Depuis deux ans, le fameux « code secret » de la Bible intrigue toujours. Info-FEF était resté muet sur ce sujet puisque bien des revues, y compris chrétiennes, avaient publié leurs analyses. Cependant, l’article ci-après de Daniel Batéjat, spécialiste en rien, comme il le dit lui-même (bien qu’il fut durant sa carrière professionnelle ingénieur en informatique), rédigé d’après des notes de lectures personnelles juste à la parution du livre de M. Drosnin, nous a paru intéressant comme témoignage personnel. Il résume en fait bien des commentaires sur le sujet et donne la position que devrait avoir tout chrétien face au sensationnel sur les temps de la fin et les prophètes du type horoscope dont l’homme est si friand.
Un code dans la Bible
Si un code secret est vraiment contenu dans la Bible, l’authenticité de la Bible « Parole de Dieu » est avérée. Alors que devient la foi puisque « la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hebreux 11:1) ? Avant de discourir, examinons de quoi il s’agit.
Au printemps de 1997, un journaliste américain, athée, publiait avec un franc succès, y compris en France, un livre intitulé : « La Bible : le Code Secret » (The Bible Code, en anglais). L’auteur, Michael Drosnin, y dévoile la découverte de plusieurs mathématiciens israéliens, corroborée par des collègues américains, à savoir l’existence d’un codage complexe dans le livre du Pentateuque (appelé Bible dans le livre), faisant des prédictions de tous les événements importants du monde passé, présent et à venir, à condition de savoir le décrypter et poser les bonnes questions.
La méthode de décryptage
La méthode de décryptage est à la fois simple et complexe. Seul l’ordinateur permet de le faire tant il y a d’explorations successives à exécuter, des millions. Donc avec un ordinateur, à l’image des mots croisés (gigantesques dans ce cas), on bâtit des grilles de deux, trois ou quatre colonnes de caractères, jusqu’à des milliers de colonnes. On écrit dans chacune des grilles les 304 805 caractères du texte du Pentateuque, sans espaces, plusieurs fois, en commençant par le premier caractère, puis le second, et ainsi de suite. Alors, on cherche les mots significatifs préétablis (Rabin, Clinton, Napoléon, Hitler, Hiroshima, etc.) horizontalement, verticalement et diagonalement, selon plusieurs espacements et dans les deux sens. Ainsi, « Yitzhak Rabin » a été découvert verticalement dans une grille de 4772 colonnes de large sur 64 rangées, soit une grille de 305 408 caractères. Horizontalement « l’assassin assassinera » entrecroise le nom de Rabin et, à proximité, avec un intervalle de 8 caractères, on lit les quatre lettres du nom de l’assassin « Amir ».
Le livre donne la copie des zones de « mots croisés » pour Rabin, Clinton président, le Watergate, le crash de 1929, l’homme sur la lune, la comète qui frappa Jupiter le 16 juillet 1994, Hitler, Shakespeare avec Macbeth et Hamlet, l’aviation et les frères Wright, l’ampoule électrique et Edison, Einstein, Newton, etc. La liste est assez longue et non exhaustive.
Une telle probabilité pour que le hasard donne tous ces renseignements est si infime que les mathématiciens concluent à l’authenticité du codage de la Bible.
Le livre avance progressivement sur les temps de la fin : Harmaguédon, véritable holocauste nucléaire. Des supputations sur la date donnent en fait plusieurs possibilités. On découvre que les dates avancées, dont certaines sont passées sans réalisation, sont susceptibles de retard annoncé, et laisse supposer que le fait d’être avertis permettrait aux hommes concernés d’agir pour retarder ce qui est inéluctable. A mon avis, si le codate est avéré, ce serait tout simplement comme dans un programme d’ordinateur : toutes les possibilités ont été prévues et ne se déroulent que les séquences réunissant les conditions définies.
Des faiblesses existent
Malgré la caution de grands mathématiciens pour affirmer que le codage existe bel et bien, cette théorie est contestée et présente des faiblesses que diverses presses ont développées.
• Je retiens en particulier une réplique d’une revue informatique, SVMN°155 (Science et Vie Micro) de décembre 1997, qui montre qu’avec la Constitution française, en supprimant espaces, voyelles (comme dans l’Hébreu ancien) et ponctuation, on y trouve aussi des noms de présidents, de ministres et pour exemple, Chirac avoisine Juppé et le mot Dissolution les jouxte. Ce qui revient à dire que l’on peut faire dire à la Bible n’importe quoi, pourvu qu’on pose les bonnes questions à l’ordinateur; il trouvera dans le lot de lettres les mots recherchés, comme dans le potage à lettres de notre enfance.
• Nos chercheurs se sont intéressés à toutes sortes d’hommes politiques, d’événements, de catastrophes, de découvertes, etc. mais pas à un homme qui a défrayé les chroniques de toutes les époques, à savoir Jésus-Christ ! Et aussi ses apôtres, ses très nombreux disciples dont les noms sont dans l’histoire de l’humanité. Pour savoir si ce codage est authentique, c’est bien la première question qu’il eût fallu poser.
• De même, on aurait pu interroger l’ordinateur avec Mahomet, Bouddha, Confucius, etc.
• Pourquoi seulement le Pentateuque ? Les autres livres de l’Ancien Testament ne peuvent-ils pas contenir des prophéties codées ?
Que faut-il en penser ?
• Est-ce la main de Dieu qui a réalisé cette prouesse impossible à l’homme ? Dieu a bien donné les tables de la Loi à Moïse.
• Est-ce le Hasard ? Mais le hasard existe-t-il ? Et dans ce cas il serait si extraordinaire.
• Sont-ce les hommes auteurs des différents livres de l’A.T. ? Comment ont-ils pu réaliser ce codage sans la puissance de l’informatique ?
• Sont-ce des extra-terrestres ? Eux seuls ont bien entendu toutes les facilités pour se jouer de toutes les difficultés.
• Existe-t-il une autre explication ?
Rendons à César…
Certains ont lu, dix ans avant le livre de Drosnin, le Document « Expériences » N°65 (1987), et son complément volontairement retardé de deux ans, le N°73 (1989), parus en France. Le pasteur Jean-Marc Thobois révélait ces découvertes de savants israéliens sur le codage de la Bible. A l’opposé de la crainte de Drosnin pour l’holocauste final, le pasteur Thobois manifestait un enthousiasme puissant pour la démonstration absolue de l’inspiration de la Bible.
Faut-il partager cet enthousiasme ? Cette question nous ramène à l’introduction de cet article.
Mes réserves
Personnellement, je préfère rester sur la réserve : les contestations par des personnes mieux qualifiées que moi (je ne connais pas l’Hébreu, je suis un piètre mathématicien, je n’ai pas de formation théologique) ainsi que la démonstration de SVM ont tempéré mon opinion, mais pas ma foi ! Dans un sens, de même que j’apprécie de voir un film policier sans connaître l’assassin, je préfère que ma foi soit établie sur la Bible en clair, qui laisse encore bien des interprétations de points de doctrine, plutôt que de tout savoir tout de suite.
D’ailleurs, j’ai, depuis longtemps, quelques références favorites sur le sujet :
1. Deuteronome 29:29 : « Les choses cachées sont à l’Eternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. » Dieu nous donne ce dont nous avons besoin, pour le connaitre et pour vivre. Le reste est non seulement superflu, mais peut aussi être néfaste.
2. 1 Corinthiens 13:12 : « Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. » Il faut se mettre en mémoire que les miroirs de l’époque laissaient à désirer, que l’image qu’ils renvoyaient était loin d’être parfaite.
Dans le domaine de la prophétie, il faut se remémorer :
3. Deutéronome 18:10-11 : « Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts ». Chercher un codage secret ne serait-il pas vouloir être devin, chercher à lire dans le marc de café ?
Que dit Jésus à ses disciples ?
4. Matthieu 24:36: « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul ».
Conclusion
Pourquoi donc se tourmenter ? L’important est de vivre par la foi la vie que Dieu nous a donnée, lui étant au centre de nos pensées et de notre coeur, nous appliquant à lui faire plaisir d’autant que son Fils Jésus-Christ nous a réconciliés avec le Père par son sang sur la croix. La Bible, la Parole de Dieu, est alors un livre clair, une boussole pour se diriger dans le monde. Je ne sais si un code secret est caché dans la Bible, mais je sais que « un trésor est caché dedans » (CF. Info-FEF N°76, p. 14).
Daniel Batéjat (Décédé en 2020)
Anciennement Ingénieur en informatique, membre de l’église de Mennecy (91)
BIBLIOGRAPHIE :
La Bible : le Code Secret, Michael Drosnin, Robert Laffont, mai 97.
SVM (Science et Vie Micro) N°155, pp. 62-66. Document « Expériences » N°65 (1987) et N°73 (1989), Centre Missionnaire, 29270 Carhaix.