Nous ne savons pas quel âge avait Ezéchiel lorsqu’il a été déporté loin de chez lui. Selon une certaine tradition, qui n’est pas tout à fait dépourvue d’appui biblique, il serait né en 622 avant Jésus-Christ, à Jérusalem ou dans ses environs. Si c’est vrai, c’est l’année même où les prêtres, en train de réparer le temple de Dieu sous les instructions du bon roi Josias, avaient découvert le livre de la loi de l’Eternel, la sépher ha(t)torah, la révélation de Dieu qui jouerait un rôle si important plus tard dans la vie de cet homme. Jérémie exerçait son ministère déjà depuis quelques années lorsque Ezéchiel est né. Et comme Jérémie, Ezéchiel était aussi d’une famille de sacrificateurs.
Il était un jeune adolescent lorsque, après la mort du bon Josias, le pays est retombé dans la décadence spirituelle. Il avait, peut-être, dix-sept ans, quand la nouvelle super-puissance – Néboukadnetsar, à la tête des Babyloniens – assiégea Jérusalem en 605 et emmena en captivité un groupe de jeunes nobles, dont Daniel et Hanania, Michaël et Azaria (mieux connus sous les noms de Chadrach, Michach et Abednégo).
Pendant huit ans de plus, notre Ezéchiel est resté dans son pays de Juda. Là, probablement, il s’est marié, car nous savons qu’il était marié. Mais en 597, Néboukadnetsar était de retour, et cette fois le jeune prêtre se trouvait parmi ceux qui devaient faire le long voyage de mille kilomètres à pied vers son nouveau pays : Babylone.
Au bout de cinq ans dans ce pays étranger, le jeune sacrificateur sans temple, ni sacrifice à offrir, cet homme qui avait été formé pour être un responsable parmi le peuple de Dieu, notre Ezechiel a vu son rôle changer de sacrificateur en chômage technique il est devenu prophète à temps plein. Mais sa responsabilité de veiller sur le peuple de Dieu n’a pas changé. Au contraire, elle est devenue plus importante et plus précise.
De sacrificateur en chômage technique, il est devenu prophète à temps plein. |
Je crois que la tâche, le ministère, et la responsabilité confiés à Ezéchiel il y a 2600 ans ont quelque chose de très valable à nous dire aujourd’hui. Je vois en Ezéchiel, ce jeune homme, transplanté loin de chez lui mais toujours appelé à servir son Dieu en servant son peuple, un modèle pour vous et pour moi en cette fin de siècle, voire fin de millénaire, pour nous qui voulons être des serviteurs fidèles de Jésus-Christ.
Esaïe, lors de son appel, avait reçu une braise ardente sur les lèvres et ensuite les paroles de son message directement de la bouche de l’Eternel. Jérémie, cent dix ans plus tard, a eu une expérience semblable, où l’Eternel lui a touché la bouche avec ces mots : « Voici, je mets mes paroles dans ta bouche ». Maintenant, c’est à Ezéchiel – trente-cinq ans après l’appel de Jérémie – de recevoir les paroles de l’Eternel, le message que Dieu lui donnait à annoncer
Nous lisons en Ezéchiel 3.1-3 « II me dit Fils d’homme, mange ce que tu trouves, mange ce rouleau et va parler à la maison d’Israël ! J’ouvris la bouche. et il me fit manger ce rouleau. Il me dit Fils d’homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne ! Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel ».
Une fois mes étudiants m’ont préparé un rouleau de la Torah en pâte d’amande… et « je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel » Mais ce n’était pas une nourriture solide, ni physiquement, ni spirituellement.
Le point de départ dans votre service est de vous « nourrir » de la Parole de Dieu. Alors, que cela soit toujours votre première préoccupation « Que dit la Parole de Dieu » ? Que cela soit, au commencement de votre ministère et jusqu’à la fin, votre devise « A la loi et au témoignage » ! Que vous disiez avec l’apôtre Paul : « Je n’ai point honte de l’Evangile » ou encore « Je n’ai pas juge bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » Que votre ministère soit rempli de « tout le conseil de Dieu » « Mange ce rouleau, et va parler » ! N’oubliez pas cette priorité.
Mais, tout au début, le ministère d’Ezéchiel a reçu une précision : il était prophète, certes, mais plus que cela. Lisons 3.17 « Fils d’homme, je t’établis comme sentinelle sur la maison d’Israël. Tu écouteras la parole qui sort de ma bouche et tu les avertiras de ma part » Ezéchiel devait manifester la vigilance d’une sentinelle !
Normalement, la sentinelle avait pour responsabilité de guetter, de veiller, non à ce qui se passait dans la ville, mais plutôt à l’horizon, à chercher des ennemis qui s’approchaient de la ville pour lui faire du mal.
Pour Ezéchiel, ce n’était pas le cas, les Judéens étaient déjà en captivité et de toute façon, son rôle de sentinelle était figuratif. Mais lorsque je pense à vous, je pense que vous devez avoir, en tant que sentinelles, les yeux tournés de temps en temps vers l’extérieur, vers l’horizon.
De nouveaux ennemis sur l’horizon de la pensée. |
Francis Schaeffer se lamentait que les chrétiens évangéliques étaient souvent les derniers à percevoir et à comprendre ce qui se passait dans le monde des idées. Les chrétiens n’ont pas toujours compris réellement ce qui se passait dans le monde de la philosophie avec Kant, Kierkegaard et Hegel. Ils n’ont pas compris ce que communiquaient des artistes comme Manet et Monet, Seurat, Duchamp, Picasso et Kandinsky. Ils n’ont pas compris ce qui changeait dans la littérature, dans la musique, et dans le cinéma -jusqu’au moment où ils se sont rendus compte que le message de l’Evangile ne passait plus pour l’homme moderne – parce que l’homme moderne avait une toute autre manière de voir le monde. Et les chrétiens ne l’avaient pas remarquée !
Nous avons aujourd’hui de nouveaux ennemis sur l’horizon de la pensée. Plusieurs d’entre eux sont déjà à la porte. Je pense surtout à ce néo-gnosticisme, qui se fait passer sous le nom populaire du Nouvel Age, et qui exerce son influence de plus en plus dans notre société, dans nos écoles, et même en milieu chrétien, ce mouvement qui a su marier le vieux mysticisme oriental avec un pseudo-scientisme occidental (on parle d' »énergies », d' »ondes », de « vibrations ») en y ajoutant, pour mieux passer dans nos pays, une bonne dose de matérialisme débridé.
S’il y a des sentinelles dans l’Eglise qui devraient sonner l’alarme, c’est bien vous, les mieux formés, les mieux équipés, pour prévoir, analyser, répondre et défendre !
Alors gardez les yeux ouverts, et scrutez l’horizon afin d’avertir l’Eglise de Jésus-Christ.
Mais pour Ezéchiel le ministère de sentinelle était surtout orienté vers le peuple de Dieu : il devait veiller sur la santé spirituelle de ses contemporains, de ses frères et soeurs.
Je suis constamment ébahi de voir combien il est facile pour les idées les plus bizarres de s’infiltrer dans les Eglises. C’est pire dans les Eglises anglophones, certes, mais la francophonie évangélique risque bientôt de rattraper les déviations doctrinales de nos frères outre-Manche et outre-mer – à moins que les sentinelles fassent bien leur travail !
Ezéchiel appelait les injustes à la repentance et à la foi, il avertissait les justes s’égarant vers le monde qu’ils devaient se repentir et revenir. Mais maintenant, certains veulent nous faire croire que la repentance n’a pas de place dans l’annonce de l’Evangile, malgré le témoignage de Jean-Baptiste, de l’apôtre Pierre et de Jésus lui-même !
Ezéchiel appelait les Juifs à accepter leur responsabilité personnelle pour leur état spirituel, à ne pas chercher des excuses. Mais maintenant, dans le monde évangélique, on veut nous faire croire que le problème fondamental ne vient pas vraiment de moi, c’est la faute du diable, de ses démons, des « esprits territoriaux qui habitent mon quartier », c’est la faute de mes ancêtres ; c’est la faute de mes parents, de mon passé, de mon milieu – et tout cela avec une déresponsabilisation (sic) toujours croissante, accompagnée de solutions faciles pour retrouver la vie chrétienne dite « épanouie ».
C’est la faute du diable, de ses démons, des «esprits territoriaux qui habitent mon quartier.» |
Veillez ! Veillez, mes amis ! Jésus nous appelle à prendre notre croix et à le suivre, pas de moyen d’escamoter notre responsabilité, pas de chemin de facilité. Douceur ? paix ? repos ? Oui, certes-sous son joug. Mais pas de facilité.
Veillez, ô sentinelles, lorsque vous verrez des doctrines et des pratiques non-bibliques s’introduire dans l’Eglise. Parlez pour avertir vos frères et soeurs.
Un dernier mot sur ce sujet, qui vient non d’Ezéchiel, mais de la plume de l’apôtre Paul « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ». Vous et moi ne sommes que des vases de terre, sujets à tomber, susceptibles de nous tromper. Alors, restons humbles devant notre Maître, devant sa Parole, devant nos frères, tout en demandant au Seigneur de nous donner des yeux de sentinelle.
Ezéchiel a été appelé à devenir une sentinelle. Mais il y a un groupe particulier qu’il a fustigé : les bergers d’Israël, les conducteurs du peuple. Vous trouverez le texte dans le chapitre 34. Et même si dans ce texte nous avons une accusation contre les bergers infidèles, je crois que nous y apprenons quelque chose sur le ministère d’un vrai berger fidèle.
Je crois qu’aujourd’hui est l’occasion propice pour nous rappeler les paroles de Jésus « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?… Prends soin de mes agneaux… sois le berger de mes brebis… prends soin de mes brebis » Le Seigneur aime son peuple, ses brebis, son troupeau. N’a-t-il pas dit : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » II aime son Eglise , nous devons l’aimer aussi.
Que doit-il faire, un berger fidèle ? Selon le verset 34.4, il doit « fortifier les faibles, soigner les malades, panser les blessés ». Il me semble qu’il y a au moins deux aspects à ce ministère un aspect public et un aspect privé.
Dans l’aspect public, il s’agit surtout du ministère de la parole, dont Ezéchiel lui-même a été nourri. Nous devons dispenser avec fidélité le lait non-frelaté de la Parole de Dieu, la viande nourrissante de la bonne doctrine. C’est cela et cela seul qui peut fortifier des faibles. C’est un bouillon corsé pour les malades. C’est l’eau pure et fraiche qui désaltère. Qu’avons-nous à faire avec les eaux insipides et fades des théories nouvelles, théories purement humaines? Annonçons la Parole de Dieu dans toute sa pureté, dans toute sa fraîcheur !
Quant à l’aspect privé, c’est le bon vieux ministère de « Cure d’âme » (expression que je préfère de loin à la nouvelle « relation d’aide ») aider les individus à comprendre, à saisir la Parole de Dieu, et à s’appuyer sur elle pour fortifier leur âme !
Notre texte continue, en nous disant que le berger fidèle doit ramener les égarés, ceux qui errent, qui se détournent de la voie étroite, du chemin unique en Jésus-Christ. Nous devons avertir, enseigner, prier, plaider, protéger (et là nous rejoignons la sentinelle).
Un berger fidèle doit aussi chercher la brebis qui était perdue. Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu : nous ses serviteurs, devons-nous en faire moins ?
J’aimerais faire ici trois petites remarques.
1. D’abord, certains diront: « Ah, ce ne sera pas là mon ministère. Je n’ai pas l’intention de devenir pasteur ou responsable d’une Eglise , moi, je pense plutôt faire de l’évangélisation, écrire des livres, éditer un journal, travailler à la radio, faire de la musique, devenir professeur, créer une école biblique dans mon pays… » Quoi que vous fassiez, où que vous soyez, soyez des bergers avec ceux et celles que le Seigneur vous confie. Et si votre ministère ne contribue pas le plus directement possible à la création, à l’établissement et à l’édification des Eglises et de l’Eglise du Seigneur, alors il y a quelque chose qui ne va pas. « Je bâtirai mon Eglise », a dit le Seigneur. Gardez toujours cette optique, même si vous avez un ministère différent de celui du pasteur.
2. Dans vos Eglises, prêchez une bonne doctrine, qui mettrait de la joie dans le coeur de vos professeurs s’ils étaient là pour vous entendre. Mais faites-vous comprendre « au ras des pâquerettes » et vous toucherez tous les autres Si de temps en temps vous avez affaire, peut-être, à un Goliath intellectuel, alors prenez votre fronde et quelques bons cailloux de la Faculté et allez-y ! Mais en général, restez simples (je n’ai pas dit simplistes !) et clairs. Luther, qui avait dans son Eglise des docteurs, des professeurs, des avocats, a dit « Je prêche pour les laitières de mon Eglise ! ». On m’a appris à la Sorbonne ce dicton Si ce n’est pas clair. ce n’est pas français. Je dirais si ce n’est pas clair, ce n’est pas utile non plus.
3. Le ministère du berger sera le travail le plus difficile de votre ministère. Vous ne pourrez pas tout faire, vous ne pourrez pas tout résoudre. Vous allez conseiller des couples, qui vont quand même divorcer. Vous allez encourager des déprimés qui risquent quand même de se suicider. N’oubliez pas que, en fin de compte, il n’y a qu’un seul Berger, le bon Berger (34.15, 16, 23). « C’est moi qui ferai paitre mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer – oracle du Seigneur, l’Eternel. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée et je fortifierai celle qui est malade… J’établirai sur eux un seul berger, qui les fera paître, mon serviteur David, il les fera paître, il sera leur berger. » Notre devoir consiste à encourager les gens à Le suivre ! Et n’oublions pas non plus que vous et moi, nous ne sommes que des brebis, nous aussi.
Il reste un dernier aspect du ministère d’Ezéchiel que je voudrais souligner. Ezéchiel était privilégié de recevoir, tout au début de sa prophétie, tout au long, et tout à la fin, une vision stupéfiante de la gloire de Dieu – que cela soit la vision initiale, le char avec ses roues, ses bêtes, ses chérubins et ses éclairs, ou que cela soit le nouveau temple et la nouvelle ville, Ezéchiel a reçu une vaste vision de la gloire de Dieu. II en avait bien besoin, c’était cela qui le portait vers l’avenir, qui le poussait à persévérer.
Je parlais récemment avec un ami qui m’a fait la réflexion suivante « Plus je continue dans le ministère, plus je deviens arminien, en voyant tous ces gens qui abandonnent la foi » Je lui ai répondu que moi, pour ma part, plus je continue dans le ministère, plus je deviens calviniste, convaincu de la souveraineté absolue de notre Dieu, que c’est lui qui ouvre le coeur endurci de l’homme, qui dirige tout selon son plan et sa sagesse. Tout est entre ses mains et il dirige tout pour sa gloire.
Ezéchiel devait garder cette vision, surtout face aux déceptions dans le ministère. Le Seigneur lui a dit « Ce peuple a le coeur rebelle – ils n’écouteront pas… mais toi, prêche ma parole ! » Le Seigneur lui a fait voir la décadence spirituelle de son peuple. Ezéchiel aurait pu se demander ‘A quoi bon continuer?’ « Mais toi, prêche ma parole ! ». Le Seigneur lui a présenté une vallée d’ossements desséchés « Peuvent-ils revivre ? » Impossible ! « Mais toi, prêche ma parole ! »
Garder la vision de la gloire et de la puissance de notre Dieu, c’est le seul moyen de ne pas tomber dans le découragement dans votre ministère.
Voyez-vous, le Dieu d’Ezéchiel est un Dieu qui sait toutes choses, même ce qui se passait en secret dans le temple de Jérusalem. Nous, nous serons souvent surpris et déçus dans notre ministère. Lui, le Seigneur, est déjà au courant.
Garder la vision de la gloire et de la puissance de notre Dieu, c’est le seul moyen de ne pas tomber dans le découragement. |
Le Dieu d’Ezéchiel est un Dieu mobile, il « se déplace », il voit partout, il va partout, il peut intervenir rapidement quand et où il veut ! Nous, nous serons souvent découragés, « au bout du rouleau ». Lui, le Seigneur, n’est jamais « au bout de son rouleau » : il a toujours la situation bien en main.
Le Dieu d’Ezéchiel a déjà préparé tout l’avenir pour son peuple, le « temple eschatologique » (quelle que soit l’interprétation que vous voulez lui donner) avec la présence de Dieu lui-même. Nous, nous nous demandons parfois si cela vaut la peine de persévérer. Nous sommes si fatigués dans le ministère (Ecoutez les remarques lors des réunions pastorales, cela ressemble à un cours de conjugaison. Je suis fatigué, tu es fatigué, il est fatigue, nous sommes fatigués. vous êtes fatigués, ils sont fatigués). Les choses n’avancent pas toujours comme nous le voudrions.
L’apôtre Paul nous exhorte et nous rappelle « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ».
Oui ! Cela vaudra la peine. Gardez les yeux fixés sur la fin de la course, sur notre Jésus ! Oui, cela vaudra la peine.
Je terminerai ce chapitre en appliquant ce principe de notre vision de la gloire de Dieu directement à chacun de nous ? J’ai déjà évoqué les dangers du mysticisme oriental, mais maintenant je veux vous encourager à cultiver un « mysticisme biblique », disons plutôt une expérience profonde avec votre Seigneur. Ne devenons pas des « George Fox », ou des « Mme Guyon »; cherchons à aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cour, de toute notre âme, de toute notre force, de toute notre pensée.
A bas la distinction entre théologie et piété ! Nous voulons une théologie pieuse et une piété théologiquement correcte. Mes amis, ne dites jamais « Je vais faire mon culte personnel, ensuite je ferai un peu d’exégèse ».
Non ! Nous devons faire notre exégèse à genoux, sinon littéralement, au moins figurativement – et pourquoi pas littéralement ? Nous pouvons adorer le Seigneur devant le texte hébreu ou grec de l’Ecriture. Le croyez-vous ? Nous pouvons le louer en lisant la définition d’un mot dans le lexique biblique, en lisant un livre de doctrine ou un bon commentaire.
Nous devons faire notre exégèse à genoux. |
Cherchons une expérience intime avec notre Seigneur, bibliquement correcte, fixée sur la gloire de notre Dieu. Le monde chrétien a besoin de savoir que les deux choses peuvent, et doivent, aller ensemble.
Une toute dernière remarque: seule une vaste vision de la gloire de Dieu nous aidera à accepter et à vivre les expériences les plus douloureuses de la vie. En Ezéchiel 24.16, nous lisons « Fils d’homme, voici que je t’enlève d’un seul coup les délices de tes yeux… J’avais parlé au peuple le matin, et ma femme mourut le soir » (v. 18). Mais cette mort était pour la gloire de Dieu, comme un signe pour le peuple de Dieu.
Notre Dieu ne fait rien inutilement ! Nous, nous ne comprenons pas toujours pourquoi il fait telle ou telle chose. Mais nous pouvons, nous devons, garder la conviction que lui dirige toutes choses pour notre bien et pour sa gloire !
Il y a deux ans et demi, ma femme et moi nous avons enterré notre fille Déborah, morte à la naissance, chantant Quel repos céleste.
Cette année mon cher collègue F. Bourgeois a dû faire la même chose pour sa fille Elodie.
Je viens d’apprendre qu’un de mes meilleurs amis, Directeur de l’Institut Biblique à Moundou au Tchad, a perdu son fils de cinq ans sur la table d’opération à la suite d’une banale appendicite.
Comment comprendre tout cela ? Comment réagir ? M. Jules-Marcel Nicole m’a bien appris une leçon à ce sujet, après le décès de sa chère épouse. A la fin de la cérémonie à Nogent, lorsque son fils Emile poussait le fauteuil de son père vers la sortie, j’ai vu M. Nicole, les larmes aux yeux, chanter de toutes ses forces « A toi la gloire, ô Ressuscité ! A toi la victoire pour l’éternité ! », ça, c’est une vaste vision de la gloire de Dieu !
Soyez des sentinelles, soyez des bergers : gardez une vaste vision de la gloire de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur !
Thomas BLANCHARD
(Article publié avec l’aimable autorisation de T. Blanchard et de la rédaction de Fac-Réflexion.
Cet article est tiré du N°22 de cette revue.)