Nous avons quitté la France de puis plusieurs années, et maints changements sont intervenus dans les vies.

Je me souviens du premier comité REMOP (Rencontre Évangélique des Missions et Oeuvres Pionnières). Gilbert Presle et moi-même nous en faisions partie. Je ne peux oublier ce premier congrès à cause d’un incident exceptionnel dont j’ai été l’objet. La nuit précédente a été la nuit la plus dure de ma vie.

Je logeais dans un petit hôtel à Nogent. J’ignore ce qui s’est passé, mais dans cette pièce j’ai été étreint par une forte oppression, j’avais le sentiment d’une présence. Cette sorte d’événement a eu lieu deux fois dans ma vie. Je suis tombé dans un état d’inconscience. Je ne sais pas combien de temps cette situation a duré. Puis, dès que je l’ai pu, j’ai quitté l’hôtel en toute hâte et j’ai cherché un endroit pour téléphoner. J’ai appelé mon ami Mel Bittner qui n’habitait pas trop loin. Ce cher ami a dû se lever au milieu de la nuit. Il n’avait pas entendu mon appel mais, fort heureusement, son chien a aboyé, et cela l’a réveillé. Il est allé voir ce qui rendait son chien nerveux et c’est à ce moment-là qu’il a entendu le téléphone. Il est venu me chercher et m’a emmené à la clinique pour un examen de contrôle. La science du monde médical n’explique pas les assauts du monde invisible. Le lendemain, je suis tout de même allé à la réunion. Trois personnes, sur les six que nous étions, étaient également passées par des expériences étranges, la veille ou l’avant-veille. Nous nous sommes demandé : « Que se passe-t-il ? Pourquoi ce sombre prélude au comité de REMOP ? » Sans aucun doute, l’adversaire voulait qu’il n’ait pas lieu.

Vous, les amis de ce pays, vous connaissez mieux que n’importe qui la lutte qui se déroule au niveau de l’évangélisation en France.

Au cours de ce périple, nous voulions inviter des amis non chrétiens de Mâcon. Ils sont donc venus prendre le thé à la maison. La dame a déclaré :

– Monsieur Julien, je comprends qu’il vous soit difficile d’évangéliser la ville de Mâcon.

Étonné, je lui ai réplique :

– Pourquoi, est-ce que vous comprenez cela ?

Mais Mâcon est sous l’autorité d’un Martinet…

J’ai demandé :

– Qu’est-ce que cela signifie un Martinet ?

– Un Martinet, c’est un chef au niveau des puissances occultes. D’ailleurs, le maire de Mâcon est soumis directement au chef de Lyon, et ce dernier a les pleins pouvoirs en France.

A cet instant précis, j’ai regardé son mari; il était blanc et mal à l’aise. Sans doute aurait-il aimé faire taire sa femme.

Toutefois j’ai pu expliquer à cette dame, que dans la Bible, il existait une hiérarchie, concernant les puissances invisibles. J’ai lu cette vérité dans l’épitre aux Éphésiens, au sujet des puissances spirituelles. La dame a répété :

– C’est le chef de Lyon qui est la haute autorité en France.

Je lui ai demandé :

– Où avez-vous donc appris ces choses?

Elle a répliqué :

– Ah ! c’est dans le livre ! Dans le livre ! Vous pouvez lire tout cela aussi.

Sa fille, qui travaillait avec l’une de nos amies, avait été très gênée des propos de sa mère. La semaine suivante, elle a dit : « J’espère que Monsieur Julien n’a pas attaché trop d’importance à ce que ma mère a raconté, car elle dit toujours des bêtises. »

Je sais que cette dame faisait partie d’un mouvement occulte, dans la région.

Si nous étions mieux informés de ce qui a réellement lieu dans le monde des ténèbres, nous comprendrions pourquoi, de temps en temps, nous sommes découragés. Lorsque l’on sait d’où vient la lutte, on peut supporter les découragements, voire les défaites, étant assurés que la guerre sera gagnée par Celui qui a déjà gagné la Victoire sur la mort : Jésus-Christ. Il vaut donc la peine de continuer.

L’Église de Jésus-Christ, malgré ses imperfections, étant le moyen principal choisi par Dieu pour triompher de cette guerre entre la lumière et les ténèbres, nous devrions considérer davantage la beauté de cette Église. Dans l’Evangile de Matthieu, au chapitre 16, versets 13 à 20, il y a eu un entretien unique entre Jésus et ses disciples. Cette conversation les a marqués à toujours.

Cela avait lieu dans la région de Césarée de Philippe. En cet endroit le paysage est magnifique et sauvage, avec la montagne, les falaises aux cascades limpides et jaillissantes. Dans ce cadre incomparable, Jésus avait décidé d’éprouver la foi de ses disciples. Ces derniers étaient fidèles pendant leur ministère en Galilée, seraient-ils encore fidèles lorsqu’ils verraient Jésus, le Christ, cloué sur la Croix ?

Désormais, les regards de Jésus seront tournés vers Jérusalem et la Croix. Il pose des questions à ses disciples: « Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Nous entendons alors les réponses courantes de ce temps-là. « Les uns disent que tu es Jean le Baptiseur : les autres, Élie ; d’autres Jérémie ou l’un des prophètes. »

Et puis, les questions du Seigneur prennent un caractère personnel. Il leur demande :

– « Et vous, qui dites-vous que je suis ? »

C’est Simon Pierre qui répond, peut-être au nom de tous les disciples :
– « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »

Il est impossible pour nous, ici dans cette pièce, occidentaux du vingtième siècle, d’imaginer l’intense émotion contenue dans cette réponse, émanant de la bouche d’un Juif.

Ce Juif-là, avait peut-être répété chaque jour sa vie : « Écoute Israël, l’Éternel ton Dieu, est le seul Éternel. » Maintenant, il se tourne vers un homme qu’il n’a pas quitté depuis plusieurs mois. Il a marché sur des kilomètres de routes avec Lui, écoutant son enseignement, et le voyant accomplir des miracles au nom de son Père. Voilà qu’il déclare, non seulement « tu es le Christ », mais « Tu es le Fils du Dieu vivant ! »

Jésus lui répond : « La chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. »

Puis Jésus se tourne vers Pierre et tous les apôtres, en affirmant: « Je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc, je bâtirai mon assemblée, et les portes du Hadès (le séjour des morts) ne prévaudront pas contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Et tout ce que tu lieras sur la terre, sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera délié dans les cieux. Alors, il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. » (Darby – Matthieu 16:18,19)

Voici la prophétie concernant l’Église : « Tu es Pierre et sur ce roc je bâtirai mon assemblée. »

Au sujet de l’Église de Jésus-Christ, le Seigneur n’a pas dit : « Tu bâtiras mon Église. » Jésus n’a pas dit : « Je bâtirai ton Église. » Il n’a pas dit: « Tu bâtiras ton Église », mais « je bâtirai mon Église. »

La terre et le ciel appartiennent à des dimensions différentes. La terre et ses combats, nous la connaissons bien. Mais la région céleste est une région que nous connaissons beaucoup moins. Soyez assurés que si nos coeurs étaient à l’écoute des prophètes de l’Ancien Testament, vous constateriez que nous ne sommes pas seuls ici dans cette pièce, il y a les anges qui sont les messagers du bien pour nous. Lorsque nous prions, Dieu envoie ses anges qui veillent avec vigilance sur nous, qui sommes les héritiers du salut. Je pense que le problème le plus grave dans notre pays n’est pas le chômage dans les usines, mais le chômage des anges, ils veillent depuis longtemps sur les ordres du Seigneur à cause de la rareté de nos prières. Je ne sais pas si vos anges sont au chômage actuellement, mais il y a des luttes au-dessus de nous. Les puissances dans le monde invisible sont aussi réelles que les puissances dans le monde visible.

L’équipement de notre corps terrestre n’est pas assez sophistiqué pour voir tout ce qui a lieu dans les sphères élevées du ciel. Un jour, quand le Seigneur reviendra, nous aurons un corps nouveau, et nous verrons très bien ce qui se passe dans les deux dimensions. Mais, actuellement, nous n’avons pas cette possibilité. Nous devons accepter par la foi qu’il y ait des luttes. Ce qui aura été lié sur la terre, sera également lié dans les régions célestes. Ce sont des paroles difficiles à comprendre, je ne sais pas exactement ce que cela veut dire, et si même nous avons le droit de le savoir… Mais, il y a un rapport étroit entre l’Église, corps de Christ, et ce qui se passe dans les lieux célestes.

Si nous sommes unis avec nos frères en Christ, ici, sur la terre, il y a pour nous une protection dans les lieux célestes. Nous sommes protégés contre les forces spirituelles des puissances mauvaises, qui nous atteignent tous, chaque fois que nous nous engageons dans l’évangélisation ou l’implantation d’Églises. Nous savons, par expérience, que chaque fois qu’une personne accepte le Seigneur, chaque fois qu’une Église est implantée, cette personne ou cette Église devient la cible des attaques de Satan. Cela fait partie de notre ministère et ne devrait pas nous démoraliser car c’est notre destinée. Et ne perdons jamais de vue que l’Église est appelée à triompher des forces du diable. Nous avons la promesse de l’Évangile dans Matthieu, au chapitre 16.

Si nous avançons plus loin dans les Écritures, spécialement dans le beau passage de la lettre aux Éphésiens, nous voyons que cette Église est le chef-d’oeuvre de Jésus-Christ. Dans les Écritures, il est évident que l’Église est au sommet de la création de Dieu. Nous sommes capables d’apprécier la beauté du monde qui nous entoure, la diversité et la variété des paysages, ainsi que la beauté de l’être humain. Nous observons tout cela mais nous ne voyons, trop souvent, que le côté négatif de la créature. Nous savons que nous faisons partie de cette humanité nouvelle, née de la Résurrection.

Dans l’Épître aux Éphésiens, nous voyons que l’Église est au coeur même de ce que Dieu fait. Au chapitre premier, nous découvrons la révélation du mystère de la volonté de Dieu. Quelle est la volonté de Dieu pour le monde actuel ? Au verset 10, c’est l’administration de la plénitude des temps. Dieu dans sa bonté veut réunir toutes choses en Jésus-Christ. Vers la fin du chapitre premier, Christ est le chef suprême de l’Église qui est son corps.

Quand notre regard humain se porte sur le monde nous considérons plutôt ce qui présente un intérêt à nos yeux, les grands centres d’activités politiques, l’industrie, le commerce, etc.

Lorsque Dieu regarde le monde, son attention se porte sur les Églises et leur activité. Malgré leurs faiblesses, c’est par elles que Dieu accomplit son oeuvre.

J’étais en Afrique noire. C’est un continent sur lequel se déroule une sombre activité satanique. Cependant, les Églises grandissent d’une manière exceptionnelle depuis des années. Ce sont des Églises impures, où l’on a laissé s’introduire le péché. Quand j’ai vu ça, j’ai dit aux Africains : « Si vous étiez dans les lieux célestes et si vous aviez la possibilité d’entendre la conversation des anges, vous seriez surpris. Si la République de Centre Afrique est presque oubliée en ce monde, vous figurez en priorité dans la conversation des anges. »

Par le moyen de l’Église, Dieu manifeste sa sagesse infiniment multiple. L’Église que Dieu nous révèle est absolument remarquable dans le livre d’Éphésiens 3:9,10 : « Ce plan… (Dieu) l’a tenu caché… pour que les Autorités et les Puissances dans le monde céleste puissent connaître, par le moyen de l’Église, les aspects infiniment variés de sa sagesse. » (version Le Semeur)

Est-ce par les rois de la terre que Dieu manifeste sa sagesse ? Pas du tout, c’est par l’Église qu’ll a choisi de faire connaitre sa sagesse multiple. Si cela ne fait pas grandir votre foi, c’est parce que vous ne voyez pas les choses de la bonne façon. Il vous faut revenir à une vision claire de ce que vous êtes et de ce que vous faites dans le service de Dieu. C’est par l’Église, dont chaque Église locale est une expression, que Dieu veut manifester sa sagesse infiniment variée.

Et dans votre Église, est-ce que les gens voient cette sagesse multiple ?
Peut-être votre vision doit-elle être renouvelée de ce que Dieu fait dans le monde ? Chaque fois qu’une âme vient à Christ, c’est un échec pour le diable et pour ses anges. Chaque fois qu’il y a une réconciliation entre deux frères ennemis, chaque fois qu’il y a triomphe sur le péché chez un frère ou une soeur dans votre assemblée, c’est une manifestation de la sagesse infiniment variée de Dieu.

Dans le chapitre 5, du livre des Éphésiens, verset 27, nous lisons : « Dieu a ainsi voulu se présenter cette Église à lui-même, rayonnante de beauté, sans tache ni ride, ni aucun défaut, mais digne de Dieu et irréprochable. » (Bible du Semeur)

Je ne puis m’empêcher, quand je lis la fin de la Bible, Apocalypse 21, où il est question de la nouvelle Jérusalem descendant du Ciel, de voir l’Épouse de Jésus-Christ dans toute sa gloire.

L’Église est l’objet de l’affection de Jésus-Christ. Est-ce que nous sommes peinés quand l’Église est abîmée par le péché, les divisions entre frères?

Vous aimez profondément votre épouse. Si aujourd’hui quelqu’un violait votre femme, qu’est-ce que vous éprouveriez ? Quand on viole l’Épouse de Jésus-Christ par le péché, les incompréhensions, qu’est-ce que cela fait au Seigneur ? Lui qui voit l’Église, non seulement comme son chef-d’oeuvre, mais comme le centre de toute son affection.

Votre petite Église doit être une expression de la beauté de l’Église idéale.
Si nous avions une vision sainte de ce qui se passe, nous aurions la possibilité de surmonter n’importe quelle difficulté provenant du ministère.

Il y a quelques années, j’ai assisté à un entretien avec un jeune pasteur américain… Des amis m’entouraient, ils m’avaient demandé : « Est-ce que tu voudrais nous accompagner, nous voulons parler avec un jeune pasteur qui va quitter le ministère. Il est découragé. » Effectivement, il avait des raisons valables d’être découragé. Quand il a commencé à parler de son Église, c’était un vrai tableau de misère, et il lui était impossible de retenir d’abondantes larmes. Vous pouvez comprendre cet état de choses, car vous êtes au courant des souffrances incompréhensions auxquelles il se heurtait, en dépit de ses efforts.

Les deux pasteurs qui étaient avec moi, plus âgés et plus expérimentés que moi, ont écouté avec beaucoup de grâce et de compréhension les déchirements réels du jeune pasteur. Ils n’ont rien dit. Ils ont seulement écouté. Une écoute compatissante est déjà un remède en soi.

Peu à peu, j’ai deviné quelle était leur tactique. Doucement, ils ont commencé à renouveler la vision de ce jeune pasteur. Ils auraient pu discuter longuement de tous les problèmes de cette Église, et dire : « Ces gens sont terribles ! il faut les mettre à la porte ! » Progressivement, avec beaucoup de tact et d’amour, ils lui ont fait entrevoir la gloire du ministère, la gloire de l’Église, Corps et Épouse de Jésus-Christ, destinée à être la manifestation de toute la sagesse créatrice de Dieu. Peu à peu, on voyait le changement s’opérer dans le coeur de ce serviteur.

Quelques années plus tard, je participais à une conférence, ce pasteur s’est approché de moi et m’a dit : « Tu te souviens de cet entretien que nous avons eu dans le passé ? Depuis ce moment-là, mon ministère a complètement changé d’orientation. J’ai commencé à considérer, non pas la misère de mon Église, mais la beauté de l’Église de Jésus-Christ. »

Il est très important dans notre travail, de ne jamais perdre la vision de ce que Dieu fait. Très souvent, dans les Assemblées, il y a tant de luttes et si peu de résultats !

J’ai un fils qui est artiste. Il m’a dit un jour : « Papa, tu sais, un artiste n’est pas quelqu’un qui apprend seulement une technique. Évidemment, la technique est nécessaire, mais un artiste sait voir ce que les gens ne voient pas, il a une vue et une sensibilité des choses que beaucoup de gens ne possèdent pas. » Il n’a pas dit cela pour se vanter mais pour nous faire comprendre d’où lui venait son inspiration artistique. J’ai trouvé très belle, cette capacité de communiquer intimement aux autres, sa vision personnelle des choses.

Il semble que le ministère de pasteur ou d’évangéliste relève d’un talent artistique. Il doit constamment discerner les problèmes ou les situations que les brebis ne voient pas. En outre, par son amour, son savoir faire, sa fidélité, il doit pouvoir faire entrer les autres dans sa vision des choses, aboutissant à la gloire de Dieu.

J’ai connu un pasteur qui s’appelait Daniel Feryance, un homme qui était toujours enthousiaste pour le Seigneur et qui travaillait sans relâche pour Lui. Nous nous trouvions un jour dans son salon. Il avait travaillé dur et avec persévérance, à la création d’une Église en banlieue parisienne. Après une longue expérience dans le ministère, il pouvait dire : « Si vous arrivez à rassembler quelques personnes qui se tournent vers Dieu et qui le louent, on ne peut pas monter plus haut que ça dans la vie, ici. C’est le sommet. »

Je me souviens d’un ami, directeur de la mission en Afrique du Nord. Il m’a dit un jour : « Tu sais, c’était dur, là-bas, nous avons beaucoup travaillé et nous n’avons vu presque aucun résultat. » Quelqu’un lui a dit : « Alors, pourquoi y consacrer ta vie, s’il n’y a pas de résultat ? » Mon ami a répondu : « Il n’y a rien à changer, c’est le plan de Dieu pour moi. Il vaut mieux échouer en faisant ce que Dieu veut, que de réussir brillamment en dehors de sa volonté. Même si nous échouons, l’essentiel est d’être à l’endroit où Dieu nous veut. Alors l’Église devient le centre de l’action de Dieu et l’objet de son affection. Pourquoi voudrions-nous être ailleurs ? »

On sait que l’investissement de nos vies est l’unique placement valable pour l’éternité.

Lors de l’enlèvement de l’Église, les seuls « ingrédients qui seront enlevés, ce sont les personnes. Ce ne sont ni nos maisons, ni nos organisations, ni nos ordinateurs, ni les dossiers, ni les statuts de nos Églises. Ce sont les gens qui vont être enlevés et tout ce que nous aurons investi pour que les âmes soient sauvées : c’est cela la gloire de l’Église !

Il y a des années, nous nous retrouvions périodiquement, avec des jeunes, à Chambéry, à la montagne. Pendant l’une de ces sorties, nous escaladions un versant, ce n’était pas plus haut que 1000 m d’altitude. Nous avons aperçu un berger, j’ai propose aux jeunes d’aller discuter avec lui. Arrivés près de ce berger, j’ai dit : « Bonjour, Monsieur. Il m’a répondu : « How do you do ? » J’ai eu l’impression que c’était un berger original. A cause de mon accent, il avait devine que j’étais Anglais ou Américain. Nous avons discuté et, effectivement, j’ai constaté que c’était un homme assez curieux. Il était artiste sculpteur. Il raconta : « Je passe ici six mois par an. J’observe tout ce qui m’entoure, les nuages, les arbres, les animaux, les rochers, etc. Pendant ces six mois, je ne fais qu’observer. Et tout ce que je regarde s’imprime dans ma tête et dans mon souvenir. Ensuite, je descends vers mon atelier, et je passe six mois à créer des choses. »

J’ai trouvé cela assez extraordinaire. Voilà un artiste qui passe la moitié de sa vie à observer et l’autre moitié à créer. Nous, en tant qu’artistes de l’Église de Jésus-Christ, nous ne passons pas beaucoup de temps à contempler la beauté de ce que Dieu fait par le moyen de l’Église.

Si nous osions nous placer du côté de Dieu, nous découvririons des choses absolument glorieuses…

Pour terminer, je vais vous relire un passage d’Éphésiens : « C’est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints, je ne cesse de rendre grâce pour vous, je fais mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de Notre Seigneur-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre coeur. »

Et que le seigneur nous donne à tous, une vision claire de la gloire de son Église.

Tom JULIEN
Ancien Missionnaire de la Mission Évangélique des Frères du Château de Saint-Albain (71),
Direc
teur International de la Mission

Notes écrites par Andrée Dufour