Église. Nous cherchons donc des Paul du 21e siècle, des serviteurs et servantes passionnés, remplis d’amour et pour le Maître et pour les jeunes chrétiens ! Des responsables qui sachent détecter des jeunes qui ne rêvent que d’une chose: être encouragés dans leur désir de servir le Seigneur. Des responsables qui sachent aussi accompagner ces jeunes, les sécuriser dans leurs premiers pas, leur montrer que les erreurs servent à la formation…

Ce projet n’est qu’un moyen au service du développement spirituel de nos Églises. Il serait inutile sans un effort soutenu dans la prière. Voilà pourquoi nous cherchons aussi des frères et sœurs, convaincus de l’urgence du besoin, pour prier avec nous.

Enfin, nous cherchons à rencontrer les jeunes, que Jésus-Christ a appelés et veut pousser dans sa moisson. Nous voudrions leur communiquer l’envie de servir l’Église.

Nouvelles générations: réagir positivement à un constat inquiétant!

À travers le projet «Nouvelles générations », la FEF veut donner envie de servir l’Église. D’abord, parce que c’est un ministère passionnant! Lisez plutôt! Le Nouveau Testament est rempli de références au privilège et à la joie de servir Dieu dans l’Église. «Les responsables qui dirigent bien l’Église méritent des honoraires doubles » (1 Timothée 5.17). De nombreux pasteurs peuvent témoigner de la profonde satisfaction qu’ils éprouvent en servant Dieu, en le voyant œuvrer au sein de son peuple. À la fin de 1 Thessaloniciens 2, Paul dit avec force que l’Église dans laquelle il a servi est « sa fierté et sa couronne». C’est une vocation merveilleuse! Et pensez que le plan de Dieu pour le monde est d’établir le règne de son Fils dans la vie des hommes et des femmes et dans la société à travers des Églises locales rayonnantes (Éphésiens 1.20-23). C’est donc un double privilège d’être pasteur ou responsable au sein d’une Église locale!

Et pourtant, quel paradoxe! À la lumière de ces textes bibliques, on pourrait s’attendre à ce que les jeunes qui grandissent dans nos Églises aient comme priorité l’extension du royaume de Dieu par le développement et la multiplication des Églises ! Ou qu’au moins ils se posent la question de servir Dieu à temps plein dans ce but. Depuis quelques années, plusieurs jeunes, zélés pour le Seigneur, se lèvent et s’engagent pour Lui, particulièrement pour l’évangélisation de notre pays. Et nous espérons que ce n’est qu’en début! Il manque de ministères pastoraux. D’autant plus que la France n’est pas si bien desservie en Églises que ça… On calcule que pour une bonne visibilité de l’Église (et donc de l’Évangile) en France, il faudrait une Église pour 10000 habitants. Actuellement nous sommes à 1 Église pour 30000. Pour donner à toute la population de France l’occasion d’entendre la bonne nouvelle, il nous faut plus d’ouvriers dans la moisson. Or, la tendance est inverse. Environ 30 % des pasteurs actuellement en poste prendront leur retraite sous 5 ans.

Alors, que faire? À travers le projet «Nouvelles générations », nous optons pour ne pas paniquer, comme si Dieu n’était pas souverain. Mais nous pensons devoir planifier et, avant tout, prier. Planifier, c’est réfléchir à la situation actuelle en référence à la Parole de Dieu pour développer une vision cohérente. Il nous semble évident que les pasteurs actuellement en poste sont les mieux placés pour détecter, mobiliser, former et encourager les futurs pasteurs parmi leurs «ouailles ». Nous proposons donc de communiquer avec les pasteurs une vision pour la multiplication des ouvriers en vue du développement et de la multiplication des Églises. Ensuite, nous proposons d’accompagner les jeunes dans le cadre de stages leur donnant un aperçu réaliste et formateur du ministère de l’Évangile. En collaboration avec les instituts de formation, les œuvres et les Églises locales, nous désirons

susciter une nouvelle génération de ministres de l’Évangile en France – et puis une deuxième, et une troisième… Mais pour y arriver, il faut reconnaître que nous sommes entièrement dépendants de Dieu. C’est pourquoi notre première proposition, c’est de prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson (Matthieu 9.38).

Nouvelles générations: avant tout, un mouvement de prière pour l’avenir

Que font les grandes institutions de notre monde lorsqu’elles veulent recruter du personnel ? Autrefois, l’armée envoyait les racoleurs parcourir les villages de France et de Navarre. Aujourd’hui, l’État, comme les entreprises, préfère des moyens plus sophistiqués : spots ou affiches publicitaires, articles de presse judicieusement placés, journées portes ouvertes, stages de découvertes. Face à leurs propres défis de recrutement, les Églises peuvent aussi avoir recours à ces méthodes (hormis, évidemment, le racolage!). Mais que doivent-elles faire en premier ?

Nous nous souvenons de la fameuse parole de Jésus : « Il y a une grande moisson, mais peu d’ouvriers pour la rentrer. Priez donc le propriétaire de la moisson d’envoyer plus d’ouvriers pour rentrer sa moisson. » (Matthieu 9.38). Contrairement aux institutions «profanes », les Églises ne doivent pas commencer par la publicité, mais par la prière. Il s’agit par là de reconnaître que nous ne sommes pas le Maître de la Moisson. Nous ne pouvons pas et ne voulons pas contourner sa souveraineté. Affirmer ceci n’est pas nier la dimension humaine de la vocation au ministère. Ce n’est certainement pas non plus ôter à l’Église sa responsabilité dans le domaine. Il s’agit plutôt d’avouer notre dépendance. Nous ne pouvons rien faire si Dieu lui-même n’est pas à l’œuvre pour appeler, conduire et former les futurs responsables de nos Églises.

C’est pourquoi la FEF a souhaité que le premier élément de son projet «Nouvelles Générations » soit le lancement d’un mouvement de prière pour le recrutement et la formation de nouvelles générations de responsables pour nos Églises.

Ce mouvement de prière sera constitué de deux actions complémentaires :

1. Une journée de prière sur ce thème dans toutes les Églises de la FEF au mois de mars (approche large et légère) ;

2. La mise en place d’un «Réseau d’Intercesseurs Nouvelles Générations » (RING) dont les membres s’engageront à prier régulièrement pour ce sujet (approche ciblée et intensive).

Une journée au mois de mars

Nous savons que les programmes des Églises sont chargés. C’est pourquoi nous proposons que chaque Église locale choisisse elle-même une journée au mois de mars pour prier ensemble sur ce thème. Ce peut être un dimanche, pour un impact maximal, ou un jour de la semaine (celui de la réunion de prière, par exemple), si le programme des cultes est trop chargé. Nous proposerons aux Églises des supports (clip vidéo, présentation «Powerpoint » ou transparents) pour animer des temps de prière collective.

Le réseau RING

Mobiliser l’ensemble de nos Églises à prier un jour par an pour le renouvellement des ministères, c’est déjà intéressant. Mais le Seigneur nous a enseigné aussi l’importance d’insister et de persister dans la prière (ex. la parabole de la veuve et du juge, Luc 18.1-7). D’où le RING.

L’idée, c’est de constituer une équipe d’intercesseurs qui s’engageront à prier tous les mois pour les nouvelles générations de responsables d’Églises. En retour, et pour les encourager dans leurs prières, ils recevront un bulletin de prière trimestriel avec des témoignages d’étudiants en formation, des statistiques de recrutement aux écoles bibliques, et des sujets de prière spécifiques. Si environ deux personnes de chaque Église de la FEF rejoignaient le RING, nous aurions une belle équipe de près de mille intercesseurs…!

Pour «prieurs » et «prieuses » intéressés, inscrivez-vous sur : www.lafef.com/projetnouvellesgenerations.html

En conclusion, laissons la parole à l’apôtre Paul: «A Dieu qui a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou même pensons, au moyen de la puissance qui agit en nous, à lui soit la gloire, dans l’Église et en Jésus-Christ, dans tous les temps et pour toujours ! Amen. » (Éphésiens 3.20-21). 

Article rédigé par Pierre Calvert, pasteur à France Mission, animateur de l’équipe du projet, avec la contribution de Philip Moore, pasteur dans l’Association Baptiste (AEEBLF) et Clément Diedrichs, secrétaire général de la FEF