Une première analyse du sondage missionnaire auprès des pasteurs, des missions et des missionnaires, membres de la F.E.F., a permis la parution d’un premier article dans le précédent INFOFEF, sous le titre

« CE QUE LES PASTEURS ATTENDENT DES SOCIETES MISSIONNAIRES ».

Un deuxième article dégagera :
1°) Une réflexion sur les relations existantes entre les églises et les missionnaires eux-mêmes
2°) Une réflexion sur les possibilités exprimées d’une meilleure collaboration missions-église en vue d’une meilleure sensibilisation et d’une efficacité accrue sous le titre :

« CE QUE LES PASTEURS VIVENT AVEC LES MISSIONNAIRES EUX-MEMES »

Cinq questions du sondage s’attachaient à mettre en lumière la nature des relations affectives entre les missionnaires et les églises qui les envoient.

DES LE DEPART DU MISSIONNAIRE :

Lorsqu’un membre d’église veut partir en mission, dans 50% des cas, les missions demandent l’avis ou la recommandation de l’église locale. Mais 12% regrettent qu’en fonction des missions les prises de contact n’existent pas toujours) et souhaitent vraiment que ce soit un point incontournable.
« Cela dépend de la mission, malheureusement ! »
« Ce serait le minimum ! »

LA COMMUNICATION ECRITE :

La littérature missionnaire adressée aux églises, tant pour l’information que pour le suivi, est très variablement perçue. 60% expriment des remarques mitigées, voire négatives (34%) du type :

     « Souvent assez impersonnelle, triomphaliste, confiante, individualiste »

     « Souvent des demi-vérités… on cache les réalités du terrain »

     « Le sollicitation financière est assez soutenue, alors que la nécessité d’un soutien spirituel l’est moins »

     « Trop épisodiques, pas toujours très attrayantes, manque d’imagination pour communiquer les besoins »

     « Trop de missions nous en envoient » ou « la qualité est trop luxueuse »

     « Trop de décalage dans le temps, difficiles à utiliser pour informer l’église ».

Mais 28% expriment leur satisfaction de la façon suivante :

     « Bonne, riche, intéressante, détaillée, explicative »

     « Bien présentée, toujours intéressant »

     « Les témoignages sont encourageants, une bonne information »,

     « les sujets de prières… aussi très bien ».

LES VISITES DES MISSIONNAIRES :

Elles sont très appréciées par les églises, 62% les trouvent bonnes, valables, très très positives, édifiantes. Pour être encore plus précis, les missionnaires sont plutôt honnêtes, ils savent bien présenter leur sujet et la plupart ont laissé une image positive. 20% ne se sont pas exprimés sur le sujet ; et seulement 8% considèrent qu’elles sont mal organisées par l’église, ou ont un aspect de « déjà vu ».

ALORS, QUE FONT-ILS DE BIEN ?
Beaucoup de réponses expriment la grande valeur de ces visites et en remercient les missionnaires pour
– LA PRESENTATION : Ils sont bien préparés, ils présentent bien leur contexte, leur cas, leur sujet. L’illustration avec diapositives sensibilise bien l’église (moins les films d’amateurs).
– LA VISION: Ils transmettent bien leur vision, leur fardeau, leur combat, leur coeur, leur zèle pour le Seigneur à travers leurs propres expériences, leur vécu quotidien.
– LE RESULTAT: Leur témoignage a valeur d’exemple pour beaucoup et le défi missionnaire qu’ils relèvent encourage l’église à l’évangélisation.
Des remarques très encourageantes bien que 40% n’y aient pas répondu, à moins que cette réponse « C’est à Dieu d’en juger » soit suffisante !

MAIS, QUE FONT-ILS MOINS BIEN ?
Là, 50% ne s’expriment pas, mais 30% émettent des critiques sur les exposés, le caractère personnel et les relations du missionnaire avec l’église :
LES EXPOSES : Ils sont très traditionnels, trop longs, trop de statistiques, l’aspect audio-visuel n’est pas toujours réussi.
LA PERSONNALISATION :
« mes… mon… impliquent des personnes précises et non l’église toute entière »
« Ingérence dans les affaires de l’église »
« Trop d’insistance pour partager son fardeau, l’église a aussi un programme »
« Focalisation sur leur tâche, surestimation du travail à plein temps »
« vision de la mission »
« Trop de cris de victoire, réussite, les défaites ou reculs sont rarement mentionnés ».
Par contre, L’IMPACT DU MINISTERE des missionnaires qui ont visité les églises est en grande majorité considéré comme très bénéfique (82% des réponses) sous deux aspects principaux : la vision et l’engagement.
UNE VISION ELARGIE: C’est le bénéfice le plus souvent apprécié :
« Cela élargit notre vision de l’évangélisation du monde, de même que cela apporte des sujets précis pour alimenter notre prière »
« Cela donne une vision mondiale de l’oeuvre de Dieu »
MOBILISATION DANS LA PRIERE ET LES DONS :
« Les chrétiens prient et s’engagent à soutenir des missionnaires
RAPPEL A L’EGLISE DE SA VOCATION :
en ce qui concerne sa tâche, ses responsabilités, sa mission d’aller jusqu’aux extrémités de la terre.
DES JEUNES SE SONT DONNES A CHRIST ! Compte tenu de leur vitalité, leur travail, leur dévouement, leurs difficultés et l’avance de l’évangile à travers eux,
« Ils ont laissé de bonnes traces »
« De voir un jeune engagé à fond pour le Seigneur inspire toujours les autres »
Ces remarques sont surtout confirmées par ceux qui soulignent que si les visites sont rares, mal préparées, mal ciblées, impersonnelles, l’intérêt vient à baisser et même à disparaitre.
Il faut noter que la valeur de ces visites a suscité le plus grand nombre de réponses et de réponses positives à tout le sondage.
UN MISSIONNAIRE A LA RETRAITE semble être convoité sous bien des aspects : 64% lui voit un rôle positif.
En premier lieu, il stimule l’action missionnaire de l’église et l’encourage par l’organisation de réunions missionnaires, des échanges, en créant des comités missionnaires en vue de la formation de futurs ouvriers.
Suivant ses dons, il pourrait bien sûr aider à l’évangélisation soit par des visites personnelles, soit par la formation et susciter ainsi l’appel missionnaire: « D’abord, la France, nous sommes en terre missionnaire, il y a du boulot aussi pour les retraités ».
Selon ses dons, encore, il peut assister, voire remplacer un pasteur, collaborer dans un groupe de maison, encourager les enfants, les jeunes avec lesquels il peut partager ses expériences

CHANGEMENTS OU AMELIORATIONS SOUHAITEES

Comment les sociétés missionnaires pourraient-elles mieux vous aider ? 50% répondent
– en privilégiant les contacts avec l’église qui envoie un de ses membres en mission avant et après son acceptation par la mission comme recrue missionnaire,
– en faisant connaitre davantage les besoins dans tous les domaines, en vue d’une meilleure compréhension des gens à évangéliser.
– Afin d’établir une bonne collaboration entre la mission et l’église, bien définir les rôles spécifiques de chacun, ce qui donnera assez de liberté au missionnaire sur le terrain.
– en « sensibilisant davantage l’église locale sur son rôle » par une information (revues et textes en français) de meilleure qualité, plus régulière, sans masque. Par plus de transparence, une concertation et une consultation accrues. Trouver un moyen d’être plus proche. En prenant part aux décisions de la mission, avec des responsabilités partagées,
– en éduquant un état d’esprit missionnaire chez chaque chrétien :
« On pourrait envisager des semaines missionnaires, dans le but d’encourager et d’enseigner l’église ».
A cet égard, la commission missionnaire FEF a le projet de travailler à offrir du matériel qui permettra de mieux éduquer le chrétien. Si vous êtes intéressés ou si vous avez des suggestions, contactez-nous.

COMMENT FAIRE POUR QUEDAVANTAGE DE MISSIONNAIRES FRANCAIS SOIENT ENGAGES DANS L’EUVRE OUTRE-MER ?

Cette question est difficile pour certains et elle heurte ceux qui considèrent que la France est terre missionnaire et manque cruellement d’ouvriers. Cependant, 40% apportent les suggestions suivantes :
« D’abord évangéliser la France, afin que le nombre de vocations devienne plus important »
« Donner un juste tableau de la misère spirituelle de la France », insuffler le fardeau des perdus aux chrétiens de « chez nous » afin qu’ils deviennent pleinement responsables.

PRIER – DONNERS’INTERESSER – ENVOYER

Mieux informer l’église locale de la situation missionnaire dans le monde par des visites mais aussi par des petits dossiers mis à la disposition de chaque membre où chaque mission définit le but, le champ d’action et les besoins qu’elle prend en charge.
– Présence active au sein des comités de mission
– Organisation de conventions pour jeunes.
A cette question, 50% seulement des personnes interrogées répondent, ce qui montre que les églises ont besoin d’y réfléchir sérieusement,

Mais au fait, LES EGLISES ORGANISENTELLES DES JOURNEES MISSIONNAIRES ?

60% répondent OUI, même si c’est seulement des soirées au rythme de 2 en 13 ans… tandis que 20% déclarent ne pas le faire (quelquefois parce qu’ils sont en pleine situation pionnière).
Quant aux conférences missionnaires qui sont organisées dans une région, 50% affirment ne pas y participer pour diverses raisons : éloignement des grands centres urbains, manque d’information, manque de temps (programme local chargé, week-ends bien remplis), manque de conviction,…
32% déclarent y participer et 36% aimeraient en avoir la possibilité compte tenu du programme de ces journées, tout en veillant à ne pas avoir de centres d’intérêt trop nombreux et « perdre notre responsabilité propre ».

ET OU COMMENCE LA VERITABLE VISION MISSIONNAIRE ?

Le très grand nombre de Nord-Africains, Africains, Asiatiques, Turcs, etc. en France offre des opportunités de les évangéliser, les former en église, en institut, pour qu’ils deviennent nos missionnaires dans leur pays (Actes 1:8). Aujourd’hui, cela est encore possible. C’est LA que commence la véritable vision missionnaire !

P. KISLIG


 

L’ESPRIT DES LETTRES

            P pour Pharisien
Le pharisien et le publicain sont deux hommes dans le même temple, qui s’adressent au même Dieu…

Le pharisien est imbu de sa religion encore toute imprégnée du souvenir des temps glorieux d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Mais le Dieu de ses pères, il ne le connaît pas personnellement. Remarquons son cou roide, la rigidité de toute son attitude. Les plis de son vêtement sont droits come la colonne du temple. On sent l’homme sûr de lui, pas prêt à faire des concessions. Il semble s’élever en abaissant l’autre : « O Dieu ! Je te rends grâces ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, ou même (comble de déchéance…) comme ce publicain ! » (voir suite)

Luc 18:9 à 14 ; Jacques 4:6

 

L’ESPRIT DES LETTRES

            P pour Publicain Le publicain, dans son coin, est un homme brisé, désarticulé, la tête entre ses mains. Ses mains qui ont trempé dans des affaires pas propres… Les plis de son vêtement sont tourmentés, comme l’est son âme. Il ne pense pas à se comparer à de plus grands pécheurs que lui-même. Son Maître étalon, c’est le Dieu trois fois saint et cela lui suffit pour ne plus tenter de se justifier: « O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis un pécheur ! » « Quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé ». Car, « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles ». Le pharisien sortit un plus plus amidone du temple. Le publicain, lui, avait fait la paix avec Dieu.

Luc 18:9 à 14 ; Jacques 4:6