Nom :

Le terme adventiste vient du latin adventor, celui qui vient, ou adventus, arrivée. Née à cause d’un regain d’intérêt pour les prophéties bibliques, cette Église veut fixer les regards sur l’arrivée, le retour en gloire du Christ. Elle veut attendre Celui qui arrive, le Christ.

Elle remonte au XIXe siècle où nait un vaste renouveau d’intérêt en faveur des paroles bibliques qui affirment le retour du Seigneur, retour assez méconnu dans le christianisme depuis l’âge apostolique.

Elle a cru nécessaire d’ajouter une précision du septième jour pour expliquer une de ses particularités, la sanctification du samedi

Origine :

Les profonds bouleversements économiques et sociaux, le libéralisme des principales Églises des États-Unis, au XIXe siècle, sont les causes d’un intérêt pour les prophéties bibliques chez plusieurs croyants. Une personnalité importante et touchante de ce renouveau prophétique est William Miller.

Né le 15 février 1782 à Pittsfield, Massachusetts, William Miller se distingue dès son enfance par une grande ardeur à l’étude.  À 21 ans, le 29 juin 1803, il épouse une jeune fille du village voisin, Lucy Smith, et se fixe à Poultney, petite ville de l’État du Vermont. En décembre 1812, il perd à quelques jours d’intervalle son père et sa soeur.

Durant son service militaire, comme capitaine d’infanterie, il frôle la mort de près, en septembre 1814, à la bataille de Plattsburg. Après l’armée, en 1815, il construit une maison à Low Hampton, dans l’État de New-York, où il s’établit comme fermier. C’est là, après tous les événements des années passées, que Miller, dans le calme de la vie champêtre, médite beaucoup sur la faiblesse de la nature humaine et l’insatisfaction profonde de son âme.

Il se convertit en 1816 en lisant Esaïe 53.

À partir de cette décision importante, Miller devient un membre fidèle de l’église baptiste, dans laquelle il a été élevé, un membre qui n’a pas honte de proclamer publiquement sa foi. À partir du 15 septembre 1815, il prêche occasionnellement à l’église baptiste de Low Hampton.
Il étudie la Bible avec beaucoup de zèle, se penchant particulièrement sur les prophéties de Daniel et de l’Apocalypse concernant le retour du Christ. En 1818, après deux années de méditation, il arrive à la conviction que le Seigneur reviendra en 1843, sinon en 1844. Se basant sur Dan. 8:5 à 14 ; 9:24 à 27 et 12:13, Miller fait tout simplement les calculs suivants : – 457 +2300 = 1843 ou encore 1335 + 508 = 1843. Il attend treize ans ans avant de publier cette nouvelle, treize ans durant lesquels, malgré ses fonctions de juge de paix, il approfondit sa conviction : Jésus revient le mardi 22 octobre 1844 pour mettre fin à l’histoire humaine et établir le royaume de Dieu.

Ce n’est que le 13 août 1831 que William Miller se décide à divulguer les résultats de ses recherches. Devant remplacer le pasteur de Dresden, à 30 kilomètres de chez lui, il annonce au cours du culte le message bouleversant du retour proche du Seigneur. Son message est si sincère et persuasif qu’il est sollicité à revenir prêcher de temps en temps.

Le 14 août de la même année, Miller donne sa première conférence, à Dresden, sur le retour du Christ. Au printemps de 1833, l’église baptiste de Low Hampton, où Miller réside toujours, est sans pasteur. Il accepte ce ministère. C’est un prédicateur exceptionnel.

 Il voyage beaucoup, donne des milliers de conférences, écrit livres et articles de journaux pour remettre en honneur la foi à la seconde venue en gloire de Jésus-Christ. Bientôt, il voit se former autour de lui, et contre sa volonté, un cercle de disciples, les millérites, dont le plus connu est Samuel S.Snow (1806-1870). En aucun cas, Miller ne veut créer une nouvelle dénomination religieuse. Sa seule ambition est de remettre en honneur, dans l’ensemble de la chrétienté, la foi en la seconde venue en gloire de Jésus-Christ.

Un premier camp-meeting est organisé le 28 juin 1842 à East Kingston. Un grand nombre de sympathisants de Miller sont exclus de leur église d’origine parce qu’ils lisent son livre publié en 1836, Evidences tirées de l’Écriture Sainte au sujet de la venue du Christ en 1844, parce qu’ils s’abonnent à son journal Signes des Temps , sorti de presse le 28 février 1840, parce qu’ils participent, le 13 octobre de la même année, à Boston, au rassemblement de tous ceux qui croient au retour du Christ.

Le 22 octobre 1844 passe sans que se réalisent les espoirs de Miller et de ses amis. La déception est grande ! Les millérites n’ont pas honte de s’humilier et d’avouer leur erreur. Leur mouvement disparaît pratiquement et presque tous les 3500 disciples se dispersent.

Éclairé d’une manière que les adventistes estiment providentielle, un millérite, Hiram Edson (1806-1882), en vient à comprendre, par une vision du 23 octobre 1844, que l’événement prévu pour la veille n’est pas le retour du Christ, mais l’entrée de celui-ci dans la phase terminale de son ministère sacerdotal que la Bible appelle la purification du sanctuaire céleste (Dan. 8:14 : Heb. 8:1 à 2 ; et 9:23). C’est une nouvelle étape de la mission de salut pour l’humanité, la dernière phase du ministère du Christ, c’est-à-dire l’enquête pour savoir qui bénéficie de sa grâce.

Cette optique nouvelle marque en fait le point de départ de l’Eglise adventiste en tant que mouvement particulier. William Miller, même après 1844, continue à prêcher le retour du Christ avec zèle et persévérance. En 1845, il est exclu de son église baptiste, avec d’autres amis, exclus de leur église respective. Tous ces exclus sont estimés à 50000 personnes. Le 29 avril de la même année, il convoque une ultime rencontre à Albany pour annoncer la dissolution définitive du mouvement millérite.

En 1848, sa santé commence à baisser, il est presque aveugle. Il meurt le 20 décembre 1849… Mais l’espoir renaît. Déjà en décembre 1844, un petit groupe de millérites se réunit chez Elisabeth Haines à Portland, groupe dont fait partie la future Hélène White.

Par la suite, c’est cette femme, Hélène Gould Harmon, qui jouera un rôle important dans le développement de l’adventisme du septième jour , elle sera l’âme de ce nouveau mouvement. Son ministère s’étend sur plus de cinquante ans.

Née à Gorham le 26 novembre 1827, dans une famille méthodiste de huit enfants, Hélène et sa jumelle Elisabeth en sont les derniers. À l’âge de neuf ans, elle est assommée par une pierre, elle est inconsciente pendant trois semaines, sa santé reste fragile. Hélène est nerveuse, souvent prise de vertiges. D’instruction modeste, elle ne fréquente l’école primaire que deux années complètes.

Hélène se convertit en mars 1840 au cours d’un camp, elle est baptisée, elle assiste à des conférences de Miller et quitte son église méthodiste en 1843. Le 30 août 1846, elle épouse le prédicateur adventiste James White : Hélène Gould Harmon devient Hélène White. Elle est gratifiée de nombreuses visions et révélations (2000 ?), la première date du 1er décembre 1844. Une autre vision, le 7 avril 1847, l’invite à revenir à l’observation du samedi comme jour du Seigneur. Elle écrit 71 livres, 4500 articles, plus de mille lettres, totalisant 45000 pages. Ses principaux ouvrages sont Patriarches et Prophètes, Jésus-Christ, La Tragédie des siècles, Éducation, Paraboles de notre Seigneur Jésus-Christ, Conquérants pacifiques, Rayons de santé, Vers Jésus, Les Témoignages pour l’Église, Le ministère évangélique

En 1855, James et Hélène White font construire une maison à Battle Creek, le premier siège de l’Église adventiste. C’est à la Conférence Générale de Battle Creek, le 21 mai 1863, que 125 églises locales, totalisant 3500 membres, organisent officiellement l’Église adventiste du septième jour.

James White décède le 6 août 1881, mais Hélène poursuit sa mission. Elle conseille les églises européennes de 1885 à 1887, elle visite sept pays, dont la France. Finalement, elle meurt le 16 juillet 1915 à Saint Helena, en Californie. Il semble plus juste de considérer Hélène White comme la fondatrice de l’Eglise adventiste du septième jour plutôt que Miller, car sa doctrine est beaucoup plus écoutée que celle de Miller.

L’Église se développe rapidement aux États-Unis, puis ailleurs. C’est John Andrews (1829-1883) qui arrive le 15 septembre 1874 comme premier missionnaire adventiste en Europe.
La dernière demeure d’Hélène White, construite par R. Pratt, à Elmshaven, près de Saint Helena, vient d’être classée monument historique, le 3 mars 1995. En 1900, la fondatrice de l’adventisme, âgée de 72 ans, en rentrant d’Australie avec sa fille, fait l’acquisition de cette propriété. Achetée par l’Église adventiste en 1956, elle est ouverte au public depuis 1981.

Doctrine :

L’Église adventiste du septième jour professe vingt-sept vérités fondamentales, susceptibles d’être révisées lors d’une session de la Conférence Générale, « Ce que croient les Adventistes, 27 vérités bibliques fondamentales » (Édition Vie et Santé, 1990)

1. Les Saintes Écritures :
Les Saintes Écritures – l’Ancien et le Nouveau Testament – sont la Parole de Dieu écrite, communiquée grâce à l’inspiration divine par l’intermédiaire de saints hommes de Dieu qui ont parlé et écrit sous l’impulsion du Saint-Esprit. Dans cette Parole, Dieu a confié à l’homme la connaissance nécessaire au salut. Les Saintes Écritures constituent la révélation infaillible de sa volonté. Elles sont la norme du caractère, le critère de l’expérience, le fondement souverain des doctrines et le récit digne de confiance des interventions de Dieu dans l’histoire.

2. La Trinité :
Il y a un seul Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, unité de trois personnes coéternelles. Dieu est immortel, omnipotent, omniscient, souverain et toujours présent. Il est infini et dépasse la compréhension humaine : cependant, il peut être connu grâce à la révélation qu’il donne de lui-même. Il est pour toujours digne d’être invoqué, adoré et servi par toute la création.

3. Le Père :
Dieu, le Père éternel, est le Créateur, la Source, le Soutien et le Souverain de toute la création. Il est juste et saint, miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité. Les vertus et les facultés manifestées par le Fils et le Saint-Esprit sont aussi révélatrices du Père.

4. Le Fils :
Dieu, le Fils éternel, s’est incarné en Jésus-Christ. Par lui, tout a été créé, par lui, le caractère de Dieu est révélé, le salut de l’humanité est accompli et le monde est jugé. Éternellement et véritablement Dieu, il est aussi devenu véritablement homme, Jésus le Christ. Il a été conçu du Saint-Esprit et il est né de la vierge Marie. Il a vécu et a été soumis à la tentation en tant qu’homme, mais il a donné l’exemple parfait de la justice et de l’amour de Dieu. Ses miracles ont mis en évidence la puissance de Dieu et l’ont confirmé comme le Messie promis. Il a souffert et il est mort de son plein gré sur la croix pour nos péchés et à notre place, il est ressuscité des morts et il est monté exercer un ministère en notre faveur dans le sanctuaire céleste. Il reviendra en gloire pour délivrer définitivement son peuple et rétablir toutes choses.

5. Le Saint-Esprit :
Dieu, l’Esprit éternel, a pris avec le Père et le Fils, une part active à la création, à l’incarnation et à la rédemption. Il a inspiré les écrivains de la Bible. Il a rempli de puissance la vie du Christ. Il attire et persuade les êtres humains, ceux qui répondent favorablement, il les régénère et les transforme à l’image de Dieu. Envoyé par le Père et le Fils pour être toujours avec ses enfants, il dispense ses dons spirituels à l’Église, lui donne la puissance nécessaire pour rendre témoignage au Christ, et, en harmonie avec les Écritures la conduit dans toute la vérité.

6. La création : Dieu a créé toutes choses et nous a révélé dans les Écritures le compte-rendu authentique de son activité créatrice. En six jours, le Seigneur a fait les cieux et la terre et tout ce qui vit sur la terre, et il s’est reposé le septième jour de cette première semaine. Il a, par là même, institué le sabbat comme mémorial perpétuel d’une oeuvre créatrice achevée. Le premier couple, homme et femme fut créé à l’image de Dieu comme le couronnement de la création, il reçut le pouvoir de dominer le monde et fut chargé d’en prendre soin. Dès son achèvement, le monde était très bon et proclamait la gloire de Dieu.

7. La nature de l’homme :
L’homme et la femme furent créés à l’image de Dieu et dotés d’une individualité, du pouvoir et de la liberté de penser et d’agir. Bien que créé libre, chacun d’eux, constitué d’une unité indivisible, corps, âme et esprit, était dépendant de Dieu pour la vie, la respiration et toutes choses. Quand nos premiers parents désobéirent à Dieu, ils refusèrent de dépendre de lui et furent déchus de la position élevée qu’ils occupaient vis-à-vis de Dieu. L’image divine fut altérée en eux et ils devinrent mortels. Leurs descendants participent à cette nature déchue et en supportent les conséquences. Ils naissent avec des faiblesses et des tendances au mal. Mais Dieu – en Christ -a réconcilié le monde avec lui-même, et, par son Esprit, il rétablit chez les mortels repentants l’image de Celui qui les a faits. Créés pour la gloire de Dieu, ils sont appelés à l’aimer, à s’aimer les uns les autres et à prendre soin de leur environnement.

8. Le grand conflit :
L’humanité tout entière est actuellement impliquée dans un vaste conflit entre le Christ et Satan, concernant le caractère de Dieu, sa loi et sa souveraineté sur l’univers. Ce conflit éclata dans le ciel lorsqu’un être créé, doté de la liberté de choisir, devint, par une exaltation de sa personne, Satan, l’ennemi de Dieu, et entraîna dans la révolte une partie des anges. Il introduisit un esprit de rébellion dans ce monde lorsqu’il incita Adam et Eve à pécher. Ce péché humain eut pour conséquence l’altération de l’image de Dieu dans l’humanité, la perturbation du monde créé et sa destruction lors du déluge universel. Au regard de toute la création, ce monde est devenu le théâtre du conflit universel dont, en fin de compte, le Dieu d’amour sortira réhabilité. Afin de prêter main-forte à son peuple dans ce conflit, le Christ envoie le Saint-Esprit et les anges fidèles pour le guider, le protéger et le soutenir sur le chemin du salut.

9. Vie, mort et résurrection du Christ :
La vie du Christ, parfaitement soumise à la volonté divine, ses souffrances, sa mort et sa résurrection sont les moyens nécessaires auxquels Dieu a pourvu pour libérer l’homme du péché, en sorte que tous ceux qui, par la foi, acceptent ce rachat obtiennent la vie éternelle. Dès lors, la création tout entière peut mieux comprendre l’amour saint et infini du Créateur. Cette réconciliation parfaite prouve la justice de la loi de Dieu et la noblesse de son caractère, en effet, elle condamne notre péché tout en pourvoyant à notre pardon. La mort du Christ a une valeur substitutive et rédemptrice ; elle est propre à réconcilier et à transformer. Sa résurrection proclame le triomphe de Dieu sur les forces du mal, et, pour ceux qui acceptent la réconciliation, elle atteste leur victoire finale sur le péché et la mort, elle démontre la seigneurie de Jésus-Christ, devant qui tout genou ploiera dans les cieux et sur la terre.

10. L’Expérience du salut :
Le Christ, qui n’a pas connu le péché, Dieu, dans son amour et sa miséricorde, l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. Sous l’influence du Saint-Esprit, nous prenons conscience de notre besoin, nous reconnaissons notre condition de pécheurs, nous nous repentons de nos transgressions et nous exprimons notre foi en Jésus, comme Seigneur et Sauveur, Substitut et Exemple. Cette foi par laquelle nous recevons le salut provient du pouvoir divin de la Parole, c’est un don de la grâce de Dieu. Par le Christ, nous sommes justifiés, adoptés comme fils et filles, et délivrés de la férule du péché. Par l’Esprit, nous naissons de nouveau et sommes sanctifiés, l’Esprit régénère nos esprits, grave la loi d’amour dans nos coeurs, et nous recevons la puissance nécessaire pour vivre une vie sainte. En demeurant en lui, nous devenons participants de la nature divine, nous avons l’assurance du salut, maintenant et au jour du jugement.

11. L’Église :
L’Église est la communauté des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur. A l’instar du peuple de Dieu de l’ancienne alliance, nous sommes appelés à sortir du monde, nous nous assemblons pour adorer, pour fraterniser, pour nous instruire dans la Parole de Dieu, célébrer la sainte cène, venir en aide à nos semblables et proclamer l’Evangile au monde entier. L’autorité de l’Église émane du Christ, qui est la Parole incarnée, et de la Bible, qui est la Parole écrite. L’Église est la famille de Dieu, adoptés par le Seigneur comme ses enfants, ses membres vivent selon les statuts de la nouvelle alliance. L’Église est le corps du Christ, une communauté de foi dont il est lui-même la tête. L’Église est l’épouse pour laquelle le Christ est mort afin de la sanctifier et de la purifier. A son retour triomphal, il la fera paraître devant lui comme une Église glorieuse, fidèle à travers les âges, rachetée par son sang, sans tache, ni ride, mais sainte et irrépréhensible.

12. L’Église finale et sa mission :
L’Église universelle englobe tous ceux qui croient vraiment en Christ. Mais, dans les derniers jours, en un temps d’apostasie généralisée, un reste a été suscité pour garder les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Ce « reste » proclame que l’heure du jugement est venue, prêche le salut par le Christ et annonce la proximité de sa seconde venue. Cette proclamation est symbolisée par les trois anges d’Apocalypse 14; elle coïncide avec l’oeuvre du jugement dans le ciel et se traduit par une oeuvre de repentance et de réforme sur la terre. Tout croyant est appelé à participer personnellement à ce témoignage de portée mondiale.

13. L’unité dans le corps du Christ :
L’Église est un corps composé de nombreux membres, issus de toute nation, de toute ethnie, de toute langue et de tout peuple. En Christ, nous sommes une nouvelle création, les distinctions de race, de culture, d’instruction, de nationalité, les différences de niveau social ou de sexe ne doivent pas être une cause de division parmi nous. Nous sommes tous égaux en Christ qui, par son Esprit, nous a réunis dans une même communion avec lui et entre nous, aussi devons-nous servir et être servis sans parti pris ni arrière-pensée. Grâce à la révélation de Jésus-Christ dans les Écritures, nous partageons la même foi et la même espérance en vue de rendre un témoignage unanime devant tous les hommes. Cette unité trouve sa source dans l’unité du Dieu trinitaire qui nous a adoptés comme ses enfants.

14. Le baptême :
Par le baptême, nous confessons notre foi en la mort et la résurrection de Jésus-Christ, et nous témoignons de notre mort au péché et de notre décision de mener une vie nouvelle. Ainsi, reconnaissant le Christ comme Seigneur et Sauveur, nous devenons son peuple et sommes reçus comme membres par son Église. Le baptême est un symbole de notre union avec le Christ, du pardon de nos péchés et de la réception du Saint-Esprit. Il se célèbre par une immersion dans l’eau et implique une profession de foi en Jésus et des preuves de repentance. Il est précédé par une instruction fondée sur l’Écriture sainte et par une acceptation des enseignements qu’elle contient.

15. La sainte cène :
La sainte cène est la participation aux emblèmes du corps et du sang de Jésus, elle exprime notre foi en lui, notre Seigneur et Sauveur. Lors de cette expérience de communion, le Christ est présent pour rencontrer son peuple et le fortifier. En y prenant part joyeusement, nous annonçons la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. La préparation au service de communion implique examen de conscience, repentance et confession. Le Maître a prescrit l’ablution des pieds pour symboliser une purification renouvelée, exprimer une disposition au service mutuel dans une humilité semblable à celle du Christ, et unir nos coeurs dans l’amour. Le service de communion est ouvert à tous les chrétiens.

16. Dons spirituels et ministères :
À toutes les époques, Dieu pourvoit tous les membres de son Église de dons spirituels que chacun d’eux doit employer afin d’exercer un service d’amour pour le bien commun de l’Église et de l’humanité. Accordés par l’intermédiaire du Saint-Esprit, qui les distribue à chacun en particulier comme il veut, les dons mettent à la disposition de l’Église toutes les compétences et les ministères nécessaires à l’accomplissement de sa mission divine. D’après les Écritures, ces dons peuvent s’exercer dans le domaine de la foi, de la guérison, de la prophétie, de la prédication, de l’enseignement, de l’administration, de la réconciliation, de la compassion, et du service d’amour désintéressé pour le soutien et l’encouragement d’autrui. Certains sont appelés par Dieu et qualifiés par le Saint-Esprit pour remplir des fonctions reconnues par l’Église : pastorat, évangélisation, apostolat et enseignement, ministères particulièrement nécessaires pour former les membres en vue du service, pour développer la maturité spirituelle de l’Église et maintenir l’unité de la foi et de la connaissance de Dieu. Lorsque les membres emploient ces dons spirituels comme de fidèles économes des divers bienfaits de Dieu, l’Église est préservée de l’influence délétère des fausses doctrines , elle se développe conformé. ment à la volonté divine et s’édifie dans la foi et dans l’amour.

17. Le don de prophétie :
La prophétie fait partie des dons du Saint-Esprit. Ce don est l’une des marques distinctives de l’Église du reste et s’est manifesté dans le ministère d’Hélène White. Les écrits de cette messagère du Seigneur sont une source constante de vérité qui fait autorité et procure à l’Église encouragements, directives, instructions et répréhension. Ils stipulent que la Bible est le critère auquel il convient de soumettre tout enseignement et toute expérience.

18. La loi de Dieu :
Les grands principes de la loi de Dieu sont contenus dans les dix commandements et manifestés dans la vie du Christ. Ils expriment l’amour, la volonté et les desseins de Dieu concernant la conduite et les relations humaines et sont impératifs pour tous les hommes de tous les temps. Ces préceptes constituent le fondement de l’alliance conclue par Dieu avec son peuple et la norme de son jugement. Agissant par le Saint-Esprit, la loi démasque le péché et fait éprouver le besoin d’un Sauveur. Le salut procède entièrement de la grâce et non des oeuvres, mais ses fruits se traduisent par l’obéissance aux commandements de Dieu. Celle-ci favorise le développement d’une personnalité chrétienne et produit un sentiment de bien-être. C’est une manifestation de notre amour pour le Seigneur et de notre intérêt pour nos semblables. L’obéissance qui vient de la foi révèle la puissance du Christ, qui transforme les vies et renforce ainsi le témoignage du chrétien.

19. Le sabbat :
Au terme des six jours de la création, l’Auteur de tout bien s’est reposé le septième jour et a institué le sabbat comme mémorial de la création pour toute l’humanité. Le quatrième commandement de la loi divine et immuable requiert l’observation de ce septième jour de la semaine comme jour de repos, de culte et de service, en harmonie avec les enseignements et l’exemple de Jésus, le Seigneur du sabbat. Le sabbat est un jour de communion joyeuse avec Dieu et entre nous. Il est un symbole de notre rédemption en Christ, un signe de notre sanctification, un témoignage de notre fidélité et un avant-goût de notre vie future dans le royaume de Dieu. Le sabbat est le signe permanent de l’alliance éternelle de Dieu avec son peuple. L’observation joyeuse de ce temps sacré d’un soir à l’autre, d’un coucher de soleil à l’autre, est une célébration des oeuvres créatrice et rédemptrice de Dieu.

20. Économat chrétien :
Nous sommes les économes de Dieu, le Seigneur nous ayant confié du temps, des occasions, des aptitudes, des possessions, les biens de la terre et les ressources du sol. Nous sommes responsables devant lui de leur bon usage. Nous reconnaissons ses droits de propriété en le servant fidèlement, ainsi que nos semblables, en lui rendant les dimes et en lui apportant des offrandes, pour la proclamation de l’Évangile, le soutien et le développement de son Église. L’économat chrétien est un privilège que Dieu nous accorde afin de nous faire grandir dans l’amour et de nous aider à vaincre l’égoïsme et la convoitise. Le bon économe se réjouit des bénédictions dont jouissent ses semblables comme fruit de sa fidèle gestion.

21. Éthique chrétienne :
Nous sommes appelés à être un peuple saint dont les pensées, les sentiments et le comportement sont en harmonie avec les principes du ciel. Pour permettre à l’Esprit de reproduire en nous le caractère de notre Seigneur, nous ne suivons, à l’exemple du Christ, que des lignes d’action propres à favoriser la pureté, la santé et la joie dans nos vies. Ainsi, nos loisirs doivent satisfaire aux normes les plus élevées du goût et de la beauté chrétienne. Tout en tenant compte des différences culturelles, nous porterons des vêtements sobres, simples et de bon goût, adaptés à ceux dont la vraie beauté ne réside pas dans les ornements extérieurs, mais dans le charme impérissable d’un esprit doux et paisible. Par ailleurs, notre corps étant le temple du Saint-Esprit, nous devons en prendre soin intelligemment. En plus d’un exercice physique et d’un repos adéquats, nous devons adopter le régime alimentaire le plus sain possible et nous abstenir des aliments malsains mentionnés comme tels dans les Écritures. Les boissons alcoolisées, le tabac et l’usage des drogues et des narcotiques étant préjudiciables à notre corps, nous devons également nous en abstenir. En revanche, nous userons de tout ce qui est de nature à soumettre nos corps et nos pensées à l’autorité du Christ, qui désire nous voir en bonne santé, heureux et épanouis.

22. Le mariage et la famille :
Le mariage a été institué par Dieu en Eden. Jésus a déclaré qu’il s’agit d’une union à vie entre un homme et une femme, union caractérisée par un climat d’amour. Aux yeux du chrétien, les voeux du mariage l’engagent aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis de son conjoint, et ne devraient être échangés qu’entre des personnes qui partagent la même foi. L’amour, l’estime, la responsabilité et le respect mutuels constituent la trame des liens conjugaux qui ont à refléter l’amour, la sainteté, l’intimité et la permanence des liens unissant le Christ et son Église. Concernant le divorce, Jésus a enseigné que la personne qui – sauf pour impudicité – se sépare de son conjoint et en épouse une autre commet un adultère. Bien que certaines relations familiales puissent ne pas atteindre l’idéal, les époux qui se dévouent l’un à l’autre en Christ peuvent néanmoins réaliser leur unité d’amour grâce à la direction du Saint-Esprit et au ministère de l’Église. Dieu bénit la famille et désire que ses membres se prêtent mutuellement assistance en vue d’atteindre une pleine maturité. Les parents doivent élever leurs enfants de manière qu’ils aiment le Seigneur et lui obéissent. Par la parole et par l’exemple, ils leur enseigneront que le Christ est un Maître aimant, bienveillant et attentif à nos besoins, qui souhaite les voir devenir membres de son corps et appartenir à la famille de Dieu. Le resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message évangélique

23. Le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste :
Il y a dans le ciel un sanctuaire, le véritable tabernacle, dressé par le Seigneur et non par un homme. Dans ce sanctuaire, le Christ accomplit un ministère en notre faveur, mettant ainsi à la disposition des croyants les bienfaits découlant de son sacrifice rédempteur offert une fois pour toutes sur la croix. Lors de son ascension, il fut intronisé comme souverain sacrificateur et commença son ministère d’intercession. En 1844, au terme de la période prophétique des 2300 jours, il entra dans la seconde et dernière phase de son ministère de réconciliation. Celle-ci consiste en une instruction du jugement, qui prépare l’élimination définitive du péché ; cette oeuvre était symbolisée par la purification de l’ancien sanctuaire hébreu le jour des expiations. Au cours de cette cérémonie symbolique, le sanctuaire était purifié avec le sang d’animaux sacrifiés, tandis que les réalités célestes sont purifiées par le sacrifice parfait du sang de Jésus. L’instruction du jugement révèle aux intelligences célestes quels sont parmi les morts ceux qui dorment en Christ, et qui par conséquent sont jugés dignes en lui de participer à la première résurrection. Cette instruction du jugement fait aussi apparaître ceux qui, parmi les vivants, demeurent en Christ, gardant les commandements de Dieu et la foi en Jésus, prêts par là même et en lui, à être transmués et introduits dans son royaume éternel. Ce jugement réhabilite la justice de Dieu en sauvant ceux qui croient en Jésus. Il proclame que ceux qui sont restés fidèles recevront le royaume. L’achèvement de ce ministère du Christ marquera l’expiration du temps de grâce pour l’humanité, avant sa seconde venue.

24. Le retour du Christ :
La seconde venue du Christ est la bienheureuse espérance de l’Église, le point culminant de l’Évangile. L’avènement du Sauveur sera littéral, personnel, visible et de portée mondiale. Lors de son retour, les justes morts ressusciteront ; avec les justes vivants, ils seront glorifiés et enlevés au ciel, tandis que les réprouvés mourront. L’accomplissement presque complet de la plupart des prophéties et les conditions actuelles qui règnent dans le monde indiquent que la venue du Christ est imminente. Le jour et l’heure de cet événement n’ont pas été révélés, c’est pourquoi nous sommes exhortés à nous tenir prêts à tout moment,

25. La mort et la résurrection :
Le salaire du péché, c’est la mort. Mais Dieu, qui seul est immortel, accordera la vie éternelle à ses rachetés. En attendant, la mort est un état d’inconscience pour tous. Quand le Christ – qui est notre vie – paraîtra, les justes ressuscités et les justes encore vivants lors de sa venue seront glorifiés et enlevés pour rencontrer leur Seigneur. La deuxième résurrection, celle des réprouvés, aura lieu mille ans plus tard.

26. Les mille ans et la fin du péché :
Le millénium est le règne du Christ avec ses élus, dans le ciel, règne qui durera mille ans. Il se situe entre la première et la deuxième résurrection. Pendant cette période, les réprouvés morts seront jugés. La terre sera totalement déserte , elle ne comptera pas un seul être humain vivant, mais sera occupée par Satan et ses anges. Lorsque les mille ans seront écoulés, le Christ, accompagné de ses élus, descendra du ciel sur la terre avec la sainte cité. Les réprouvés morts seront alors ressuscités, et, avec Satan et ses anges, ils investiront la cité ; mais un feu venant de Dieu les consumera et purifiera la terre. Ainsi, l’univers sera libéré à jamais du péché et des pécheurs.

27. La nouvelle terre :
Sur la nouvelle terre où la justice habitera, Dieu offrira aux rachetés une résidence définitive et un cadre de vie idéal pour une existence éternelle faite d’amour, de joie et de progrès en sa présence. Car Dieu habitera avec son peuple, et les souffrances et la mort auront disparu. La grande tragédie sera terminée et le péché ne sera plus. Tout ce qui existe dans le monde animé ou le monde inanimé proclamera que Dieu est amour, et il régnera pour toujours. Amen.

Si beaucoup de ces vérités sont en accord parfait avec l’enseignement biblique, d’autres au contraire sont en opposition avec les saintes Écritures. En plus, à l’intérieur de l’Église adventiste du septième jour, des tensions se manifestent de nos jours, notamment sur les points particuliers que voici :

a) Le sabbat : Le quatrième commandement exige l’observation du samedi comme jour de repos. Récemment les adventistes viennent de distribuer la brochure, Ceci va vous surprendre, dans laquelle ceux qui observent le dimanche sont accusés d’avoir falsifié la loi de Dieu. Il est précisé que l’observation du samedi est une question de vie ou de mort, sa non-observation est un péché. Toujours d’après cette brochure, deux catégories d’hommes doivent affronter le jour final : ceux qui sont marqués du sceau de Dieu, le samedi, et ceux qui auront la marque de la bête, le dimanche.

b) La mort : La mort est une parenthèse vécue dans un état d’inconscience, comme un sommeil. Le corps et l’âme sont détruits. Tous demeurent dans leur tombeau jusqu’au réveil. Ce réveil, c’est la résurrection.
Satan et les impénitents sont finalement détruits par le feu. Les méchants jugés retournent au néant, ils n’existent plus. Les justes vivent dans l’éternité après leur résurrection. Il n’y a ni punition des méchants, ni châtiment éternel.

c) La purification du sanctuaire : La date de 1844 marque l’ouverture d’un événement céleste le Christ est entré dans le lieu très saint du ciel pour y inaugurer une oeuvre de jugement, la seconde et dernière phase de son ministère, pour l’élimination définitive du péché.

d) La seule véritable Église fidèle : Seule l’Église adventiste du septième jour prêche encore aujourd’hui le triple message d’Apocalypse 14. Elle est l’Église du reste fidèle, elle rassemble le peuple préparé pour recevoir le Christ, elle seule observe les commandements de Dieu.

e) Les révélations d’Hélène White : Pour les uns, Hélène White est la messagère de Dieu à la dernière Église, ses messages sont les instructions que Dieu destine à ses enfants. Les révélations d’Hélène White sont d’inspiration divine, elles sont le véhicule privilégié des messages de Dieu. En tant que messagère de Dieu, ses écrits font autorité comme source continue de vérité. Si ses messages ne sont pas écoutés, le Saint-Esprit se trouve privé. Grâce à Hélène White, nous comprenons la Bible.

Pour les autres, Hélène White est un simple commentateur de la Bible. Dans une Déclaration du 14 juin 1982, ils affirment :

– Nous croyons que l’Écriture est la Parole de Dieu divinement révélée et qu’elle est inspirée par le Saint-Esprit.

– Nous croyons que le canon de l’Écriture se compose uniquement des soixante-six livres de l’Ancien et du Nouveau Testament.

– Nous croyons que l’Écriture est le fondement de la foi et l’autorité ultime dans tout ce qui touche à la doctrine et à la vie pratique.

– Nous croyons que l’Écriture est la Parole de Dieu exprimée dans le langage humain.

– Nous croyons que, d’après l’enseignement de l’Écriture, le don de prophétie se manifestera clairement dans l’Église chrétienne après l’époque du Nouveau Testament.

– Nous croyons que le ministère et les écrits d’Hélène White sont une manifestation du don de prophétie.

– Nous ne croyons pas que les écrits d’Hélène White servent le même dessein que l’Écriture, qui est le seul fondement de la foi chrétienne et l’autorité décisive en cette matière.

– Nous ne croyons pas que les écrits d’Hélène White constituent une adjonction au canon des saintes Écritures.

– Nous ne croyons pas que les écrits d’Hélène White puissent être utilisés comme base de la doctrine.

– Nous ne croyons pas que l’étude des écrits d’Hélène White doit remplacer celle de l’Écriture.

– Nous ne croyons pas que la Bible se comprend uniquement par l’intermédiaire des écrits d’Hélène White.

– Nous ne croyons pas qu’Hélène White ait, par ses écrits, totale ment exploré le sens de l’Écriture.

Avouons que tout cela reste quand même un peu ambigu…

Organisation :

L’Église adventiste du septième jour est bien organisée. Depuis 1903, la Conférence Générale, avec son comité exécutif de 260 membres et son président, dirige l’Église.

Cette Conférence Générale se réunit tous les cinq ans. La 56e vient de siéger, en juillet 1995, à Utrecht, Pays-Bas, avec 2659 délégués de 204 pays. La prochaine est prévue à Toronto, en l’an 2000.

Plusieurs églises locales se regroupent dans une fédération, plusieurs fédérations forment une union, plusieurs unions constituent une division. L’Église en totalise actuellement onze dans le monde.

La France compte deux fédérations – celle du nord, créée en 1969 130, Boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris.

– celle du sud, créée la même année Rue du Romarin, 34830 Clapiers.

Ces deux fédérations, avec celle du Luxembourg et de Belgique, créées en 1920, forment l’union franco-belge, organisée en 1928 680, Avenue de la Libération, 77350 Le Mée-sur-Seine.

La fédération de la Suisse romande, organisée en 1928, a pour centre : 19, Chemin des Pépinières, 1020 Renens.

Les églises de douze pays d’Europe, dont la France, la Belgique et la Suisse, ainsi que des pays africains, constituent la division eurafricaine dont le siège est à Berne. Cette division eurafricaine totalise actuellement 405 000 membres environ, répartis dans 3600 églises locales.

Si l’Église adventiste du septième jour, à cause de ses doctrines particulières, a été repliée sur elle-même, on constate, depuis 1960, une ouverture de plus en plus grande aux autres Églises. Elle a même envoyé des observateurs au Conseil Oecuménique des Églises les 10 et 11 mai 1965. Ces observateurs sont permanents depuis 1968.

L’organisation de l’Église adventiste du septième jour est conforme au Manuel d’Église, avec quelques modifications par la suite.

Diffusion et statistiques :

Présente dans 208 pays, l’Église adventiste du septième jour compte actuellement 8 600 000 membres environ, auxquels il faut ajouter 17 000 000 jeunes non encore baptisés ou d’autres sympathisants. C’est une Église en plein essor qui baptise un nouveau membre toutes les 50 secondes, qui constitue une nouvelle église toutes les cinq heures, qui accueille 1792 nouveaux adeptes par jour, soit près de 660 000 par an.

Son message est prêché en plus de 700 langues et dialectes par plus de 12 000 pasteurs, au service des 29 000 églises locales.

Dans l’Albanie athée, le premier lieu de culte adventiste a été ouvert en août 1994. En Iran, les adventistes travaillent depuis 1911 et y possèdent deux églises. La première pierre de la première église adventiste au Népal a été posée en mars 1996 à Bachhigaon, dans l’ouest du pays où les adventistes travaillent depuis 1957.

L’adventisme fut introduit en Belgique par Gustave Roth dès 1896. La Fédération belgo-luxembourgeoise compte environ 1600 membres dans 26 églises, desservies par 19 pasteurs. On peut encore ajouter plus de 3000 sympathisants.

L’Union suisse, créée en 1929, regroupe 4 200 baptisés, ainsi que plus de 8000 sympathisants.

Notons en passant que la première église adventiste sur le continent européen date du 31 août 1866 à Tramelan, en Suisse.

Travail en France :

Ce fut l’évangéliste canadien D.T. Bourdeau qui diffusa l’enseignement adventiste en France, dès 1876. Après un séjour de trois semaines en Alsace, il s’installe à Valence. Une petite école du sabbat fonctionne bientôt et un noyau de fidèles se constitue en 1877.

Bourdeau organise des conférences dans les temples protestants, puis sous la tente comme à Lasalle, dans le Gard, en 1904. De petits groupes adventistes se forment dans le Tarn, en Ardèche, dans la Drôme et même en Corse ou l’église de Bastia compte onze membres en 1884. Dans les années 1885 à 1887, Hélène White passe en France, elle organise des réunions dans le Gard.

Paris est touché en 1900, et la première église voit le jour en 1907, avec 40 membres. L’est accueille assez favorablement le message adventiste et, en 1920, l’Alsace compte 180 fidèles et la Lorraine 17 La progression du nombre des adeptes est, malgré tout, lente. Ce que montrent les statistiques suivantes En 1885 : 12 ; en 1891 : 96 , en 1901 : 122 ; en 1907 : 199, en 1918 : 480 et en 1921 : 1 086.

La situation actuelle est la suivante
– La Fédération du nord de la France compte 61 églises avec 6000 fidèles environ,
– La Fédération du sud de la France compte 59 églises avec 4000 fidèles environ.

Les 120 églises françaises regroupent ainsi 10 000 adventistes, mais on estime à 27 500 ceux qui ont un contact régulier avec une église. La région parisienne, à elle seule, compte 3 400 membres dans 18 églises.

Dans notre pays, on remarque également une ouverture de plus en plus grande aux autres Églises. Depuis 1988, les adventistes figurent dans l’Annuaire de la Fédération Protestante de France, ils sont observateurs à ses Assemblées Générales, depuis celle de La Rochelle, en 1983, et contre toute attente, ils viennent de poser leur candidature à cette Fédération, le 21 novembre 1995. Ils siègent en plus au sein de nombreux Conseils Protestants.

L’imprimerie Les Signes des Temps à Dammarie-les-Lys imprime la littérature adventiste. Les prédicateurs sont formés à l’Institut Adventiste du Salève, créé en Suisse en 1893 et transféré à Collonges-sous-Salève en 1921. Le département de théologie de cet institut, la Faculté Adventiste de Théologie, a signé des accords en 1983 avec la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg, afin que ses diplômes soient davantage reconnus.

Propagande :

De nombreux journaux, bien présentés, font connaître le message adventiste, directement ou par le biais de l’activité sociale, médicale et humanitaire

Signes des Temps, revue bimestrielle, fondée en 1876 : 60, Ave nue Emile Zola, 77192 Dammarie-les-Lys

Dephi, revue bimestrielle de la Jeunesse Adventiste, qui paraît depuis 1946 à Combs-la-Ville

Vie et Santé qui s’appelait Le Vulgarisateur jusqu’en 1923, revue internationale depuis 1890, en 21 langues

Conscience et Liberté

La Revue Adventiste, autrefois Le messager de la prophétie, depuis 1896

– Le B.I.A., bulletin mensuel d’information adventiste.

Signalons que Vie et Santé, 60 à 68 pages, peut s’acheter en kiosque et en librairie depuis 1995.

Des conférences, des cours bibliques par correspondance, les disques Deva, des émissions sur les radios locales et l’émission bien connue La voix de l’Espérance, lancée en Californie par H.M.S. Richards, démontrent le zèle de l’Église adventiste du septième jour. Il faut ajouter encore l’oeuvre médicale considérable qui attire de nombreux fidèles vers l’adventisme.

Culte et pratiques :

Le culte se célèbre le samedi, ainsi que l’École du Sabbat qui est réservée à tous. Des études bibliques et des réunions de prière réunissent les membres durant la semaine. On chante dans le recueil Hymnes et Louange.

L’Église adventiste du septième jour pratique les deux sacrements du baptême et de la sainte cène, bien que ce terme sacrement n’ait pas le sens traditionnel. Le baptême, par immersion, est réservé seulement à ceux qui sont en mesure de faire un acte de foi personnel, volontaire et spontané. Une nouveauté Depuis peu, le baptême célébré par une église évangélique est valide pour les adventistes. La sainte cène, sous les espèces du pain et du jus de raisin, est précédée du lavement des pieds.

Normalement un adventiste s’abstient de toute boisson alcoolisée, de tabac, de drogue et de tous les narcotiques, depuis 1848, ainsi que de la viande de porc, depuis 1863. Il mène une vie exemplaire, grâce aux directives contenues dans le Manuel d’Église. Il est réservé quant à la politique, adepte fervent de la séparation radicale entre l’Etat et l’Église.

Les adventistes sont très généreux, depuis 1859, ils sont invités à verser la dîme à leur église. Souvent une petite pochette est présentée aux membres, pochette sur laquelle, ils doivent noter la somme qu’ils versent pour la dîme, le loyer du local, la grande semaine, la radio, la tempérance, la jeunesse, la fin d’année et pour la collecte d’automne, ainsi que leur nom et leur adresse. En 1995, chaque adventiste a donné, en moyenne 168,68 dollars.

Les pasteurs, anciens et diacres sont consacrés par imposition des mains. Le mariage est célébré par le pasteur qui invoque la bénédiction de Dieu sur les nouveaux époux. Les malades qui le désirent peuvent recourir à l’imposition des mains des pasteurs ou anciens.

Activités :

Sur le plan mondial, l’Église adventiste du septième jour développe une activité considérable : 85 universités, 949 établissements d’enseignement secondaire, 5 445 écoles primaires, avec en tout 52 305 enseignants, l’Institut Adventiste du Salève, avec sa faculté de théologie, son école de langues, son lycée, son école maternelle, son école primaire et son école de musique, regroupant ensemble 345 élèves en 1995, l’école privée de Dammarie-les-Lys, le collège de Renens en Suisse, montrent l’intérêt des adventistes pour l’éducation.

Près de deux millions de garçons et filles, de 8 à 18 ans, forment 30 000 groupes de jeunesse. Pour la France, la Suisse et la Belgique, ils sont 13 000 jeunes pour 130 groupes.

Dans le domaine médical, les 148 hôpitaux, les 354 cliniques et dispensaires, comme celui de la Lignière à Gland en Suisse, les 594 autres établissements médicaux, les 70 avions et vedettes fluviales, donnent du travail à 12 613 infirmiers, 6 369 techniciens de santé qui ont soigné en 1995, 8 285 272 patients. Qui ne connait le Plan de cinq jours, de la Ligue Vie et Santé : 63, rue du Faubourg Poissonnière à Paris, pour la libération des esclaves du tabac, ainsi que l’activité impressionnante de l’Association des médecins adventistes de langue française !

Les adventistes sont souvent présents dans les actions humanitaires. En 1995, ils ont donné une aide alimentaire dans 192 pays, ils ont distribué 227 millions de tonnes de nourriture, 36 millions en ont bénéficié. Ils envoient de nombreux colis de médicaments et ont creusé 1 800 puits dans les pays où règne la sécheresse.

Des restaurants végétariens, 28 fabriques de produits diététiques, comme la fabrique de spécialités alimentaires Pur Aliment à Clichy, la Ligue Vie et Santé prouvent l’intérêt des adventistes pour la santé des créatures de Dieu.

Le cours biblique par correspondance, l’Institut d’Étude de la Bible par Correspondance (I.E.B.C.). veut faire aimer la Bible. Ces cours sont très bien faits, la doctrine spécifiquement adventiste n’apparait que dans les dernières leçons.

Les 410 studios de radio et de télévision émettent le message adventiste en quarante-deux langues dans soixante-douze pays, alors que 57 maisons d’édition impriment 640 périodiques en 189 langues. La maison d’édition de Dammarie-les-Lys diffuse la littérature depuis 1922. L’imprimerie Signes des Temps, fondée à Bâle en 1876, transférée à Gland en 1910, maintenant également à Dammarie-les-Lys, imprime les journaux et les livres adventistes de langue française. Ils sont disponibles dans leurs librairies, comme celle du Soc, au même endroit.

Les adventistes sont de fervents défenseurs de la liberté religieuse. Ils prennent soin des orphelins et des personnes âgées, pour lesquels ils ont construit 74 maisons de retraite et orphelinats, dont le Romarin à Clapiers dans l’Hérault.

Principales erreurs :

Un certain nombre de lecteurs seront étonnés de trouver un chapitre sur l’Église adventiste du septième jour dans cet article d’Info-Fef sur les sectes. Beaucoup ont rencontré des adventistes, nés de nouveau, aimant profondément le Seigneur et sa Parole.

Nous faisons bien la différence entre la secte et les membres de la secte. Nous condamnons l’erreur, mais nous aimons celui qui est victime de l’erreur. Il y a certainement dans l’adventisme de nombreux chrétiens véritables, mais cela ne corrige pas systématiquement des doctrines erronées.

Beaucoup d’adventistes rejettent probablement ces erreurs, mais aussi longtemps que la Conférence Générale ne les supprime pas officiellement, nous pensons que cette Église peut et doit figurer dans ce bulletin.

La première erreur reprochée aux adventistes est l’importance excessive des oeuvres d’Hélène White.

Il est établi aujourd’hui sans contestation possible que cette « messagère de Dieu » s’est livrée, sur une grande échelle, à un plagiat éhonté d’une soixantaine d’auteurs. Elle a repris à son compte les erreurs historiques, scientifiques, médicales et théologiques des ouvrages qu’elle a pillés. L’historien adventiste Ronald Numbers, dans son livre Prophetess of Health : A Study of Ellen G. White, ainsi que le pasteur adventiste Walter Rea dans The White Lie, prouvent amplement ce triste constat.

Le Docteur Delbert Hodder, éminent pédiatre adventiste, pense que les conséquences néfastes du coup reçu à la tête à l’âge de 9 ans sont un traumatisme cérébral majeur chez Hélène White. La lésion cérébrale définitive est à l’origine de ses visions.

On peut lire à la page 4 de la Revue adventiste d’avril 1983, cette affirmation ahurissante sous la plume de la visionnaire « Il y a une ligne de vérité toute droite, sans la moindre formule hérétique, dans ce que j’ai écrit ». Helene White ne réclame donc, pour l’ensemble de ses écrits, rien moins que l’infaillibilité totale.

Vers la fin des années 70, Desmond Ford, un professeur en théologie adventiste australien, démontre que la conception du sanctuaire qu’Hélène White avait proposée pour expliquer la débâcle de 1844, est en contradiction avec la Bible, et que le concept d' »un jugement investigatif » met en péril le salut par grâce. Ces affirmations ont provoqué l’exclusion de plus de cent pasteurs et professeurs de l’Église adventiste du septième jour.

Depuis quelques années, un conflit interne ébranle l’adventisme sur le sujet central de la justification par la foi et de l’autorité de la Bible, seule Parole de Dieu. Si de nombreux adventistes continuent à considérer les écrits d’Hélène White comme un véritable « troisième testament », une minorité évangélique importante s’efforce, non sans opposition de la hiérarchie, de prêcher le Christ seul, tant en ce qui touche au salut et à l’Église, qu’au témoignage unique de la Bible.

Deut. 4:2 ; 12:32 et Prov. 30:6 montrent clairement que les écrits d’Hélène White sont inutiles. Combien de fois, cette dernière se recommande-t-elle, elle-même, ainsi que ses écrits ? Elle s’oppose directement à la Parole de Dieu : 2 Cor. 10:18.

En ce qui concerne la loi de Dieu et le sabbat samedi, Jésus a souvent opéré des miracles le jour du sabbat, parce qu’il en est le Maître. Le Christ inaugure, par sa résurrection, le sabbat de Dieu : Jean 20:1,19 et 26, Act. 20:7 ; 1 Cor. 16:2; Rom. 14:5 et 6 ; 1 Cor. 9:20 et 21 ; 2 Cor. 3:7 à 9 ; Éph. 2:11 à 15 ; Héb. 4:3 à 11 et 8:7 et 13 peuvent alimenter notre méditation.

Gérard DAGON

Extrait du livre
Les Sectes à visage découvert, Vol. 2
Editions Barnabas
Bibliographie : « Les Adventistes du 7 jour ont-ils raison ? », J-M. Nicole, Ed. Emmaüs